Acheter du Bitcoin synonyme de casse du siècle en Espagne ?

« Dès qu’il y aura du sang versé, on ne sera plus des Robin des Bois, mais une bande de crétins. » – Vous aussi vous avez aimé ? Vous avez bingé la série sans pouvoir vous arrêter ? Sans savoir qui étaient vraiment les gentils et les méchants ? Vous êtes plutôt « le professeur », réfléchi et calme ou plutôt Tokyo, en mode prête à exploser ? Dans tous les cas, si vous aimez le Bitcoin et les cryptomonnaies la Banque d’Espagne vous considère comme aussi dangereux que la bande du professeur. Pourquoi ? Parce que certains arnaqueurs abusent de la crédulité du public et salissent l’image des cryptos avec leurs coups bas. Alors que nous, on est plutôt d’accord avec Tokyo : « on n’a pas besoin d’argent pour acheter des choses. On veut de l’argent pour être libre. Et la liberté est très chère. »

Le médiateur espagnol voit les cryptomonnaies comme un problème…

Le médiateur espagnol a récemment rendu son rapport annuel concernant Bitcoin et les cryptomonnaies. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est plutôt négatif ! Elles sont – je cite – « un nouveau problème. »

« Les sociétés ou plateformes d’échange de cryptomonnaies ne sont pas réglementées par le système juridique, ne sont soumises à aucun système de surveillance publique et ne bénéficient pas non plus de systèmes de garantie des dépôts. »

Angel Gabilondo, le médiateur espagnol dans sa conclusion – Source : rapport gouvernemental

Selon ses services, un nombre important de consommateurs aurait été floué par des procédés fallacieux et aurait ainsi perdu tout ou partie de leurs placements. La CNMVorganisme de réglementation des valeurs mobilières du pays – a également alerté sur le risque d’utiliser des cryptomonnaies comme investissements financiers.

Le rapport indique aussi que les mécanismes de récupération actuels sont trop inefficaces face à la menace. Ceux-ci ne protègent pas correctement les citoyens face au risque de pertes financières. C’est pourquoi les autorités espagnoles ont demandé à l’Europe de s’en mêler.

Le médiateur espagnol a rendu récemment un rapport plutôt inquiet sur l'utilisation des cryptomonnaies par des escrocs.

…et l’Europe lui donne plutôt raison !

Pour aider les clients européens face à des structures financières malhonnêtes, l’UE souhaite créer le Financial Customer Protection Authority. Ce serait une sorte de recours pour les consommateurs floués à l’échelle européenne. Et ceci dans le cadre de la loi MiCAMarkets in Crypto Assets – qui a été votée récemment au Parlement Européen. Vous vous rappelez ? On en a beaucoup parlé… Il était – notamment -question de bannir les cryptos basées sur la preuve de travail comme Bitcoin. Non ? Lisez ça et revenez après.

Les autorités de surveillance de l’Union Européenne ont finalement publié une déclaration expliquant que les cryptomonnaies « ne conviennent pas à la plupart des petits consommateurs en tant qu’investissement ou en tant que moyen de paiement ou d’échange ». Et que, en outre, « les consommateurs sont confrontés à la possibilité très réelle de perdre tout leur argent investi s’ils achètent ces actifs ».

Vous l’aurez compris, les cryptomonnaies ne sont pas conseillées par l’UE ni par les autorités espagnoles. Il y a certes un besoin d’éducation et de protection de la population, mais de là à tout interdire en prévention, ça paraît un peu excessif. « C’est une déclaration de guerre. Nous, nous sommes la résistance et nous n’allons pas nous cacher » dixit Le Professeur. O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao…

Ben Canton

Avec une formation en littérature et en langues, j’aime mêler l’analyse rigoureuse au goût des idées pour décrypter les grands enjeux économiques et (géo)politiques liés aux cryptomonnaies. Depuis 2019, j’écris pour le Journal du Coin, et je collabore également avec Tahiti Cryptomonnaie, où je me concentre sur des sujets comme le Bitcoin, les MNBC, la tokenisation des RWA et plus largement les mutations stratégiques du Web3. Lecteur passionné, curieux du monde et des rapports de pouvoir qui le structurent, je m’efforce de rendre ces thématiques accessibles à tous, avec une attention particulière pour les projets pensés pour le grand public.