Historique : Le premier stablecoin indexé sur le yen japonais est enfin déployé
Le yen se numérise. La société fintech basée à Tokyo, JPYC Inc., a annoncé le lancement du premier stablecoin indexé sur le yen japonais, baptisé JPYC. Ce stablecoin est soutenu par des dépôts bancaires et des obligations d’État, avec un taux de change de 1:1 avec le yen. Le président de JPYC, Noriyoshi Okabe, a déclaré que ce lancement marquait une étape majeure dans l’histoire de la monnaie japonaise. Et sept entreprises auraient déjà manifesté leur intérêt pour intégrer ce stablecoin dans leurs services.
- La société fintech JPYC Inc. a lancé le JPYC, premier stablecoin indexé sur le yen japonais, marquant une étape historique pour la monnaie nippone.
- Le marché des stablecoins au Japon connaît une concurrence accrue avec l’arrivée de nouveaux acteurs tels que Monex Group et les grandes banques japonaises.
Le Japon veut des yens numériques
Le lancement du JPYC intervient alors que le marché mondial des stablecoins, dominé par des actifs indexés sur le dollar américain comme l’USDT de Tether et l’USDC de Circle, connaît une croissance exponentielle. La capitalisation boursière de ces stablecoins dépasse désormais les 308 milliards de dollars. Au Japon, les stablecoins en dollars américains ont déjà pris pied, avec le lancement de l’USDC dans le pays le 26 mars dernier.
En parallèle, JPYC a également lancé JPYC EX, une plateforme dédiée à l’émission et au rachat de son token. Cette plateforme est régie par des normes strictes de vérification d’identité et de transactions, conformément à la loi sur la prévention du transfert des produits du crime. Les utilisateurs peuvent donc déposer des yens japonais sur un compte via un virement bancaire pour recevoir des JPYC sur une adresse de portefeuille enregistrée, et vice-versa.
Une concurrence accrue sur le marché du stablecoin
JPYC n’est pas la seule entreprise à se lancer sur le marché des stablecoins au Japon. En août, Monex Group, une société de services financiers basée à Tokyo, a annoncé son intention de lancer également un stablecoin adossé au yen japonais. De plus, trois des plus grandes banques japonaises, Mitsubishi UFJ Financial Group, Bank Sumitomo Mitsui Banking Corp et Mizuho Bank, prévoient d’émettre conjointement un stablecoin indexé sur le yen via la plateforme Progmat de MUFG.
Ce lancement de stablecoin intervient alors que l’Agence des services financiers du Japon pourrait envisager de revoir les réglementations pour permettre aux banques d’acquérir et de détenir des cryptomonnaies, telles que le Bitcoin, à des fins d’investissement. Cette évolution réglementaire pourrait encore renforcer la position du Japon sur le marché mondial des cryptomonnaies.
Avec le lancement du JPYC, le Japon fait un pas de plus vers l’adoption des cryptomonnaies, tout en renforçant sa position sur le marché des stablecoins. Comme leur partenaire américain, les autorités nippones ont parfaitement compris l’intérêt de ces cryptos pas comme les autres et elles laissent donc faire le secteur privé.
Ben Canton
Avec une formation en littérature et en langues, j’aime mêler l’analyse rigoureuse au goût des idées pour décrypter les grands enjeux économiques et (géo)politiques liés aux cryptomonnaies. Depuis 2019, j’écris pour le Journal du Coin, et je collabore également avec Tahiti Cryptomonnaie, où je me concentre sur des sujets comme le Bitcoin, les MNBC, la tokenisation des RWA et plus largement les mutations stratégiques du Web3. Lecteur passionné, curieux du monde et des rapports de pouvoir qui le structurent, je m’efforce de rendre ces thématiques accessibles à tous, avec une attention particulière pour les projets pensés pour le grand public.
