Bitcoin au Salvador : Le FMI met le BTC sous pression
En septembre 2021, le Salvador a fait sensation en devenant le premier pays au monde à adopter le Bitcoin (BTC) comme monnaie à cours légal. Cette initiative du président Nayib Bukele a suscité des réactions mitigées à l’échelle internationale, en particulier de la part du Fonds monétaire international (FMI), qui a déployé des efforts constants pour limiter l’étendue de cette adoption. Et récemment encore c’est un prêt de 1,4 milliard de dollars auprès de l’institution qui fait couler de l’encre. Explications.
- Le Salvador a fait sensation en adoptant le Bitcoin comme monnaie légale, suscitant des réactions mondiales mitigées.
- Un accord a été trouvé avec le FMI pour un prêt de 1,4 milliard de dollars, conditionné par des restrictions sur l’utilisation du Bitcoin.
Les exigences du FMI au Salvador
Depuis l’adoption du BTC au Salvador, le FMI n’a cessé de manifester son opposition. Dès janvier 2022, il appelait Nayib Bukele à retirer le statut de monnaie légale au Bitcoin, invoquant des risques financiers et économiques pour le pays. L’institution a lié l’octroi d’un prêt de 1,4 milliard de dollars à des réformes qui réduiraient l’usage de la cryptomonnaie.
Le 18 décembre 2024, après des mois de négociations, un compromis a été annoncé. Le FMI a accepté de prêter 1,4 milliard de dollars au Salvador sur une période de 40 mois, à condition que certaines mesures soient mises en place. Parmi elles :
- Rendre l’acceptation du Bitcoin volontaire pour le secteur privé. Jusqu’à présent, les commerçants étaient obligés d’accepter le BTC comme moyen de paiement.
- Limiter l’implication du secteur public dans les activités liées aux crypto-actifs.
- Réduire le rôle du gouvernement dans le programme de portefeuille Chivo, qui avait été créé pour encourager l’utilisation du Bitcoin.
Bitcoin, toujours au cœur de la stratégie de Bukele
Malgré ces contraintes, le président Bukele reste fermement attaché à Bitcoin. Avec près de 5 968 BTC détenus dans les réserves nationales (évalués à environ 600 millions de dollars), il continue à promouvoir la cryptomonnaie comme un pilier de l’économie salvadorienne. Ce dernier a même annoncé un programme visant à acheter un Bitcoin par jour pour renforcer les réserves.
De plus, Bukele a obtenu que le secteur public puisse continuer à utiliser le Bitcoin, bien que de manière limitée selon les termes du FMI. Toutefois, les impôts devront être payés exclusivement en dollars américains, la seconde monnaie officielle du pays.
Si l’accord avec le FMI offre une bouffée d’air financière, il impose aussi des restrictions qui pourraient freiner l’élan de son expérience Bitcoin. Le conseiller Bitcoin de Bukele, Max Keiser, minimise les implications de cet accord, affirmant que l’utilisation de Bitcoin reste volontaire et continue de croître.
Cependant, l’avenir révélera si ces compromis affecteront la vision ambitieuse de Nayib Bukele pour transformer le Salvador en un hub mondial des cryptomonnaies.