Euro numérique : la MNBC de la discorde ?

Euro dystopique ? De toute évidence, la mise en place des monnaies numériques de banques centrales (MNBC) ne se mène pas de la même manière partout dans le monde. Un exercice au sujet duquel l’Union européenne semble plus proche de la crise de nerf. En effet, les différents acteurs impliqués dans cette aventure se retrouvent empêtrés dans des considérations multiples et (a)variées. La dernière en date concerne la quantité maximale – pour le moment fixée entre 500 et 3 000 e-EUR – que pourrait posséder un particulier. Un simple exemple parmi tellement d’autres. Car de toute évidence, la dernière audience publique organisée sur le sujet a souligné plus de désaccords que de points positifs.

Euro numérique : la BCE avance, les banques reculent

Le sujet est délicat. Et, si l’on se tourne vers l’avance phénoménale de la Chine imposée au niveau mondial par son yuan numérique (e-CNY), les hésitations européennes paraissent ne pas être une si mauvaise chose. De toute manière, ce sont actuellement les désaccords qui semblent ponctuer cette ambition numérique « de détail » toujours à l’état de balbutiements.

Un dossier fortement poussé par la Banque centrale européenne (BCE) et sa représentante légale, Christine Lagarde. Car après une phase d’enquête menée lors des deux dernières années, la voie semble toute tracée vers la mise en place de cette MNBC made in Europe. C’était toutefois sans compter sur la dernière audience publique organisée sur le sujet en ce début de semaine.

Euro numérique : la BCE avance, les banques reculent
L’Euro numérique est encore loin de faire l’unanimité

En effet, cette opération s’est visiblement révélée plus chaotique que prévu. Avec un secteur bancaire peu enthousiaste de voir une déréglementation possible de ses pouvoirs monétaires actuels. Et, des experts interrogés dont les avis ont divergé sur presque toutes les questions soulevées. Par exemple, la limitation de détention imposée aux particuliers, que la directrice exécutive de Positive Money Europe n’a pas manqué d’aborder :

« Nous n’avons aucun intérêt à voir le système bancaire s’effondrer. Mais nous pensons qu’une limite de détention temporaire, progressivement levée grâce à des tests de résistance et à des recherches, est la bonne voie à suivre. »

Vicky Van Eyck, directrice exécutive de Positive Money Europe

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Le vice-président de la BCE rassure les banques

Un sujet abordé aujourd’hui même lors d’un entretien accordé par Luis de Guindos, vice-président de la Banque centrale européenne… sur le site même de la BCE. Et bien évidemment, le dossier décidément persistant de l’euro numérique a fait partie des actualités abordées.

Car quelle pourrait bien être l’utilité – et les risques – de cette « monnaie publique » créée pour « servir à payer ses courses, sa note de restaurant ou toute sorte de dépenses » ?

« Il y aura une limite sur les montants afin notamment de ne pas mettre en danger la stabilité du système bancaire. Cela veut dire que l’euro numérique ne va pas entrer en compétition avec les comptes courants. C’est un message très clair que nous voulons envoyer au secteur bancaire. »

Luis de Guindos

e-EUR : disparition du cash et version « hors ligne »

Mais la principale préoccupation opposée à l’euro numérique est une disparition programmée du cash. Une inquiétude présentée comme un simple « mythe » par l’économiste italien Ignazio Angeloni. Ce dernier ajoutant néanmoins qu’une « forme invasive d’intervention publique comme celle-ci ne serait justifiée que si des preuves claires d’un dysfonctionnement du système actuel émergeaient ». Et selon lui, rien ne permet d’arriver à cette conclusion pour le moment.

e-EUR : disparition du cash et version « hors ligne »
L’Euro numérique entrera-t-il en conflit avec la détention de cash ?

Enfin vient la question cruciale de la confidentialité. Car le risque d’une monnaie numérique centralisée repose principalement sur son fort potentiel de traçabilité. Il suffit de voir comment le stablecoin USDT excelle à cet exercice de gel sur commande. Un risque qui pourrait toutefois être écarté par ce que Vicky Van Eyck présente comme une version « hors ligne » bien plus proche de l’argent liquide.

« La version hors ligne de l’euro numérique est cruciale car elle est aujourd’hui la plus à même d’imiter la nature anonyme de l’argent liquide. La conception et le choix de la technologie pour la version hors ligne doivent être soigneusement choisis… »

Vicky Van Eyck

Autant de discussions animées qui démontrent la complexité à laquelle s’oppose la mise en place effective d’un euro numérique. En particulier, si l’on considère les déclarations d’instances comme le FMI, visiblement bien décidé à remplacer le cash par ces monnaies numériques de banques centrales (MNBC). Une affaire à suivre de près…

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Hugh B.

Passionné depuis de nombreuses années par l’univers décentralisé des cryptomonnaies et le développement du Web3 j’attache une grande importance à la vulgarisation pour rendre les choses compréhensibles et accessibles à tous. Je suis également un auteur publié.