FTX gate : les régulateurs des Bahamas gèlent les fonds
Le bon régulateur bahaméen, la brute CZ et le truand Bankman-Fraud… Nouveau rebondissement dans l’affaire FTX. Les autorités bahaméennes (où FTX a établi son siège social) viennent de geler les actifs de l’entité FTX Digital Markets, la succursale locale. Il semblerait cependant que certains clients de la plateforme aient pu bénéficier d’un traitement de faveur.
FTX : never too big to fail
Inutile de faire un résumé exhaustif de l’affaire FTX/Alameda, le lecteur assidu du JdC connait déjà la plupart des faits :
- Alameda Research, fondé par Sam Bankman-Fried et Sam Trabucco, était l’un des fonds d’investissement les plus connus de l’industrie crypto. Après avoir fait fortune en arbitrant le bitcoin, ils devint le principal market maker de FTX.
- Fort de son bilan comptable, Alameda multiplia les opérations financières, notamment en finançant généreusement de nombreux projets naissant dans l’écosystème.
- Le problème, c’est qu’Alameda a emprunté des fonds, sur la base dudit bilan. La plupart de ses actifs étaient composés de jetons crypto comme le FTT de FTX. Or, le FTT est l’un des exchange tokens les moins liquides du marché : FTX et Alameda possèdent 80 % de la quantité circulante.
- CoinDesk a révélé la réalité des finances d’Alameda. Ce qui a incité Chanpeng Zhao, CEO de Binance, à annoncer qu’il allait vendre ses FTT. Quelques heures après, le jeton se retrouvait à 1 $, entraînant la banqueroute d’Alameda. C’est aussi la preuve que le FTT était avant tout liquide grâce aux market makers de cette dernière.
- Il est avéré que FTX a versé plusieurs milliards à Alameda au cœur de la crise (probablement suite à l’affaire LUNA). Parmi ces milliards, les fonds des clients.
Ironique : il y a quelques semaines, SBF vantait les mérites de la régulation pour assainir le marché des cryptomonnaies. La Securities Commission des Bahamas lui fait savoir que charité bien ordonnée commence par soi-même.
FTX, SBF et cocktails bahaméens
FTX est une société incorporée à Antigua et Barbuda (Caraïbes) mais dont le siège social se trouve au Bahamas. Si ces îles paradisiaques sont connues pour leur musée des pirates et leurs délicieux cocktails surplombés de petits parasols, elles le sont aussi pour leur climat fiscal avantageux.
Toutes les bonnes choses ont une fin. Les autorités bahaméennes viennent de geler les actifs de la succursale locale de FTX :
Cette annonce fait suite à de curieux mouvements de fonds provenant des wallets de FTX. Certains privilégiés auraient pu récupérer une partie de leurs avoirs, alors même que la fonction « retrait » était indisponible. Une rumeur confirmée par le chef des ventes institutionnelles de FTX :
Bonne nouvelle, cela signifie que FTX possède toujours une fraction des fonds de ses clients. Nous attendons avec impatience sa liquidation judiciaire, façon MtGox. Le régulateur bahaméen nous rappellera dans 10 ans, et pour retrouver quelques miettes de nos actifs, il nous faudra parapher 300 pages, puis faire 3 KYC supplémentaires.
La protection du consommateur par la régulation, qu’ils disaient.
Not your keys, never your coins.
Les catastrophes Celsius et FTX nous auront au moins appris une chose. Il vaut mieux ne jamais confier la sécurité de vos cryptomonnaies à un tiers, fût-il un géant du secteur. Pour dormir l’esprit tranquille, équipez-vous d’un wallet hardware sécurisé Ledger, il y en a pour toutes les bourses. Votre sécurité n’a pas de prix (lien commercial)