Face à l’inflation qui vient, les banquiers centraux font la grimace… et Bitcoin se marre
On ne s’y retrouve plus – Le Financial Times s’interrogeait récemment à propos de l’impuissance des banques centrales à contenir l’inflation des monnaies fiduciaires. Les chiffres des marchés obligataires montrent que la réalité présente un écart important par rapport aux discours tenus par les banquiers centraux des différents pays, pour tenter de rassurer les investisseurs. Ces derniers sont toutefois aujourd’hui plus lucides quant au réel niveau de contrôle de cette inflation et à sa durée. Quel rôle peut jouer Bitcoin (BTC) dans un tel contexte ?
Banque centrale et inflation : les vœux vains sur le contrôle des marchés obligataires
Les banques centrales peuvent-elles réellement dans leurs actions – et non dans leurs discours – maîtriser l’inflation ? Les évènements récents montrent des banquiers centraux qui semblent plutôt céder à la pression baissière sur le prix de la dette, laissant ou faisant bondir les taux des obligations par des changements soudains de leur politique.
Durant la dernière semaine du mois d’octobre 2021, la Banque de réserve d’Australie a ainsi laissé le rendement d’une obligation clé à trois ans monter jusqu’à 0,85 %, contre un objectif de 0,1 %. La Banque du Canada a quant à elle abandonné subitement son programme d’assouplissement quantitatif, accentuant la baisse du prix des obligations accompagnée d’un mouvement inverse sur les taux.
Du côté européen, les investisseurs parient de plus en plus sur une hausse des taux en 2022, faisant fi des propos répétés de Christine Lagarde qu’une telle hausse ne cadrait pas avec les orientations de la Banque centrale européenne.
La Banque d’Angleterre est peut-être celle qui fait exception dans toute cette cacophonie, indiquant en septembre 2021, une hausse possible des taux en 2021, provoquant un fort recul des prix de la dette publique britannique à court terme, et secouant les autres marchés obligataires.
Les rendements des obligations américaines à deux ans ont atteint leur plus haut niveau depuis la période précédant la pandémie à 0,55 %, le 29 octobre 2021. Ce taux s’élevait pourtant à 0,21 % il y a encore un mois. Le Royaume-Uni, l’Australie et le Canada, et la zone euro ont connu des hausses plus marquées.
Pluie de fiats vs bitcoin rare : quand l’inflation légitime l’existence d’une monnaie de geeks
Toujours si l’on en croit le FT, les marchés se seraient ainsi laissés berner : le média de référence cite ainsi James Athey, le gestionnaire de portefeuille obligataire du fonds Aberdeen Standard Investments :
« Beaucoup de gens ont avalé les salades de la banque centrale quand elle expliquait que l’inflation que nous connaissons ne serait que transitoire… et maintenant ils sont piégés ».
Alors que la réalité des marchés montre que les monnaies fiduciaires devraient encore faire face un bon moment à l’inflation, les données récentes sur les exchanges cryptos révèlent à l’inverse un bitcoin de plus en plus rare et donc réellement déflationniste. Selon Glassnode, le solde BTC des exchanges a atteint son plus bas niveau depuis 3 ans, s’élevant à 2,46 millions de BTC fin octobre 2021.
Les investisseurs semblent désormais écouter avec bien plus de circonspection les discours des banques centrales sur l’inutilité d’une hausse des taux d’intérêt pour lutter contre une inflation présentée – à tort ou raison ? – comme temporaire. Cette prise de conscience d’une incapacité des banques centrales à maîtriser l’inflation, est illustrée par le virage BTC emprunté par des sociétés de gestion de placements, comme le fonds à 400 milliards Neuberger Bergman qui a décidé d’offrir une exposition indirecte à bitcoin en tant qu’actif de couverture à ses clients.