Echanger des bitcoins contre du Monero (XMR), en un clic et en toute discrétion ? L’atomic swap qui pourrait tout changer

Une cape d’invisibilité pour le BTC ? – Avec l’accélération de la régulation de Bitcoin et des cryptomonnaies, les transactions sur blockchains sont de plus en plus inlassablement traquées et surveillées. Par contre, le réseau de la cryptomonnaie anonyme Monero rend cette surveillance presque impossible et, justement, un pont direct avec Bitcoin est en cours de finalisation.

Transmuter librement du bitcoin en monero, et inversement

Le concept d’atomic swap consiste à mettre au point un protocole qui permette l’échange direct – sans le moindre intermédiaire – d’une crypto sur un réseau blockchain à une crypto sur une autre blockchain, entre des wallets privés.

Bitcoin sous la loupe.

Comme nous le rapporte le site Cryptopotato, l’équipe de développeurs de COMIT Network a bien avancé sur son outil XMR-BTC Swap, qui va permettre les échanges de type atomic swap entre les réseaux Bitcoin et Monero.

Comme on peut le voir sur la page GitHub de développement du projet, la version 0.7.0 vient récemment d’être publiée. Cette possibilité de faire des passages entre ces deux réseaux pourrait permettre à des possesseurs de BTC de mieux protéger leur vie privée.

Plus de liberté, mais pour combien de temps ?

En effet, contrairement aux transactions sur les crypto-bourses, aucune information sur les personnes effectuant l’échange ne sont collectées. De plus, sur le réseau Monero, toutes les transactions sont systématiquement mélangées, rendant leur traçage bien plus difficile.

Car si un mixer (service de mélange de transactions) est utilisé sur le réseau Bitcoin, alors le parcours des BTC est encore bien souvent en quelque sorte « marqué » à la sortie de ce passage via des transactions de mixage (comme les CoinJoin), ce qui rend ces derniers suspects aux yeux des organismes de surveillance.

Monero (XMR)

Évidemment, même si cet outil pourrait peut-être permettre une nette amélioration de la confidentialité des utilisateurs des deux réseaux, il risque tôt ou tard – s’il prend de l’importance – de s’attirer les foudres des régulateurs et des organismes de surveillance.

Ces derniers n’hésitent d’ailleurs pas à mettre tous les moyens pour essayer de tracer des transactions même sur des cryptos anonymes comme Monero. De par leur nature cross-chain (échanges entre blockchains), les atomic swap sont une évolution logique vers un « Internet des cryptomonnaies ». Mais la question qui se pose est : à quel point les États vont-ils chercher à entraver ces innovations, prétextant l’infime pourcentage de transactions illicites ?

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.