Pourquoi le prix de l’Ethereum pourrait atteindre des sommets ?
Avant de vous parler des aspects techniques qui, à notre sens, font de l’Ethereum une valeur sûre, il est important d’analyser un peu le marché.
Le cours de l’Ethereum, après avoir explosé au début de l’été, atteignant un « all time hight » à 405 dollars à la mi-juin, a ensuite connu une lente redescente jusqu’à 148 dollars à la mi-juillet, pour revenir dans une tendance haussière, au moment de la rédaction de l’article à 283 dollars.
Nous pouvons de plus remarquer que l’Ethereum occupe une part importante de la capitalisation boursière totale des crypto-monnaies (22%).
Ce chiffre est à mettre en perspective, car l’Ethereum avec plus de 25 milliards de dollars, représente cette fois-ci près de 42 % de la capitalisation boursière totale des Altcoins.
Nous sommes donc en présence d’une crypto-monnaie solide (malgré quelques problèmes liés aux ICO, mais nous y reviendrons plus tard), avec beaucoup de plateformes d’échanges acceptant sa technologie (permettant même de l’acheter directement à partir de monnaies fiduciaires) et dont le potentiel grandissant ne présage que de bonnes choses au vu du réseau qui s’agrandit de jour en jour, surtout quand on pense à « L’Enterprise Ethereum Alliance » (voir article JDC) qui regroupe plus de 150 acteurs avec des géants tels que: BP, ConcenSys, BNY Mellon, Credit Suisse, Fubon Financial, ING, JP Morgan, Intel, Microsoft, Thomson Reuters, Antibiotic Research UK, l’Université Technique de Munich, l’état de l’Illinois au Etats-Unis, l’état d’Andhra Pradesh en Inde…
Entrons maintenant dans le vif du sujet : la technologie Ethereum.
Contrairement à certaines crypto-monnaies, l’Ethereum n’est pas qu’une monnaie ; c’est aussi une plateforme décentralisée permettant le développement d’applications diverses, avec des « smart contracts », dans de nombreux domaines comme les transferts bancaires, le partage musical, l’assurance, la création artistique…
De plus, avec près de 20 transactions par seconde, le réseau Ethereum est pour l’instant deux fois plus rapide que son rival le Bitcoin, bien que cela soit toujours insuffisant si l’Ethereum devient un moyen de paiement journalier admis par des millions de personnes.
Mais, afin de régler le problème récurent de scalabilité présent chez les crypto-monnaies, des développeurs travaillent sur un système similaire au Lightning Network du Bitcoin : le Raiden Network.
Selon le site officiel, cette technologie « démultiplie les états du réseau Ethereum en chaînes avec des propriétés appréciables pour les transferts d’actifs ».
Les propriétés appréciables de cette technologie étant :
- Une scalabilité évolutive liée au nombre d’utilisateurs, soit plus de 1 million de transferts par seconde annoncés.
- Une vitesse de transfert en fractions de seconde.
- Une confidentialité liée au fait que les transferts n’apparaissent pas dans le ledger Ethereum*.
- L’interopérabilité de tous les tokens suivant le standard Ethereum.
- Des frais de transactions sept fois moins chers que sur la « Blockchain classique ».
- Des micros paiements moins chers, liés au frais de transactions réduits.
Le concept étant que le Raiden Network permet de passer d’un modèle où toutes les transactions sont enregistrées sur le « ledger global Ethereum », partagées par tous les utilisateurs, à un modèle de transfert en chaîne P2P entre utilisateurs, signant eux-mêmes la valeur du transfert en ethereum, ceci préservant les garanties attendues d’un système blockchain.
Raiden est donc implémenté comme une extension de l’Ethereum où une node* Raiden fonctionne en parallèle d’une node Ethereum et communique avec d’autres nodes Raiden pour faciliter les transferts, le tout avec la blockchain Ethereum servant à gérer les dépôts.
Il offre de surcroît une API simple qui le rend facile à utiliser dans une DApps (application décentralisée).
L’intégration de Zcash à l’Ethereum.
Un autre point à soulever est la collaboration de plus en plus étroite entre les développeurs d’Ethereum et de Zcash et une possible liaison entre les deux blockchains.
Le « Project Alchemy » est d’intégrer la technologie zkSNARK* de Zcash à la blockchain Ethereum, garantissant l’anonymat des transactions tout en conservant la flexibilité de la blockchain et ses smart contracts.
Ceci, selon Christian Reitwiessner, chercheur au laboratoire Ethereum de Berlin et Ariel Gabizon chercheur chez Zcash, permettrait des applications encore impossibles, comme « Une élection ou vente aux enchères conduite sur la blockchain via un smart contract de telle manière que les résultats peuvent être vérifiés par n’importe quel observateur de la blockchain, mais les votes individuels ou les offres ne sont pas révélés« .
De plus, avec ce projet, les deux blockchains seront désormais liées et selon le blog officiel de Zcash :
« Les vendeurs pourront publier un contrat Ethereum appelé une « commande » et quelqu’un pourrait l’accomplir en envoyant une transaction Zcash convenablement formatée. Les fonds que l’initiateur voudrait échanger seront essentiellement contenus dans un smart contract dans l’attente qu’un acheteur correspondant se présente. Un acheteur pourrait ainsi créer une transaction Zcash qui contiendrait l’adresse de destination et la validité de cette transaction serait vérifiée selon le smart contract avant que les fonds ne soit sortis pour compléter la transaction« .
Les tests sont concluants si on se réfère au post de Sean Bowe, qui avec une équipe de la team Zcash d’étudiants de l’Université de Cornell et un membre d’Ethereum, ont baptisé ce nouveau protocole ZOE, pour Zcash Over Ethereum. En plus de l’anonymat, cette méthode de vérification permet de réduire encore plus les coûts de vérification car les preuves de vérifications sont « si petites » et vérifiables rapidement (42 millisecondes).
Les ICO (Initial Coin Offering)
C’est un système pouvant s’apparenter aux IPO (Initial Public Offering) de la bourse classique, permettant de faire une levée de fonds en crypto-monnaies et donnant accès aux tokens de la technologie développée.
Ce modèle économique prend son envol et déjà plus d’ 1 milliard de dollars a été levé par des entreprises de la blockchain, ceci profitant grandement à l’Ethereum car la plupart des ICO sont financées grâce aux tokens Ethereum.
Bien que certaines ICO se soient mal passées, comme pour celle de Coindash, d’autres comme celle de Brave, moteur de recherche développé par Brendan Eich (créateur du JavaScript et cofondateur de Mozilla) permettant aux utilisateurs de choisir s’ils souhaitent ou non visualiser des contenus publicitaires (dans le cas où l’utilisateur choisit de visualiser des publicités, il reçoit une partie des revenus publicitaires) ont très bien marché. L’ICO de Brave a battu des records et a été bouclée en 30 petites secondes avec 35 millions de dollars récoltés.
Cela a même incité des structures ne passant pas habituellement par ce genre de système à s’y intéresser, comme la banque Impak Finance.
Pour finir, parlons du futur changement de méthode de validation de l’Ethereum.
Pour le moment il fonctionne avec un système Proof Of Work*, très gourmand en énergie, réalisé par les mineurs.
Mais l’intégration du Proof of Stake* va sûrement attirer de nouveaux investisseurs cherchant l’autofinancement de cette méthode et clairement booster encore plus le prix de l’Ethereum.
Tous ces éléments me font penser que l’Ethereum n’en est encore qu’au début de sa croissance et que les années à venir seront décisives.
*Ledger Ethereum : « Grand livre », sorte de base de données géante à l’origine de beaucoup de blockchains, comme le Bitcoin, dans lequel toutes les transactions sont enregistrées. Ce grand livre est partagé par des millions d’utilisateurs et fait la fiabilité de la blockchain, car chaque fois qu’une transaction est enregistrée dedans, elle est enregistrée sur tous les grands livres du monde.
*Node : Une node est un ordinateur connecté au réseau vérifiant l’intégralité de la blockchain. Lors de sa première connexion au réseau, un noeud complet (full node) télécharge donc l’historique complet de la blockchain, et vérifie au passage toutes les transactions.
Les mineurs sont eux aussi des nœuds complets qui consacrent une partie de leur capacité de calcul à la preuve de travail : ce sont eux qui produisent les blocs.
Il y a le troisième type de node, le « lightweight node », qui n’ayant pas de base des UTXOs, ne peut pas faire une vérification formelle comme celle des deux autres types. À la place, il utilise la profondeur du bloc comme garantie de validité.
*zkSNARK : Zero Knowledge Succinct Non-interactive Arguments of Knowledge, branche de la cryptographie basée sur des équations mathématiques polynomiales où les preuves d’une transaction sont démontrées aux travers de quelques données sans pour autant révéler toutes les données. C’est ainsi que Zcash vérifie les transactions tout en protégeant la vie privée des utilisateurs.
*le minage Proof Of Work : Lorsqu’une transaction est émise, elle est transmise et validée par les ordinateurs qui composent le réseau. Cette validation est un calcul à la complétion dans lequel toute personne peut proposer son ordinateur pour participer à la résolution des calculs. Dès lors qu’une transaction est validée, chaque ordinateur ayant participé à sa validation se voit attribuer un certain montant de monnaie électronique, au prorata de sa participation au calcul. C’est ce que l’on appelle le minage.
*Proof Of Stake : Le mécanisme de la preuve d’enjeu (Proof of Stake) peut être décrit comme un « minage virtuel ». La preuve d’enjeu repose sur la crypto-monnaie de la blockchain elle-même. Avec la preuve d’enjeu, le participant investit 1 000 dollars en achetant directement la crypto-monnaie de la blockchain puis met en dépôt cette crypto-monnaie en utilisant le mécanisme de preuve d’enjeu, qui va ensuite (pseudo-)aléatoirement assigner à ce participant le droit de produire des blocs et de recevoir une récompense. A l’instar du mécanisme de la Proof Of Work, où investir 2 000 dollars vous permet d’avoir un ordinateur de minage deux fois plus puissant et qui peut produire des blocs deux fois plus efficacement, un dépôt deux fois plus important a deux fois plus de chance d’être sélectionné pour produire des blocs dans un intervalle de temps donné.
En général, un algorithme de preuve d’enjeu se présente comme suit. Il existe un certain nombre de possesseurs de crypto-monnaies qui les mettent en dépôt dans le cadre du mécanisme de preuve d’enjeu : ils deviennent des validateurs. Sur la base de la « tête » de la blockchain (c’est à dire le dernier bloc de la blockchain), l’algorithme sélectionne aléatoirement un validateur (l’aléa étant pondéré par le montant total déposé, par exemple un validateur avec 10 000 cryptos aura dix fois plus de chance d’être sélectionné qu’un validateur avec 1 000 cryptos) et lui attribue le droit de créer le prochain bloc. Si ce validateur ne crée pas le bloc dans un intervalle de temps donné, un deuxième validateur est sélectionné et ainsi de suite. Tout comme dans le mécanisme de preuve de travail, la chaîne la plus longue est par défaut considérée comme la chaîne valide (ou « canonique »).
Sources :
Image : Jeux vidéo No Man’s Sky.