Darknet, cryptomonnaies et transactions illicites : un défi pour les forces de l’ordre ?
Le sujet agite régulièrement les législateurs. Aux Etats-Unis, un groupe de réflexion se baptisant The Rand Corporation vient de publier un rapport traitant du repérage des transactions en cryptomonnaies liées à des activités illégales, prenant place sur le Darknet. Comme d’habitude, c’est le supposé anonymat permis par certaines de ces cryptomonnaies qui est au cœur des débats. Mais aussi l’illectronisme relatif de certains agents devant s’occuper de ces sombres affaires…
Max la menace
Pendant une journée et demi, The Rand Corporation ainsi que le Police Executive Research Forum ont réunis des représentants des services de police fédéraux, étatiques et locaux ainsi que des chercheurs spécialisés dans la cybercriminalité afin d’identifier les grandes tendances du Darknet, les difficultés que ces réseaux peuvent poser aux forces de l’ordre, et de possibles solutions. Cette rencontre a donné lieu à la publication d’un rapport.
Dans un premier temps, ce sont notamment la formation des personnels à ces nouvelles thématiques et l’apprentissage de l’utilisation de nouveaux outils qui sont envisagées comme des solutions pérennes par les auteurs du rapport.
Évidemment, impossible de parler de Darknet sans aborder le thème des cryptomonnaies. Dans le rapport, les cryptomonnaies sont perçues comme une menace, car elles permettraient d’augmenter l’anonymat des utilisateurs.
« Les utilisateurs atteignent également un certain niveau d’anonymat en utilisant des cryptomonnaies, telles que Bitcoin, Litecoin ou Monero. »
Encore des choses à apprendre
Le rapport souligne également que l’utilisation majoritairement légale de ces moyens de paiements – en particulier Bitcoin – compliquerait l’identification des transactions réellement illicites.
Pour résoudre ce problème, le groupe de réflexion propose la mise en place d’un apprentissage de différents outils afin d’identifier au mieux les potentielles preuves.
« La formation des enquêteurs à la recherche de certaines applications sur les téléphones, les clés PGP et l’utilisation des cryptomonnaies pourrait mieux préparer les agents à identifier des preuves utiles. »
Le caractère anonyme de certaines cryptomonnaies est également un problème de longue date pour les services d’enquête. Plus encore, ce sont aussi les habitudes des enquêteurs-mêmes qui doivent évoluer avec celles de ce sombre milieu bien particulier, notamment du fait du caractère foncièrement international de ces trafics.