Andrew Yang, candidat à la présidentielle US 2020, veut du vote sur la blockchain
Andrew Yang est déjà connu de la sphère bitcoiner US pour certaines prises de position supposément Bitcoin-compatible. Souvenons-nous qu’un groupe de sympathisants avait d’ailleurs commencé à accepter les dons en bitcoins fin juillet en annonçant soutenir M. Yang, via la constitution d’un groupe d’action politique. Mais cette fois, le démocrate candidat à la présidence des Etats-Unis en 2020 semble légèrement déborder de crypto-enthousiasme : il appelle à « moderniser l’infrastructure de vote » par l’utilisation de la blockchain. Une idée pour le moins osée.
Une révolution où l’on ne peut pas danser
C’est donc un Andrew Yang pour le moins convaincu qui défend sur son site de campagne la mesure aux contours peu définis d’une réforme du vote et de la participation au système démocratique américain, par le biais de « la blockchain ».
Il va jusqu’à prendre une position pour le moins hardie, puisqu’il explique notamment qu’il trouve « ridicule qu’il soit encore nécessaire en 2020 d’attendre en longues files pour voter à l’aide d’antiques urnes ».
Quelle solution à ce problème ? C’est tout trouvé, puisque selon M. Yang, « il est aujourd’hui techniquement possible à 100% de voter avec son smartphone, d’une manière sûre et immunisée contre la fraude, à l’aide de la blockchain ».
« La blockchain » bouge encore
Si le candidat américain veut moderniser le système de vote de son pays, c’est qu’il espère repenser la démocratie participative, tout en facilitant la participation des électeurs étasuniens. Pour autant, en quoi une blockchain indifférenciée serait-elle censée la différence ?
Il est courant de voir émerger à l’occasion l’un des serpents de mer de la cryptosphère, à savoir ce fameux vote sur la blockchain. On se souvient d’Orange, qui avait communiqué en 2018 à propos de son initiative Le Vote, censée permettre aux collectivités locales et autres groupes intéressés de profiter d’une solution de vote numérique blockchainisé.
Aux Etats-Unis, des comités de spécialistes se sont déjà prononcés sur la question, jugeant un tel système trop peu secure. Ils ont été rejoints par d’autres médias spécialisés, à l’image d’Ars Technica, qui avait sobrement titré « Des élections sur la blockchain seraient un désastre pour la démocratie », considérant que les conditions nécessaires à un vote juste, vérifiable et sécurisé n’étaient pas réunies par la seule grâce de la sainte « blockchain ».