Joseph Stiglitz (prix Nobel d’économie) veut « éteindre » les cryptomonnaies
Lors d’un entretien avec CNBC, Joseph Stiglitz se voit poser des questions sur l’écosystème cryptomonnaies. Il démontre un manque cruel de compréhension des réseaux blockchains.
Monnaie numérique, mais pas cryptomonnaie
Après avoir avancé être un fervent supporter d’une transition vers une monnaie électronique, celles-ci étant plus efficientes et permettraient, grâce à l’accès aux données, de créer une économie mieux régulée.
Un premier point qui ferait frémir les aficionados de la confidentialité. L’utilisation de ces données pourrait mener vers des procéder de surveillance de masse, réduisant une fois de plus la confidentialité et la vie privée. C’est d’ailleurs pour adresser ces problèmes que les privacy coins comme le Monero (XMR) ont été créés.
Vive le dollar US
Afin de démontrer au mieux sa compréhension approximative de l’écosystème et refléter l’égocentrisme américain, Stiglitz affirme :
« Nous avons une très bonne monnaie. (…) Personne n’a besoin d’aller utiliser une cryptomonnaie. (…) Nous parlons des attributs d’une bonne monnaie et le dollar américain a tous ces attributs. Les cryptomonnaies n’ont pas ces attributs. Je pense qu’on devrait éteindre les cryptomonnaies. » Joseph Stiglitz
Jusqu’à maintenant le dollar s’est montré efficace et sert la plupart des fins auxquelles il est destiné. Cependant, il n’en est pas de même pour toutes les monnaies étatiques. Ce n’est par exemple pas le cas du bolivar la monnaie vénézuélienne, qui après une inflation record voie les estimations annoncer une hausse potentielle de l’inflation de 10 000 000 %.
Rien d’étonnant alors de voir les Vénézuéliens se tourner vers des systèmes décentralisés comme le Bitcoin, hors d’atteinte de son gouvernement.
« Shut down cryptocurrencies »
Également, sa volonté « d’éteindre les cryptomonnaies » semble bien peu raisonnable. C’est principalement le caractère décentralisé des cryptomonnaies qui vient enrayer la possibilité même de pouvoir éteindre & censurer le réseau.
Dans ce cas, nous parlons principalement de Bitcoin où seule une attaque 51 % d’envergure et au coût astronomique de 1,4 milliard de dollars pourrait potentiellement avoir raison de lui. Plusieurs altcoins avec une puissance de hachage faible seraient quant à elles plus susceptibles de faire face à ce type d’attaque.
Les longues études et être remercié par les prix les plus prestigieux – un prix Nobel d’économie en l’occurrence – ne permettent pas pour autant d’accéder à tous les sujets, sans les étudier. Si nous devions faire une suggestion à Joseph Stiglitz, ce serait probablement de commencer par la lecture du whitepaper de Bitcoin.