Tensions chez MakerDAO : turbulences pour la gouvernance
Au delà de la technique, si seule comptait la scalabilité sociale ? – Les dernières semaines furent déjà relativement agitées pour la communauté MakerDAO et son système de prêts avec collatéralisation assurée par smart contracts. Le stability fee, payable au remboursement des prêts contractés via Maker et devant être brûlé dans la foulée pour participer au maintien de la parité du stablecoin DAI avec le dollar, poursuit ainsi ses augmentations successives. Ces frais devraient ainsi atteindre un confortable taux affiché de 11,5%, alors même qu’ils ont été tout augmentés à 7,5% récemment.
La fête est pourtant loin d’être finie, puisque des changements en profondeur s’annoncent dans la structure permettant le développement de l’écosystème, et ils s’annoncent à grands bruits.
Une réorganisation en profondeur
A la mi-février, la Fondation MakerDAO (MEGF) annonçait des grands travaux pour poursuivre son idéal de décentralisation, laquelle restait “son objectif premier, en progrès continu”.
Parmi les grandes lignes du projet annoncé, l’on pouvait noter une restructuration à venir dans la gestion du trésor de guerre du Dev Fund. Jusque là géré à l’aide d’une adresse mutlisignature gérée par un board dédié, le contrôle de ces fonds devraient passer sous pavillon restructuré, pour « plus de transparence » selon l’équipe exécutive gérant la Fondation.
Effectivement discutée, la composition de ce board technique signataire du multisig, composé jusqu’ici de 9 personnes dont les identités n’ont jusqu’ici jamais été communiquées pour “raisons de sécurité”, est justement au cœur de la controverse.
[arve model= »gif » url= »https://giphy.com/gifs/2zelCiUo5KJyN8MgMr/html5″ align= »center » promote_link= »no » title= »kermittlaugh » autoplay= »yes » maxwidth= »480″ controlslist= »nodownload » controls= »no » loop= »yes » muted= »yes » /]
Des tensions multiples
Jugé de façon bien surprenante “trop technique”, le board de la Fondation devrait ainsi être modifié pour permettre l’inclusion de profils “plus expérimentés” selon Brian Avello, conseiller général attaché à la Fondation.
Si cette technicité fut un mal nécessaire au départ, pour s’assurer de la viabilité du mutlisig gérant les fonds de développement, la Fondation annonce désormais considérer qu’il lui faut s’ouvrir à des profils plus diversifiés pour mener à bien son projet de décentralisation effective.
Des voix se sont élevées contre une gestion qualifiée d’opaque, par exemple avec le refus de la Fondation de rendre disponible les échanges entre les membres du board, ou encore de justifier et de détailler les changements de composition de ce board.
Ces questions ont été abordées lors d’un call communautaire du 9 avril, mais les réponses apportées ont visiblement été relativement évasives, M. Avello se disant limité dans les sujets qu’il était libre de discuter avec les participants au call.
[arve model= »gif » url= »https://giphy.com/gifs/ToMjGpx9F5ktZw8qPUQ/html5″ align= »center » promote_link= »no » title= »pleaseno » autoplay= »yes » maxwidth= »480″ controlslist= »nodownload » controls= »no » loop= »yes » muted= »yes » /]
Ce n’est pas la première fois que l’argument de la “sécurité” est avancé pour défendre l’anonymat d’individus ayant un rôle à jouer dans le processus décisionnel de systèmes dits décentralisés, et l’opacité relative de la gestion de ces corpus d’individus. Pour autant, la tension est palpable et les discussions, amenées à se poursuivre, s’annoncent âpres. D’autant plus que les questions brûlantes de la gestion de la stabilité du DAI et de son stability fee ne vont pas s’éteindre d’elles-mêmes.