NFT : le Trésor américain fait le point sur les risques liés à ces cryptoactifs pas comme les autres
- Le Département du Trésor américain a révélé que les NFT sont sujet à la fraude et aux escroqueries.
- Le rapport a proposé des pistes de réflexion législatives pour encadrer et sécuriser le marché des NFT.
« Sujet à la fraude et aux escroqueries ». Voici la phrase que l’on retiendrait si l’on devait résumer le dernier rapport du Département du Trésor américain à propos des non fongible tokens ou NFT. Publié en ce mois de mai 2024, le document de 29 pages entreprend de faire un tour d’horizon du paysage américain de ces cryptoactifs un peu à part en mettant l’accent sur les risques liés à leur utilisation et à leur marché, mais les équipes du trésor proposent aussi quelques pistes de réflexion à destination du pouvoir législatif pour encadrer les pratiques autour de ces jetons « sujet à la fraude et aux escroqueries ». Vous aimez les NFT de chien, de chat ou de dinosaure et vous adorez les collectionner ? Le Trésor US vous met en garde, et voici pourquoi.
Les jetons non fongibles sont sujets à la fraude et aux escroqueries selon le Département du Trésor US
Avant de rentrer dans le vif du sujet et de lister les risques inhérents au marché des NFT, le rapport va livrer plusieurs définitions et explications à destination des lecteurs non avertis. Il est ainsi question des différents types de NFT que l’on peut trouver sur le marché, mais aussi des différentes familles de plateformes qui permettent de créer, d’acheter et de vendre ces cryptoactifs particuliers. Ensuite, les auteurs vont survoler les activités criminelles liées de près ou de loin au marché des NFT.
La première utilisation frauduleuse, et la plus flagrante, est le blanchiment d’argent à grande échelle permis par l’achat et la revente de NFT. Cela peut être du fait d’organisations criminelles spécialisées dans le secteur numérique ou d’autres structures utilisant le marché de manière opportuniste. Le rapport cite ensuite la fraude autour des collections de NFT comme les rug pull, les manipulations de marché, les plateformes mal intentionnées ou encore les conflits d’intérêts et autres délits d’initiés. Le vol arrive ensuite dans les analyses avec les problèmes liés aux virus et aux smart contracts malveillants.
L’étude donne quelques pistes de réflexion pour encadrer le secteur et protéger les consommateurs
Voici ce que l’on peut lire à ce propos dans ce dossier :
« L’évaluation révèle que les NFT sont très susceptibles d’être utilisés à des fins de fraude et d’escroquerie et sont sujets au vol. Le rapport détermine que les acteurs illicites peuvent utiliser les NFT pour blanchir les produits de crimes sous-jacents, souvent en combinaison avec d’autres méthodes pour masquer la source illicite des produits de la criminalité. »
Rapport du Département du Trésor US intitulé Illicit Finance Risk Assessment of Non-Fungible Tokens – Source : gouvernement US
La seule bonne nouvelle, si l’on peut dire, concerne le financement du terrorisme dont aucune preuve formelle n’a été trouvée par les auteurs. À ce propos, on peut lire que « la plupart du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme se font via la monnaie fiduciaire », ce qui est plutôt rassurant. Mais retour aux NFT et voyons maintenant les vulnérabilités soulevées par le rapport du Trésor.
Tout d’abord, c’est la partie technique et la cybercriminalité qui inquiète les auteurs comme on l’a vu plus tôt, mais aussi les problématiques liées aux droits d’auteur et au respect de ceux-ci. Les grandes marques internationales étant particulièrement sujettes à la contrefaçon. Il y a ensuite tous les risques de manipulations de marché du fait de plateformes off shore et donc non régulées. Tout ceci amène le Trésor à se dire que les autorités compétentes devraient « envisager de nouvelles règles et de nouvelles obligations pour les plateformes dans le but d’augmenter la conformité générale du secteur » tout en poursuivant ses efforts actuels de suivi et de contrôle.
Le rapport encourage également l’industrie à faire le ménage elle-même en faisant la chasse aux projets non légitimes ou frauduleux, mais aussi à mettre l’accent sur la pédagogie auprès de ses clients. Oui, il existe de multiples risques liés à l’utilisation, à la vente et à l’achat des NFT, mais le marché peut aussi être résilient et les autorités devraient être capables de proposer un cadre règlementaire permettant à la fois l’innovation et la protection des utilisateurs. Et vu l’importance que commencent à prendre les cryptoactifs dans le paysage politique américain, nul doute que tout ceci est (déjà) dans les cartons de Washington.