Rapport Reuters : le soupçon plane sur Binance
« J’accuse ! « – Le rapport de Reuters publié lundi matin a fait l’effet d’une bombe ! Angus Berwick et Tom Wilson – deux journalistes de l’agence de presse – accusent Binance d’avoir permis le blanchiment de plus de 2 milliards de dollars entre 2017 et 2021. Alors que la plateforme de cryptomonnaie étend son empire aux quatre coins du monde, la personnalité de son fondateur – le charismatique Changpeng Zhao – continue de diviser l’opinion. Entrepreneur génial ou arriviste sans scrupule ? Résumons le rapport à charge de Reuters.
Ce que l’on reproche à Binance d’après le rapport de Reuters
L’agence de presse anglo-saxonne basée à Londres est spécialisée dans l’actualité économique et financière. C’est une institution mondiale fondée au 19ème siècle et dont les informations font l’unanimité dans le petit monde journalistique. Deux journalistes ont donc mené une enquête sur le premier exchange mondial de cryptomonnaie. Le résultat est accablant pour Binance.
En effet, l’agence a eu accès aux rapports d’enquête et aux dossiers judiciaires. Elle a, de plus, travaillé en collaboration avec avec les sociétés d’analyse de blockchain Chainalysis et Crystal Blockchain pour suivre l’itinéraire des fonds illicites. Voici leurs conclusions principales en trois points.
- En 2020, il est question du groupe de pirates informatique Lazarus. Ce groupe est soupçonné de financer le programme nucléaire de la Corée du Nord avec de l’argent volé. Lazarus aurait détourné 5,4 millions à la bourse crypto Eterbase basée en Slovaquie. Une partie de cet argent aurait été blanchie via des comptes anonymes sur Binance.
- Lazarus est également impliqué dans le détournement de 622 millions de dollars sur la chaîne latérale Ronin. Elle relie Axie Infinity au réseau Ethereum. Le groupe de pirates aurait encore une fois utilisé Binance pour blanchir une partie des fonds détournés.
- Les journalistes rapportent également des faits qui remontent à 2018. A cette époque, des sites vendant des produits illicites utilisent le Bitcoin pour faire des transactions sur le Darknet. Un site en langue russe retient particulièrement leur attention. Il s’agit de Hydra, obscure plateforme qui propose des médicaments de contrebande et/ou de contrefaçon. Là encore, Binance aurait donc servi à effectuer des transferts en Bitcoin et/ou en Monero. Tout ceci étant facilité par le manque d’authentification lors des premières années d’existence de la plateforme.
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Ce qu’en disent les représentants de la plateforme de cryptomonnaie
Le rapport cite également l’affaire « Steve Kowalski ». En 2020, cet australien s’est fait volé 1400 bitcoins via un logiciel malveillant qu’il a ouvert sur son ordinateur. Ensuite, la piste des bitcoins volés a mené – une nouvelle fois – les analystes sur Binance. Enfin, le rapport dénonce toute une série de faux sites d’investissement eux aussi connectés à la plateforme. Elle aurait d’ailleurs servi à blanchir les fonds et à multiplier les comptes pour semer les enquêteurs à travers des montages financiers complexes.
Voilà, en bref, les faits reprochés à la plateforme de Changpeng Zhao. La parole est maintenant à la défense. A la barre aujourd’hui, Patrick Hillman, directeur des communications de Binance. Inutile de vous dire que ce monsieur ne va pas passer une bonne semaine et que la cellule de crise ne dort pas beaucoup depuis lundi. Voici sa principale réaction à la presse depuis la parution du rapport :
« L’analyse de Reuters est inexacte et terriblement mal informée. L’article utilise des informations obsolètes de 2019 et des déclarations non vérifiées comme preuves pour établir un faux récit. »
Négligence ou malveillance ? Binance savait-il que sa plateforme était utilisé par des entités illicites ? Des enquêtes sont à ce jour ouvertes aux Etats-Unis et en Allemagne et en passe de l’être dans d’autres pays. Le groupe se défend bec et ongle et déclare à qui veut l’entendre qu’ils « construisent l’équipe de cybercriminalité la plus sophistiquée de la planète » et cherchent « à améliorer encore sa capacité à détecter les activités cryptographiques illégales sur sa plate-forme ». Binance est dans la tourmente, et les américains l’ont désormais à l’œil. Affaire à suivre…
Binance a désormais atteint une taille critique suffisante pour être en mesure de rendre coup sur coup dans ce genre d’escarmouche. Pour vous inscrire sur l’exchange et vous faire votre propre opinion, c’est par ici.