Rapport BTI : 87% des volumes seraient manipulés à la hausse
Le BTI – Blockchain Transparency Institute – vient de dévoiler son rapport de décembre concernant les volumes des exchanges crypto. Selon le rapport, 87 % des volumes mensuels des exchanges seraient manipulés à la hausse.
Les volumes de Bitfinex, Binance & Liquid jugés fiables
Le BTI analyse dans son rapport les 25 paires Bitcoin (BTC) les plus échangées. S’agissant de la méthodologie, l’institut a comparé, les données de CMC – Coinmarketcap – et les carnets d’ordres des exchanges. Par la suite, le BTI a recoupé ces données, avec celles concernant le trafic des exchanges en utilisant les données fournies par Google Analytics et Similarweb.
Si l’on se fie aux chiffres avancés, CMC ne serait pas une source fiable. Sur les 25 principaux exchanges, 11 falsifieraient 99 % de leurs volumes, quand 12 autres amplifieraient leurs volumes d’au mois 75 %.
Comme vous pouvez le voir ci-dessous parmi les 25 exchanges majeurs seuls Binance, Bitfinex et Liquid seraient exempts d’accusation de manipulation. Le BTI avait déjà félicité Binance pour son exemplarité.
Comment font les exchanges ?
La piste la plus probable serait le « wash trading ». Cette expression désigne un procédé par lequel un opérateur achète puis vend le même actif dans le but de faire gonfler les volumes. Cela crée un faux semblant d’intérêt pour l’actif en question et fournit des informations trompeuses au marché par le volume généré.
Pour les exchanges, avoir de hauts volumes est d’un intérêt primordial. C’est un gage de santé pour une place boursière, en ce que les volumes traduisent une certaine liquidité de celle-ci, lorsqu’ils sont réels.
Les allégations les plus édifiantes sont celles d’OKex et Huobi. Toujours selon le rapport, OKex manipulerait ses volumes sur les paires BTC, mais aussi sur ses 30 paires les plus échangées. Huobi serait concerné, mais dans une moindre mesure, ce qui n’en reste pas moins choquant pour des figures de proue de la cryptosphère.
L’escroquerie aux frais de listage
Enfin, le rapport conclut sur le paiement des frais de listage – listing fees – qui au vu des volumes amplifiés de la plupart des exchanges, représente une vaste escroquerie. Les porteurs d’ICO sont invités à payer autour de 50 000 $ de frais pour être listés sur un exchange.
Toutefois, le rapport montre que la plupart n’ont pas d’activité réelle sur leur site, ces frais s’apparentent donc à du vol. Le BTI publie une liste d’exchanges peu fiable pour lesquels l’institut ne recommande pas de payer les frais de listage. En effet, sur ces exchanges 95 % des volumes seraient falsifiés et leur unique but serait de récupérer ces fameux listings fees.