« J’ai merdé » : la déposition de Sam Bankman-Fried face au Congrès US
Un beau merdier causé par SBF – Ce mardi 13 décembre 2022, Sam Bankman-Fried (SBF), fondateur et ex-CEO de FTX, a finalement dû témoigner devant le Congrès américain, quelques heures après qu’il ait été arrêté aux Bahamas. Comme nous allons le voir, SBF a essayé au maximum de se dédouaner de ce gigantesque désastre, voire de jouer les victimes.
Sam Bankman-Fried a « tout perdu », sauf sa langue
L’ancien patron de FTX n’a cessé de se répandre en interviews auprès de la presse ces dernières semaines. Il a ainsi pu s’entraîner pour son témoignage sous serment devant la Commission des services financiers de la Chambre des représentants des États-Unis ce 13 décembre.
Sam Bankman-Fried commence tout de même par s’excuser une fois de plus pour avoir lésé jusqu’à 1 million de créanciers de sa plateforme :
« Je voudrais commencer par déclarer formellement, sous serment que j’ai merdé. (…) Je sais que cela ne veut pas dire grand-chose de dire que je suis désolé. C’est pourquoi je me consacre autant que possible à faire ce qu’il faut pour les clients. Lorsque tout sera dit et fait, je me jugerai principalement sur un critère : si j’ai finalement réussi à satisfaire les clients [de FTX]. Si j’échoue à cet égard, j’aurai échoué moi-même. »
L’ex-patron de FTX fait diversion pour fuir ses responsabilités
L’introspection personnelle de SBF sera très courte, puisqu’il s’arrête déjà là dans son mea culpa. Après s’être lamenté de n’avoir « plus que 100 000 dollars » sur son compte bancaire, Bankman-Fried commence en effet, à attaquer d’autres personnes pour tenter de se déculpabiliser autant que possible.
Un des premiers à être attaqué par SBF n’est autre que le nouveau CEO de FTX, John Ray, chargé de la faillite de l’entreprise en lambeaux. Ce dernier, qui a pourtant de la bouteille en matière de catastrophe entrepreneuriale – il a géré la faillite d’Enron -avait expliqué « ne jamais avoir vu » de toute sa carrière un cas d’aussi mauvaise gestion que pour FTX. Même si on peut comprendre John Ray, Sam Bankman-Fried l’accuse de ne pas vouloir répondre à ses messages.
« J’ai tenté de contacté M. Ray et l’équipe en charge du chapitre 11 [des faillites] de nombreuses fois. (…) J’ai envoyé cinq e-mails à M. Ray. Mais M. Ray n’a jamais répondu et ne m’a jamais contacté pour communiquer d’une autre manière. »
Sam Bankman-Fried
Les conseillers juridiques de FTX : des mauvais conseils selon SBF
Sam Bankman-Fried accuse ensuite les conseillers juridiques de FTX, du cabinet Sullivan & Cromwell. Il leur reproche d’avoir mis fin au désastre, mi-novembre, en lui conseillant de placer FTX sous le chapitre 11 des faillites et donc de l’avoir en quelque sorte « déposséder » de ses moyens d’actions possibles sur l’entreprise.
« J’ai 19 pages de captures d’écran de Sullivan & Cromwell, de M. Miller et d’autres personnes qui, je pense, m’ont influencé (…) me pressant de déposer rapidement une demande de chapitre 11. Ils vont d’inflexibles à mentalement déséquilibrés. Ils ont également appelé un grand nombre de mes amis, de mes collègues et de membres de ma famille, les poussant à faire pression sur moi pour que je dépose mon dossier [de faillite]. Et certains d’entre eux ont été émotionnellement blessés par cette pression. (…) ».
Vu l’ampleur des accusations et le nombre des malversations que Sam Bankman-Fried pourrait avoir menées, on comprend que ses proches aient pu être choqués. Mais si tout ceci (ou même ne serait-ce qu’une partie) venait à être prouvé, SBF pourra difficilement continuer à jouer les cartes de l’apitoiement et de l’inversion accusatoire. Avec la première plainte de la SEC contre SBF pour fraude contre ses clients, nous devrions rapidement en savoir plus sur son réel niveau de responsabilité dans cette sombre affaire.
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