Extradition d’Alexander Vinnik vers la France
La justice grecque a autorisé l’extradition d’Alexander Vinnik (39 ans), l’ancien opérateur de la plateforme de change BTC-e, arrêté l’an dernier. Il est accusé d’avoir escroqué des milliers de personnes, dont une centaine de français, via des cyber-attaques conduites depuis sa plateforme.
Vinnik, recherché pour diverses infractions criminelles
Un tribunal grec a accepté en fin de semaine dernière d’extrader le cybercriminel russe vers la France ; la Fédération de Russie proteste contre cette intervention. Ces déboires surviennent durant une pleine crise diplomatique juste après qu’Athènes ait décidé d’expulser deux diplomates russes du pays et d’en bannir deux autres pour ingérence dans des affaires intérieures. Les relations bilatérales semblent donc bien s’embraser, ce qui pourrait aggraver la situation entre ces deux pays.
En ce qui concerne la peine qu’encourt Vinnik, la Cour de Thessalonique s’est prononcée et a déclaré que l’individu devra être jugé sur le territoire français. Il avait été arrêté l’année dernière en Grèce via un mandat émis par les Etats-Unis (car il est aussi recherché sur le continent américain), mais aussi par la Russie, pour diverses infractions criminelles. Le ministère des affaires étrangères russe (МИД) a indiqué qu’il envisageait des représailles :
« Quelques jours après avoir pris la décision d’expulser des diplomates et de refuser l’entrée à plusieurs citoyens russes, la Grèce a décidé d’extrader le citoyen Alexander Vinnik vers la France », a alors indiqué le МИД dans un communiqué publié vendredi.
« Il est alors évident que la Russie ne peut pas laisser ces actions sans réponse ». L’avocat de Vinnik, Ilias Spyrliadis, a révélé qu’il prévoyait de faire prochainement appel et saisir la Cour suprême grecque.
Menacé de mort, le fraudeur nie les faits
Les autorités grecques ont découvert un complot visant à éliminer le fraudeur en mai dernier mais n’en avaient pas informé la presse. Sputnik (agence de presse russe rattachée à Rossiya Segodnya et fortement critiquée par le gouvernement français) rapporte que :
« Tout a commencé après que l’extradition de Vinnik sur le territoire américain ait été suspendue. Certaines personnes ne le veulent pas sur le territoire russe ; l’assassinat a été ordonné par un inconnu basé lui-même en Russie ».
Vinnik lui-même conteste la décision du tribunal grec en ce qui concerne son extradition vers la France et nie les faits qui lui sont reprochés. La justice française a émis un mandat le concernant et « l’accuse d’avoir volontairement fraudé une centaine de personnes vivant dans six villes françaises entre 2016 et 2018 ». Vinnik rétorque « qu’il transférait de l’argent de manière électronique via un exchange » considérant ce transfert comme une « transaction personnelle, parfaitement légitime ».
De son coté, son avocat a affirmé à la filiale russe de BBC que cette extradition vers la France conduirait sûrement à une nouvelle extradition vers les États-Unis, car « sinon les Etats-Unis ne pourraient pas l’arrêter, étant donné que le processus d’extradition était actuellement arrêté ».
Sources : CoinTelegraph ; Tass ; CCN || Image from Shutterstock