Le vote quadratique : une nouvelle forme de gouvernance pour Ethereum ?

Pour maintenir le bon fonctionnement et la sécurité d’une blockchain, le problème de la gouvernance – en équilibre entre centralisation et décentralisation– a toujours été une question centrale dans le monde des cryptomonnaies.

Le principe du vote quadratique

Une des réponses possibles à cette question de la gouvernance pourrait passer par un mécanisme de consensus qui utiliserait le « vote quadratique ».

Le vote quadratique, inventé par le chercheur Glen Weyl, consiste à offrir un meilleur moyen de prendre des décisions collectives, par rapport à la simple voie écrasante de la majorité du nombre.

Ainsi, dans ce principe, si un participant a une préférence marquée pour une décision particulière, des votes supplémentaires peuvent être acquis. Cependant, le coût de ces votes supplémentaires augmenterait de façon quadratique (par exemple 1 vote : 1 $ / 2 votes : 4 $ / 3 votes : 9 $ / 4 votes : 16 $).

Vitalik Buterin croit au vote quadratique

Vitalik-ButerinD’après Forbes, Vitalik Buterin, le cofondateur d’Ethereum, croit au vote quadratique, car il empêcherait à un seul groupe de prendre tranquillement des décisions, simplement parce qu’ils sont plus nombreux. Ainsi, ils devront être aussi les plus convaincus, sinon un petit groupe ayant une préférence marquée contraire à la majorité pourrait acquérir assez de votes supplémentaires pour finalement changer la décision finale.

À la fin de chaque cycle de gouvernance, tous les votes seraient redistribués équitablement entre les électeurs. Il faudrait ainsi un nombre de cycles et un nombre de votes extrêmement coûteux pour prendre le contrôle, ce qui laisserait le temps d’alerter le reste de la communauté d’une blockchain sur cet éventuel problème.

Mais d’après Hope Liu, PDG d’EximChain, un tel mécanisme nécessiterait également que les utilisateurs d’une blockchain s’identifient via un processus KYC (Know Your Customer). Car cela signifierait qu’un groupe d’utilisateurs essayant de prendre agressivement le contrôle d’une blockchain pourrait être identifié.

Les cryptomonnaies cherchent toujours à faire la part entre les avantages et inconvénients d’une gouvernance centralisée ou décentralisée, et au jour d’aujourd’hui, la question est toujours en suspens.

Sources : Forbes || Image from Shutterstock

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.