Ethereum scalabilité : Plasma stagne, les zk-snarks progressent

Nous vous avions récemment reparlé de Casper et du Sharding prévu pour Serenity, l’Ethereum « 2.0 » dont Vitalik Buterin nous exposait quelques détails lors de la DevCon 4. Mais ce sont des développements considérés comme long terme pour améliorer la scalabilité d’Ethereum. En théorie, Plasma devait être une solution de scalabilité à plus court terme, mais face au retard, les SNARK pourrait être la solution.

Plasma peine à se concrétiser

Ce n’est pas un secret que l’un des principaux reproches fait au réseau Ethereum (ETH) est un trop faible nombre de transactions par seconde, dont l’augmentation est indispensable pour faire fonctionner toutes les dApps (decentralized applications), présentes et à venir, sans engorger le réseau.

Le protocole Plasma semblait être la meilleure réponse à court terme pour améliorer la scalabilité d’Ethereum, mais comme le rappel CoinDesk, actuellement cinq versions distinctes du protocole coexistent, et cela semble plus disperser les forces en présence qu’autre chose.

Débutées par Vitalik Buterin et Joseph Poon en avril 2017, les recherches sur le protocole Plasma devaientt améliorer la scalabilité du réseau ETH en reportant les calculs relatifs aux smart contracts en dehors de la blockchain principale, dans un principe similaire à une « sidechain ».

Nous vous avions d’ailleurs signalé un problème caractéristique de ce développement, suite à notre présence au Blockchain Game Summit en septembre dernier : bien que la création du « Plasma Cash » et des plasma coins, des NFT (Non-Fungible Tokens), soit un cas concret d’utilisation de Plasma, nous vous disions déjà que pour l’instant ils étaient quasi-inutilisables en pratique puisque la « sortie » (re-transformer les plasma coins en ethers ou tokens) prenait plusieurs jours.

Les zk-snarks au secours de la scalabilité d’Ethereum

À l’inverse, les zk-snarks, conçus à l’origine pour la cryptomonnaie Zcash (ZEC), apportent beaucoup d’espoir au projet.

Cette technologie permet aux développeurs d’agréger des transactions en lots, par exemple, la plateforme de marchés prédictifs Gnosis explore l’utilisation des zk-snarks pour soutenir un DEX (decentralized exchange), en appelant cette forme d’utilisation un « snapp » (contraction de « snark dapp »).

« (…) ce sont en plus un très bon outil de scalabilité, qui manque à Ethereum, et que nous pouvons utiliser sans attendre » Stefan George, CTO de Gnosis

Vitalik Buterin lui-même estime que cette nouvelle approche pourrait permettre au réseau ETH de réaliser 500 transactions par seconde à court terme. Il est même possible que la technologie des zk-snarks soit utile à terme pour les applications développées sur Plasma que Kelvin Fichter, chercheur Plasma pour OmiseGo, appelle « plapps ».

On le voit, le chemin vers la scalabilité d’Ethereum n’est pas chose facile, ne serais-ce que dans la terminologie. Mais bien que les progrès n’arrivent pas aussi vite qu’on le souhaiterait, des avancées et de nouvelles innovations sont accomplies chaque jour, par des équipes de développement toujours croissantes.

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Source : CoinDesk || Image from Shutterstock

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.