Ethereum : une censure en nette diminution dans les blocs produits

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Ethereum a-t-il battu la censure ? – En septembre dernier, le réseau Ethereum a finalisé son passage du Proof of Work au Proof of Stake. Malheureusement, cette transition n’a pas eu que des effets positifs. En effet, Ethereum est alors devenu une effrayante machine à censurer. Qu’en est-il huit mois plus tard ?

La censure sur Ethereum

La MEV (Maximum Extractible Value) est une pratique qui est apparue à l’été 2020, en parallèle avec le DeFi Summer. La MEV est un concept qui fait référence à la valeur maximale qu’un acteur, généralement un mineur ou un validateur, peut extraire d’un bloc en tirant parti de sa position privilégiée. Cela peut inclure la réorganisation des transactions ou l’exclusion de certaines transactions pour obtenir un avantage financier.

Avec le passage au Proof of Stake, la MEV a bien évolué. En effet, le PoS a été accompagné d’une séparation des rôles dans la production de blocs. Celle-ci a été introduite par Vitalik Buterin dans une proposition intitulée « Proposer-Builder Separation ». Celle-ci implique une séparation des validateurs qui proposent les blocs et des producteurs (Block Builders) qui créent des blocs ; la MEV de ces blocs ayant été préalablement optimisée.

Malheureusement, dans les mois qui ont suivi la transition, la majorité des producteurs de blocs étaient basés aux États-Unis. Par conséquent, ces derniers n’ont eu d’autre choix que d’appliquer les sanctions mises en place par l’OFAC concernant la plateforme Tornado Cash.

Résultat : en novembre 2022, 78 % des blocs produits par le réseau Ethereum respectaient les recommandations de l’OFAC. Par conséquent, ils censuraient systématiquement les transactions liées à Tornado Cash.

En novembre 2022, 78 % des blocs produits sur Ethereum appliquaient les directives de l'OFAC, ce qui a inclus une censure systématique des transactions liées à Tornado Cash
État de la censure des blocs en novembre 2022 – Source : mevwatch.info

Évidemment, de nombreux internautes et utilisateurs d’Ethereum ont pointé du doigt cette censure systématique.

La résistance s’est mise en place sur Ethereum

Rapidement, la communauté s’est aperçue que cette censure était principalement due à la centralisation de la production de blocs autour du Block Builder de l’entreprise FlashBots.

Conscientes de la situation et des effets néfastes pour le réseau, les équipes de FlashBots ont réagi. Ainsi, au mois de novembre 2022, FlashBots a annoncé l’ouverture du code source de ses deux solutions phares : FlashBots Relay et le Block Builder.

Cette ouverture du code source a permis de lancer une nouvelle concurrence dans le milieu de la création de blocs. De surcroît, cela a permis l’émergence d’une multitude de Block Builders basés hors des États-Unis, qui n’ont pas à se plier aux recommandations de l’OFAC.

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Une situation sous contrôle

Huit mois après le passage au Proof of Stake, les choses ont bien évolué. En effet, les résultats de l’ouverture des sources des produits FlashBots se sont rapidement fait sentir.

À compter du mois de novembre 2022, la part des blocs respectant les recommandations de l’OFAC sur Ethereum n’a cessé de chuter. Si bien, qu’ils ne représentent désormais plus qu’un quart des blocs produits sur le réseau.

L'ouverture du code source de FlashBots a permis de diminuer la censure sur les blocs Ethereum.
Chute drastique de la censure sur les blocs Ethereum – Source : mevwatch.info

Une victoire pour la décentralisation et pour Ethereum, qui aurait pu faire face à un problème de taille dans le cas d’une généralisation de la censure.

Toutefois, de nombreuses entités, notamment des tiers qui proposent des services de staking, continuent d’appliquer cette censure, de manière plus ou moins systématique. Ainsi, si vous souhaitez stake vos ETH, tout en ne participant pas à ce phénomène de censure, nous vous conseillons d’éviter les fournisseurs de services suivants – retrouvez la liste complète sur mevwatch.info.

Bon nombre de fournisseurs de services appliquent la censure. En particulier, des plateformes centralisées
Classement des fournisseurs de services appliquant la censure – Source : mevwatch.info

En fin de compte, il est préférable d’utiliser les services de staking décentralisés, tels que Lido ou RocketPool, afin de ne pas participer à cette censure.

En parallèle, le réseau Ethereum a passé une étape importante avec le déploiement du hard fork Shanghai. Celui-ci a ouvert la possibilité de retirer les ETH en staking ainsi que de bénéficier des récompenses accumulées.

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Renaud H.

Ingénieur en software et en systèmes distribués de formation, passionné de cryptos depuis 2013. Touche à tout, entre mining et développement, je cherche toujours à en apprendre plus sur l’univers des cryptomonnaies et à partager le fruit de mes recherches à travers mes articles.

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