L’or de Fort Knox dangereusement vôtre ? Donald Trump et Elon Musk en pleine opération tonnerre

« Même pour tout l’or de votre Fort Knox. » Cette phrase, tirée du film Goldfinger (1964), est devenue culte. Dans cette scène légendaire, James Bond, attaché à une table, voit un rayon laser se rapprocher dangereusement. Face à lui, le redoutable Auric Goldfinger reste impassible. Lorsque l’agent secret tente de négocier, le criminel réplique froidement : « Non, monsieur Bond. J’espère que vous mourrez. » Une réplique cinglante qui, au fil des décennies, a renforcé l’aura presque mystique de Fort Knox.

Car au-delà du cinéma, ce coffre-fort du Kentucky est devenu un véritable symbole. Officiellement, il renferme l’une des plus grandes réserves d’or du monde. Mais depuis des décennies, il alimente les spéculations. L’or est-il toujours là ? Certains en doutent. Peu d’audits, encore moins de visites, et une opacité qui intrigue. À mesure que les années passent, le mystère s’épaissit.

Aujourd’hui, deux hommes comptent bien lever le voile. D’un côté, le clivant Donald Trump, de retour sur le devant de la scène politique. De l’autre, le polémique Elon Musk, milliardaire iconoclaste et adepte des questions qui dérangent. Ensemble, ils remettent Fort Knox sous le feu des projecteurs et posent la question qui fâche : et si ce trésor n’était plus qu’une illusion ?

Donald Trump et Elon Musk se la jouent « l’homme au pistolet d’or »

Tout a commencé par un simple post sur X. Le 17 février, Elon Musk, fidèle à son style provocateur, lance une idée en apparence anodine : un audit des réserves d’or de Fort Knox . Après tout, pourquoi pas ? Montrer au public que l’or est bien là permettrait de dissiper les doutes.

« Qui confirme que l’or n’a pas été volé à Fort Knox ? Peut-être qu’il est là, peut-être pas. Cet or appartient au public américain ! Nous voulons savoir s’il est toujours là. »

Quelques jours plus tard, Donald Trump saisit la balle au bond. À bord d’Air Force One, lors d’une conférence de presse, il enfonce le clou :

« Nous allons aller à Fort Knox, le légendaire Fort Knox, pour nous assurer que l’or est bien là. (…) Si l’or n’est pas là, nous serons très contrariés. »

L’affaire prend alors une toute autre ampleur. Face à cette déclaration, Scott Bessent, secrétaire au Trésor, tente de calmer le jeu. Selon lui, les réserves d’or sont auditées chaque année. Un rapport publié le 30 septembre 2024 atteste que les lingots sont bien à leur place. Il rappelle même que tout sénateur peut organiser une visite officielle.

Dans les détails, selon les données disponibles, les réserves d’or des États-Unis sont restées stables à 8 133,46 tonnes au deuxième trimestre de 2024, sans variation par rapport au premier trimestre de la même année..

Mais ces explications peinent à convaincre face à l’humeur ambiante. Car si tout est si transparent, pourquoi si peu de contrôles publics depuis 1953, date du dernier audit majeur ?

Ces questions, qui agitent les esprits depuis des décennies, reviennent aujourd’hui sur le devant de la scène avec encore plus d’insistances. Mais, pour les comprendre, il faut faire un petit saut dans le temps. Prenons notre DeLorean volante.

Fort Knox et l’or des USA : rien que pour vos yeux

Situé au Kentucky, Fort Knox est une forteresse digne d’un film d’espionnage : murs en granit, portes blindées pesant plusieurs tonnes, surveillance militaire permanente. Officiellement, il abrite 147,3 millions d’onces d’or (environ 4 583 tonnes), soit près de la moitié des réserves américaines. Mais ce chiffre est-il encore réel ?

Les doutes ne datent pas d’hier. En 1974, des journalistes et parlementaires avaient pu visiter Fort Knox pour rassurer l’opinion publique. Mais l’absence d’un véritable audit depuis 1953 laisse planer des incertitudes. Pire, des rumeurs circulent depuis les années 1970, suggérant que l’or aurait été secrètement vendu ou remplacé par du tungstène plaqué or.

Bref, les preuves de la présence de l’or à Fort Knox à travers notre voyage dans le temps reposent principalement sur des éléments visuels, tels que des photos officielles et des visites encadrées. Bien que destinées à rassurer le public, ces initiatives sont souvent perçues comme insuffisantes en l’absence d’audits indépendants approfondis. Cette opacité alimente les spéculations et les théories du complot concernant l’état réel des réserves d’or américaines.

En réalité donc, la véritable question n’est pas seulement de savoir si l’or est bien à Fort Knox, mais ce que cela signifierait s’il ne l’était pas. Une pénurie révélée en direct provoquerait un véritable tremblement de terre financier, affectant la confiance dans le dollar et le système économique américain.

U.S. Gold Depository du département du Trésor, qui abrite la réserve d’or des États-Unis depuis 1937 – Crédit image

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Spectacle politique ou enjeu géopolitique ?

Certains analystes voient dans cette affaire une simple opération de communication. Donald Trump jouerait alors la carte du nationalisme économique et de la défiance envers les institutions. Quant à Musk, il ne raterait jamais une occasion de capter l’attention et de questionner le statu quo. Mais au-delà du spectacle made in USA, le sujet de Fort Knox est loin d’être anodin. Remontons dans notre DeLorean.

Le dollar et l’étalon-or

Historiquement, le dollar américain était adossé à l’or, un système monétaire connu sous le nom d’étalon-or. Ce système garantissait que chaque dollar pouvait être échangé contre une quantité fixe d’or, assurant ainsi la stabilité monétaire et la confiance dans la devise. Système qui avait déjà fait quelques frayeurs à l’état.

Tout d’abord au début des années 1930. Les États-Unis ont pris des mesures drastiques concernant la détention d’or par les particuliers. Le 5 avril 1933, le président Franklin D. Roosevelt a signé l’Executive Order 6102, interdisant la possession privée de pièces, lingots et certificats d’or. Les citoyens étaient tenus de remettre leur or à la Réserve fédérale en échange de dollars, sous peine de sanctions sévères, incluant des amendes pouvant atteindre 10 000 dollars et des peines d’emprisonnement allant jusqu’à 10 ans.

Cette mesure visait à lutter contre la thésaurisation de l’or, qui, selon le gouvernement, exacerbait la crise économique en limitant la masse monétaire en circulation. En récupérant l’or détenu par les particuliers, l’État souhaitait augmenter la base monétaire et faciliter les dépenses publiques pour relancer l’économie.

Par la suite, le Gold Reserve Act de 1934 a renforcé cette politique en transférant toutes les réserves d’or détenues par la Réserve fédérale au Trésor américain et en fixant un nouveau prix officiel de l’or à 35 dollars l’once, dévaluant ainsi le dollar. Cette dévaluation avait pour objectif de stimuler les exportations en rendant les produits américains plus compétitifs à l’international.

Les accords de Bretton Woods

Puis, deuxième grand moment, après la Seconde Guerre mondiale, les accords de Bretton Woods en 1944 ont instauré un système où le dollar américain devenait la monnaie de référence mondiale, convertible en or à un taux fixe toujours de 35 dollars l’once. Les autres devises étaient, quant à elles, indexées sur le dollar, établissant ainsi un système de changes fixes.

Cependant, dans les années 1960, les dépenses croissantes des États-Unis, notamment dues à la guerre du Vietnam, ont conduit à une augmentation de la masse monétaire sans une augmentation correspondante des réserves d’or. Cette situation a érodé la confiance dans la convertibilité du dollar en or. Face à une demande accrue de conversion de dollars en or de la part des autres nations, le président Richard Nixon a annoncé, le 15 août 1971, la suspension de la convertibilité du dollar en or, mettant ainsi fin au système de Bretton Woods.

Depuis lors, les monnaies flottent librement les unes par rapport aux autres, et l’or n’est plus utilisé comme référence directe pour les devises.

Au-delà du spectacle politique donc, ces discussions touchent à des enjeux géopolitiques et économiques profonds, reflétant les préoccupations persistantes quant à la stabilité monétaire et à la confiance dans les institutions financières.

Si un audit public avait lieu, et si des irrégularités étaient mises à jour, les conséquences seraient immenses. Wall Street pourrait vaciller, les états étrangers détenteurs de dette américaine exigeraient des garanties, et le dollar pourrait perdre une partie de son hégémonie.

Bitcoin et or quel est l'avenir ?

Bitcoin, le nouvel or ? Vivre et laisser mourir

Garons notre bolide et reprenons nos esprits. Aussi critiqués et critiquables que puissent être les techniques de communications de Donald Trump et Elon Musk, l’annonce d’un audit de Fort Knox ne tombe pas du ciel.

Elle s’accompagne d’une autre proposition choc : la création d’une réserve stratégique nationale de Bitcoin une idée portée par plusieurs figures du paysage politique américain, dont Donald Trump ou encore, la sénatrice Cynthia Lummis et une dizaine d’États américains, qui militent activement pour que Bitcoin devienne un actif de réserve au même titre que l’or.

À première vue donc, le lien entre ces deux annonces peut sembler ténu, voire anecdotique. Mais en creusant un peu, un même fil rouge apparaît : la remise en question du système monétaire actuel et la quête d’un nouvel étalon de valeur.

Trump, toujours en quête de grands coups, mise sur le retour des actifs tangibles dans le jeu financier mondial. L’or a longtemps joué ce rôle, jusqu’à ce que Nixon y mette un terme en 1971 en détachant le dollar de l’étalon-or. Depuis, la monnaie américaine repose uniquement sur la confiance. Or, cette confiance s’effrite, fragilisée par l’inflation, la dette abyssale des États-Unis et l’émergence des BRICS, qui cherchent à s’émanciper du dollar.

De son côté, Elon Musk ne cache pas son enthousiasme pour Bitcoin et les cryptomonnaies plus généralement. Régulièrement, il défend l’idée d’une monnaie non contrôlée par les banques centrales, indépendante des décisions politiques et impossible à manipuler. À ses yeux, Bitcoin pourrait devenir une alternative crédible au dollar, surtout si l’or venait à manquer ou à perdre son rôle central.

Pour qui le monde ne suffit pas ?

Mais cette vision est loin de faire consensus. Certains économistes estiment que Bitcoin, par sa volatilité, ne pourra jamais remplacer l’or comme actif refuge. D’autres, au contraire, voient dans cette proposition une évolution logique : après tout, l’or était la référence du passé, pourquoi Bitcoin ne deviendrait-il pas celle du futur ?

Une chose est sûre : en remettant Fort Knox sous les projecteurs et en proposant une réserve de Bitcoin, Trump et Musk secouent les fondations du système monétaire mondial. Reste à voir si cette offensive est un simple coup médiatique ou le signe avant-coureur d’un basculement plus profond. L’or et le Bitcoin, pour l’un des deux, mourir pourra attendre.

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Magali

De simple lectrice en 2017 à rédactrice en chef depuis septembre 2023, j'allie maintenant l'écriture à mes connaissances à travers mes articles pour Le Journal du Coin. Mon seul but est celui de vous informer sur l'univers de demain : celui de la blockchain, des cryptomonnaies, des NFT et du metaverse. Persuadée que Bitcoin est une révolution, j'entends participer à la vulgarisation de notre écosystème.