Guerre commerciale : le président Trump refuse les compromissions de l’UE sur les droits de douane US

Pas d’accord. Le président des États-Unis Donald Trump a présenté des nouveaux droits de douanes sur les importations aux USA le 2 avril dernier. Depuis, les pays les plus concernés tentent de négocier désespérément pour minorer l’impact de ces tarifs douaniers. L’Union européenne (UE), qui a malheureusement la compétence exclusive sur le commerce (même quand cela est contraire aux intérêts d’un de ses pays membre, comme avec le Mercosur et les agriculteurs Français), a tenté de telles négociations, mais a échoué. Les nations prises dans l’UE vont donc toutes subir 20% de droits de douane, au lieu de 10% pour les pays qui (comme la France) n’ont pourtant pas de balance commerciale en défaveur des États-Unis.

Une offre de Bruxelles jugée insuffisante par le président Donald Trump

C’est la panique à Bruxelles, où les technocrates voient se rapprocher inéluctablement la date du 9 avril 2025 et l’entrée en vigueur de 20% de droits de douane sur toutes les importations de produits en provenance de l’Union européenne en direction des États-Unis.

Lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche, Donald Trump a déclaré que l’offre de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, n’était pas suffisante pour rééquilibrer les relations commerciales transatlantiques. Il a accusé l’UE de maintenir d’autres barrières au commerce, notamment dans le secteur automobile et agricole.

« L’Union européenne a été très mauvaise avec nous. Nous les payons pour qu’ils se protègent militairement et ils nous arnaquent sur le commerce, donc ce n’est pas une bonne combinaison. »

Le président US Donald Trump

L’UE était prête à des compromissions pour esquiver les droits de douane US

L’Union européenne avait proposé un accord de type « zéro pour zéro », c’est-à-dire la suppression mutuelle des droits de douane sur les voitures et les biens industriels. Mais Washington a refusé de s’engager dans cette voie, préférant imposer des taxes supplémentaires sur les produits européens.

Les fonctionnaires de l’UE avaient également prévu précédemment d’imposer un droit de douane de 50% sur le whisky américain, mais ils ont finalement abandonné, et renoncé à cette mesure après que le président Trump ait menacé de taxer le vin et le champagne européens à hauteur de 200%. En mesure de rétorsions et en absence d’accord, ce sont les GAFAM américains qui pourraient payer les pots cassés.

« Si nous ne pouvons pas trouver un accord, nous avons d’autres mesures possibles. (…) Je mentionnerais la taxation des entreprises numériques – [Google,] Amazon, Meta (Facebook), Apple, [Microsoft (les « GAFAM »)] (…) ».

Jens Spahn, ministre allemand de l’Économie

La guerre commerciale entre les États-Unis et l’Union européenne risque donc plus de s’aggraver plutôt que de s’améliorer dans les prochains jours. Surtout que l’intérêt des nations souveraines (enfin, pas du tout souveraines dans le cas présent) qui composent l’UE n’est pas individuellement représenté dans ce bloc disparate. Dans le reste du monde, il n’y a guère que la Chine qui se soit engagée sur une voie d’escalade avec les USA qui soit pire que l’UE, mais dans ce cas, le pays peut défendre ses intérêts de premier exportateur mondial comme il l’entend.