
Les grandes banques US déclarent la guerre aux stablecoins : Ripple et Circle dans le viseur
Banques et stablecoins : pas de concurrence ! Le secteur bancaire traditionnel n’a jamais été très fan des cryptomonnaies. Et encore moins des stablecoins qui viennent marcher sur ses plates-bandes en proposant une version numérique du dollar. C’est la raison pour laquelle le lobby bancaire US vient de demander à l’Office of the Comptroller of the Currency (OCC) de suspendre les demandes de licences bancaires déposées par des entreprises crypto comme Circle ou Ripple. Explications.
- Le lobby bancaire américain a demandé à l’Office of the Comptroller of the Currency de suspendre les demandes de licences bancaires des entreprises crypto comme Circle ou Ripple.
- Les stablecoins, en tant que version numérique du dollar, ont inquiété les banques traditionnelles qui y voient une concurrence menaçante et un risque potentiel pour le système bancaire américain.

Les banques veulent bloquer les licences bancaires pour les entreprises crypto
La guerre entre les banques et les cryptomonnaies est-elle déclarée ? En tout cas, le lobby bancaire américain ne semble pas décidé à laisser passer les demandes de licences bancaires déposées par des entreprises crypto comme Circle ou Ripple.
Dans une lettre adressée à l’Office of the Comptroller of the Currency (OCC), l’organisme chargé de superviser les banques nationales, la American Bankers Association et d’autres groupes de pression affirment que ces demandes « soulèvent des préoccupations importantes en matière de politique et de processus ».
En clair, les banques estiment que les entreprises crypto ne respectent pas les mêmes règles qu’elles et qu’elles ne devraient pas pouvoir obtenir une licence bancaire aussi facilement.

Un tir groupé du lobby bancaire contre les ambitions crypto
Les banques américaines ne veulent pas simplement freiner l’essor des cryptos, elles entendent l’encadrer à leur manière. En effet, la lettre, cosignée par cinq puissants lobbies bancaires (ABA, America’s Credit Unions, CBA, ICBA, NBA), adressée à l’Office of the Comptroller of the Currency (OCC), elles demandent officiellement le gel immédiat des demandes de charte bancaire nationale déposées par des entreprises crypto comme Ripple, Circle ou Fidelity Digital Assets.
Leurs griefs ? Un manque flagrant de transparence. Selon ces institutions, les candidatures sont trop floues, imprécises, et empêchent le public d’en comprendre les implications concrètes. Les associations dénoncent notamment :
- Des business plans vagues qui se contentent de mentions génériques sur la « garde d’actifs numériques ».
- Unr absence d’engagement clair dans des activités fiduciaires traditionnelles, pourtant au cœur du statut de « national trust bank« .
- Une tentative de détourner les règles bancaires classiques en utilisant la charte trust comme un cheval de Troie.
En filigrane, c’est une question fondamentale qui se pose : une entreprise crypto peut-elle devenir une « banque » sans offrir les services fiduciaires attendus ? Pour les signataires, la réponse est non. Ils estiment qu’une telle décision reviendrait à changer en profondeur la politique de l’OCC, sans débat public ni cadre légal clair.
La lettre appelle donc à une pause réglementaire, le temps de réévaluer ces demandes dans un cadre plus transparent et démocratique, soulignant le risque systémique que ferait peser la reconnaissance de ces entités comme banques nationales de confiance.
Les stablecoins font de l’ombre aux banques
Mais pourquoi les banques sont-elles si inquiètes ? La réponse tient en un mot : stablecoins. Avec le récent vote du GENIUS Act, une loi qui encadre l’émission de stablecoins aux États-Unis, les émetteurs de ces tokens ont tout intérêt à demander une licence bancaire pour pouvoir opérer à l’échelle nationale sans avoir besoin d’obtenir des autorisations dans chaque État.
Et c’est précisément ce qui dérange les banques traditionnelles, qui voient d’un mauvais œil cette nouvelle concurrence. Selon elles, les stablecoins ne sont pas des produits financiers comme les autres et leur utilisation pourrait présenter « un risque matériel pour le système bancaire et financier américain ».
Le bras de fer entre les banques et les cryptomonnaies ne fait que commencer. D’un côté, les entreprises crypto veulent profiter des avantages d’une licence bancaire pour développer leurs activités. De l’autre, les banques traditionnelles tentent de freiner cette évolution en brandissant le spectre de la régulation. Qui aura le dernier mot ? L’avenir nous le dira.
