Guerre anti crypto : Gary Gensler (SEC) lance un projet à 109 millions de $
Plus de blé pour réguler. Le shérif Gensler est toujours déterminé à faire sa loi dans ce « Far West » crypto. Certes, la SEC (Security Exchange Commission) a perdu le premier round suite au jugement rendu dans son procès face à la société Ripple, émettrice du jeton XRP. Toutefois, Gary Gensler, son patron, a encore plusieurs balles dans son barillet. Il demande plus de fonds aux députés pour renforcer son action.
Des millions de dollars pour réguler le « Far West » crypto
Le patron de la SEC ne mâche pas ses mots envers le secteur crypto. Il l’a une nouvelle fois démontré lors de son discours d’ouverture devant le Comité des finances du Sénat (Senate Appropriations Committee en anglais), le plus important comité du Sénat aux US. Celui-ci est chargé d’allouer d’année en année les fonds du Trésor fédéral aux différents organismes de l’état.
Gensler a qualifié le secteur crypto de « Wild West », l’ouest sauvage américain, un Far West qu’il faut à tout prix réguler. Et on ne pourra pas reprocher à Gary Gensler d’afficher une certaine dose de motivation dans l’affaire. Depuis 2022, il y a eu une hausse de 9 % des actions réglementaires visant le secteur crypto. Ce sont plus de 750 mesures qui ont été prises à l’encontre du marché depuis octobre dernier. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’affaire est juteuse pour le régulateur. En effet, ces attaques ont rapporté jusqu’à présent 6,4 milliards de dollars en amendes et en pénalités de redressement.
Afin de continuer sur sa lancée, Gensler demande une rallonge aux députés afin de lutter plus efficacement contre le secteur. Le patron de la SEC demande 109 millions de dollars de budget additionnel pour renforcer ses équipes. Si la demande est acceptée par le Congrès, cela porterait le budget de la SEC à 1,4 milliard de dollars sur l’année.
« À cause de l’évolution technologique rapide dans les marchés financiers, l’on constate des comportements répréhensibles dans les secteurs émergents, notamment dans l’espace crypto. Pour s’y attaquer, il faudra de nouveaux outils, expertises et ressources. »
Gary Gensler
La SEC veut s’armer pour continuer sa lutte anti crypto
Gensler profite également de soutiens favorables de certains membres influents du Sénat pour lesquels la pilule FTX a du mal à passer. Le sénateur Dick Durbin, le numéro deux du parti démocrate au Sénat, fait partie de ceux-là.
« Ils dépensent des milliards pour acheter les droits de rebranding sur les arènes sportives et stades afin de gagner en crédibilité auprès des citoyens américains et de manipuler les prix de faux jetons sans valeur sous-jacente. (…) Cela arrive sans arrêt. Cela ne ressemble pas à l’Amérique. »
Dick Durbin
Gary Gensler profite donc de ces appuis pour en outre demander 393 millions de dollars supplémentaires au Congrès. Ce « complément » de financement permettrait de couvrir les coûts technologiques de la SEC, à savoir les travaux d’analyse de données et de cybersécurité. Le patron de la SEC argumente sa demande :
« Pour remettre ces chiffres dans le contexte, ces dépenses ne sont rien en comparaison de ce que les plus gros acteurs du marché dépensent pour faire évoluer leur technologie. »
Une étonnante comparaison comme argumentaire. Celle-ci sous-entendrait que les fonds publics alloués à la régulation devraient être équivalent aux budgets privés des sociétés cherchant à innover. A méditer. Si ces budgets sont fournis à la SEC par le Congrès, les dépenses sur l’année passeraient de 4,7 milliards à 5,1 milliards de dollars. Une belle somme donc. Pas d’inquiétude néanmoins. Celles-ci seront probablement vite remboursées grâce à nombreuses amendes que Gensler ne manquera pas de faire payer aux entreprises crypto, Binance et Coinbase en première ligne.
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