
La Chine interdit les puces Nvidia : La guerre technologique avec les USA s’intensifie
La Chine avance ses pions. La Cyberspace Administration of China (CAC) vient d’interdire aux géants technologiques chinois, comme ByteDance et Alibaba, d’acheter des puces d’intelligence artificielle de Nvidia, telles que la RTX Pro 6000D. Cette décision marque une nouvelle étape dans la guerre technologique entre la Chine et les États-Unis, alors que Pékin cherche à renforcer son industrie nationale des semi-conducteurs.
- La Cyberspace Administration of China a interdit aux entreprises technologiques chinoises d’acheter certaines puces d’IA de Nvidia, intensifiant ainsi la guerre technologique avec les États-Unis.
- Cette interdiction pourrait forcer les entreprises chinoises à se tourner vers des alternatives locales, augmentant ainsi la compétitivité des puces nationales.

La Chine mise sur ses propres puces…
Selon le Financial Times, cette interdiction intervient alors que les entreprises chinoises avaient déjà commencé à tester et à commander des dizaines de milliers de puces RTX Pro 6000D, un produit spécialement conçu par Nvidia pour le marché chinois. Les actions de Nvidia ont chuté d’environ 3 % suite à cette annonce.
Le PDG de Nvidia a évidemment exprimé sa déception face à cette décision et il a fait la déclaration suivante dans la presse américaine :
« Nous ne pouvons être au service d’un marché que si le pays le souhaite. Je suis déçu de ce que je vois. Mais il existe des agendas plus importants entre la Chine et les États-Unis, et je comprends cela. Nous serons patients à ce sujet. »
Jensen Huang, PDG de Nvidia – Source : CNBC
Cette interdiction pourrait forcer les entreprises chinoises à se tourner vers des alternatives locales, comme les puces produites par Huawei et Cambricon. Selon des sources proches du dossier, les régulateurs chinois estiment que les processeurs d’IA nationaux ont atteint un niveau de performance comparable, voire supérieur, à celui des produits Nvidia autorisés sous les contrôles à l’exportation américains.

… et Nvidia perd un marché clé
Pour Nvidia, cette interdiction représente une perte significative. La Chine était autrefois l’un de ses marchés les plus lucratifs, générant jusqu’à 17 % de ses revenus totaux. Les analystes estiment que les restrictions commerciales pourraient coûter à Nvidia entre 8 et 16 milliards de dollars par an.
La part de marché de Nvidia pour les puces de centres de données IA en Chine est déjà passée de 90 % à 50 %, alors que les concurrents locaux gagnent du terrain. « Le consensus est maintenant qu’il y aura suffisamment d’approvisionnement national pour répondre à la demande sans avoir à acheter des puces Nvidia », a déclaré un initié de l’industrie.
Cette décision de la Chine pourrait accélérer la création de cadres d’IA indépendants du matériel, ce qui bénéficierait à l’ensemble de l’industrie en brisant la dépendance au logiciel CUDA de Nvidia. L’Empire du Milieu, qui publie le plus grand nombre de recherches sur l’IA au monde, se concentre de plus en plus sur l’efficacité plutôt que sur la puissance brute de calcul, développant des techniques qui extraient plus de performances du matériel disponible.
Alors que la Chine et les États-Unis continuent de s’affronter sur le terrain technologique, cette interdiction pourrait marquer un tournant dans la course à l’IA. La Chine, qui a déjà dépassé les États-Unis en termes de publications sur l’IA, pourrait bientôt rivaliser en termes de matériel, mettant ainsi fin à sa dépendance aux technologies américaines.
