Telegram sous pression : le réseau TON décentralise sa gouvernance avec une DAO
- TON a récemment enregistré un pic d’activité avec 15 millions de transactions quotidiennes et a décidé de décentraliser sa gouvernance via la Society DAO.
- Cette initiative vise à renforcer la décentralisation grâce à un système de gouvernance compétitif et méritocratique, tout en étant soutenue par la Fondation TON.
The Open Network (TON) est un réseau développé par l’entreprise à l’origine de la messagerie Telegram. Ces derniers mois, le réseau a rencontré un important pic d’utilisation. Si bien, q’il a enregistré près de 15 millions de transactions quotidiennes au début du mois d’octobre. Désormais, le protocole souhaite décentraliser sa gouvernance. Avec pour objectif de donner le pouvoir aux utilisateurs et pourquoi pas court-circuiter certaines réglementations qui pesaient sur le projet.
TON décentralise sa gouvernance
En intégrant TON à l’application de messagerie Telegram, le projet a pour objectif de mettre les cryptomonnaies entre les mains de ses 950 millions d’utilisateurs. Après avoir enregistré une hausse importante de l’activité, le protocole se tourne désormais vers la décentralisation.
Ainsi, vendredi 1er novembre, les équipes de TON ont annoncé leur volonté de décentraliser la gouvernance du protocole.
« Prônant la décentralisation et la croissance ainsi que la maturité des communautés, The Open Network Foundation présente Society DAO, un nouveau modèle de gouvernance. »
Ainsi, jusqu’à présent, le projet s’est reposé sur la Fondation TON pour assurer son développement. Toutefois, comme le précise la publication, cette dépendance à la Fondation engendre des risques de centralisation.
Afin d’améliorer la décentralisation de son processus de décision, la Fondation TON a dévoilé la Society DAO, un organe de gouvernance communautaire.
En pratique, la Society DAO est composée de 4 équipes fondatrices, ayant chacune son domaine d’expertise :
- TON Core : Développement, mise à niveau et maintenance de la blockchain ;
- TON Studio : Expérience des développeurs ;
- TON Society : Opérations de la communauté ;
- Wallet dans Telegram : Adoption des paiements.
Évidemment, cette organisation décentralisée autonome sera subventionnée par la Fondation TON. Et ce, en fonction de ses objectifs, ses indicateurs de performances et ses stratégies.
Les missions de la Society DAO
Dans l’annonce, les équipes de Telegram dévoilent également les différentes missions de ce nouvel organe de gouvernance.
Celle-ci sera chargée de définir les objectifs à court et moyen terme pour l’écosystème TON. Pour cela, les membres de la DAO peuvent proposer des stratégies, en présentant des résultats spécifiques pour atteindre les objectifs de l’écosystème.
Afin de s’assurer que tout se déroule pour le mieux, des membres de la DAO désignés spécialement pour cette mission évalueront les propositions des différents groupes de travail.
Enfin, après l’approbation d’une proposition par la DAO, ce sera la Fondation qui sera chargée de financer les évolutions.
Pour son lancement, la Society DAO a défini 3 objectifs clés :
- Positionner TON comme la passerelle vers les cas d’utilisation des cryptos dans le monde réel ;
- Établir TON comme la blockchain la plus stable et la plus évolutive ;
- Développer la communauté des développeurs et des utilisateurs sur les marchés des superapplications.
D’autres objectifs seront dévoilés au début de l’année 2025, afin de donner une direction aux développements qui seront réalisés pendant les premiers mois de l’année.
En pratique, TON se basera sur un système de réputation afin de reconnaître et récompenser les contributions des membres de manière transparente et méritocratique.
Ainsi, chaque utilisateur est évalué selon sa performance et son impact dans l’écosystème, ce qui conditionne son accès aux ressources et opportunités.
Une réputation élevée offre davantage de privilèges, car démontrant un comportement actif et responsable. En basant ses décisions sur des critères objectifs, ce système réduit les biais et renforce la décentralisation de sa gouvernance.
La compétition pour assurer la décentralisation
Les mécanismes de gouvernance et de subvention de TON seront basés sur la compétition.
Ainsi, contrairement aux DAO traditionnelles, qui allouent souvent leurs ressources à des projets de manière relativement arbitraire, TON souhaite faire des allocations au mérite.
Ainsi, cela signifie que pour chaque ressource publique (financière, sociale, humaine ou politique) ou programme d’incitation, au moins deux projets doivent être étudiés dans le même domaine et leurs performances respectives comparées.
La mise en place d’un environnement compétitif renforce la décentralisation en rendant plus difficile la domination d’un acteur unique sur l’écosystème. La dépendance envers plusieurs acteurs crée une résilience face aux défaillances. En effet, si l’un échoue, d’autres peuvent prendre sa place sans compromettre l’intégrité de l’écosystème.
Enfin, la compétition entre projets permet de proposer des approches variées et innovantes aux besoins des utilisateurs. Chaque projet apporte ses propres forces, ce qui enrichit l’écosystème en diversifiant le champ des solutions et en réduisant la dépendance envers un protocole unique.
Cette volonté de décentralisation de la gouvernance survient en parallèle d’une recrudescence des pressions réglementaires qui pèsent sur Telegram. Si bien, que le wallet TON pourrait être retiré de l’application Telegram en France, suite aux pressions de l’État français.