La reine des banques lâche la blockchain – JP Morgan laisse Quorum au géant ConsenSys

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Il était temps – Les négociations entre JP Morgan et ConsenSys aboutissent. La blockchain privée Quorum, basée sur Ethereum, sera désormais développée par l’éditeur. Cette acquisition constitue une étape majeure pour l’interopérabilité entre blockchain privée et publique.

C’est désormais chose faite. La fusion pressentie dès février des technologies blockchain pour les entreprises de ConsenSys est à présent officielle. À l’occasion de la conférence EthCC 2020, Joe Lubin, co-fondateur d’Ethereum et patron de ConsenSys, confirmait déjà la tenue de discussions avec la banque d’affaires américaine pour la reprise de Quorum.

Après plusieurs mois de négociations, les deux partenaires de l’écosystème Ethereum sont donc parvenus à un terrain d’entente. C’est ainsi ConsenSys qui assurera le développement de Quorum, une version permissionnée de la blockchain Ethereum.

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Rendre Quorum indépendant pour favoriser l’adoption dans la finance

Les acteurs ne précisent pas en revanche les modalités de cette acquisition, et en particulier le montant de la transaction. Pour développer Quorum, JP Morgan emploie en outre une vingtaine de personnes. On ignore encore si ces salariés seront à l’avenir rattachés à l’éditeur de logiciels, d’autant plus que la banque demeure cliente de ConsenSys.

La cession de Quorum est en outre assortie d’un « investissement stratégique » de JP Morgan au sein de ConsenSys. Le groupe financier reste donc bel et bien engagé dans l’évolution de sa blockchain privée au sein de l’univers de la finance.

Quant à ConsenSys, la finalité de cette acquisition, c’est l’enrichissement de ses solutions et services à destination des entreprises via la fourniture de technologies de blockchain privée. Rappelons d’ailleurs que JP Morgan et ConsenSys sont à l’origine de la création de l’Enterprise Ethereum Alliance.

Créer des ponts entre blockchains privée et publique

À présent, la firme de Joe Lubin va s’atteler à l’unification de ses produits Enterprise Ethereum sous la marque ConsenSys Quorum. Celle-ci comprendra notamment le client Hyperledger Besu.

Pas question cependant d’imposer Quorum aux développeurs. L’éditeur souligne en effet que ces derniers « auront la possibilité de choisir leur variante technologique. » Il s’agit ainsi au contraire de proposer des alternatives aux entreprises et de favoriser l’interopérabilité, y compris avec Codefi, une suite applicative dédiée à la finance décentralisée.

Blockchain

Enfin, l’intégration de Quorum est l’opportunité pour ConsenSys de poursuivre le rapprochement entre blockchain privée et publique. Le manque d’interopérabilité entre ces déclinaisons de la blockchain reste encore bien souvent un frein à son adoption.

Dans un communiqué, Joe Lubin insiste ainsi sur l’occasion offerte par l’acquisition de Quorum « d’inaugurer une ère d’interopérabilité entre les réseaux d’entreprises et les réseaux publics. » Et la finance ne sera pas l’unique secteur à en bénéficier, même s’il constitue un domaine prioritaire pour ConsenSys.

Christophe Auffray

Journaliste spécialiste de la transformation numérique, de la data, des cryptomonnaies et de la blockchain.

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