Mike Pompeo, secrétaire d’Etat des Etats-Unis : « La crypto doit être régulée comme SWIFT »

Le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, accorde ses violons avec le président Trump. Pour lui aussi, il est nécessaire de réguler de près les cryptomonnaies, et de suivre au plus près les transactions de la cryptosphère, à la manière des régulations qui s’appliquent aux banques traditionnelles.

Les mêmes exigences pour tous, mais pour quelle efficacité ?

Le mois dernier, le président américain Donal Trump avait été l’auteur d’une saillie remarquée contre la cryptosphère. Via un tweet tonitruant dont il a le secret, il déclarait le Bitcoin et ses multiples cousins étaient dérégulées et utilisées à des fins illégales, tandis que le Libra de Facebook devrait « être [soumise] à toutes les réglementations bancaires, tout comme les autres banques ».

Dans une interview donnée à CNBC ce 20 août, le secrétaire d’État Mike Pompeo suit le chemin tracé par son président, en déclarant notamment que, pour Bitcoin, Libra et autres cryptos :

« les mêmes exigences que celles qui s’appliquent aux transactions effectuées par SWIFT, ou par nos institutions financières, devraient s’appliquer à ces transactions [de cryptomonnaies] ».

Bitcoin et Dollar sont sur un bateau…

En effet, M. Pompeo estime que des transactions anonymes (ce qui, rappelons-le, n’est pas encore le cas des transactions Bitcoin, qui sont transparentes et pseudonymes) pourraient « diminuer la sécurité pour le monde » si elles devenaient trop prégnantes.

Évidemment, comme à l’époque du « Patriot Act » qui a suivi la tragédie du 11 septembre 2001, le risque terroriste est agité, telle une marionnette effrayante :

« Le risque associé aux transactions anonymes est un risque que nous connaissons tous bien. Nous le savons grâce aux attentats du 11 septembre et aux activités terroristes qui ont eu lieu au cours des 15 années précédentes, où nous n’avions pas un bon suivi ; nous n’avions pas la capacité de comprendre les flux d’argent, et qui déplaçait l’argent ».

Pourtant, ces transactions tant décriées ne se sont pas effectuées en cryptos, mais plutôt en bons vieux dollars américains majoritairement, ou autres monnaies fiduciaires. Pareillement pour le blanchiment d’argent, également évoqué. Il est vrai, comme chacun le sait, que les banques ne sont jamais mêlées à de si sombres affaires (sic). On serait d’ailleurs très mauvaise langue s’il l’on venait à penser que parfois, ce sont bien les circuits bancaires classiques qui sont utilisés par des criminels pour justement financer le terrorisme.

Heureusement, nous pouvons désormais dormir tranquille, puisque les régulateurs mondiaux suivent le chemin de la prudence. La question de l’application d’une « régulation à la SWIFT » adaptée aux cryptos reste tout de même posée, en gardant à l’esprit que les américains ne sont pas les seuls à s’interroger sur cette éventualité.

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.