Infographie : où en est l’emploi blockchain en France ?

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Alors qu’en 2015, les technologies de blockchain commençaient tout juste à éveiller l’intérêt des recruteurs, les années 2017 et 2018 ont connu une véritable explosion de la demande de profils spécialisés. Les profils de type ingénieur et développeur blockchain sont devenus la nouvelle figure de proue des entreprises de consulting, mais aussi des PME et start-ups désirant entamer leur virage technologique en testant les différents cas d’usage de DLT.

Après publication de plusieurs enquêtes et infographies, nous avons souhaité mené notre propre étude pour mettre en parallèle ces différentes statistiques avec le retour des différents recruteurs français. Tour d’horizon de l’évolution de l’emploi blockchain en France ces dernières années.

Un déséquilibre notoire entre l’offre et la demande de profils blockchain

Enquête Indeed emploi blockchain

Afin d’avoir un aperçu le plus fidèle possible d’évolution de la demande, nous nous sommes adressés en priorité à Indeed, pionnier du recrutement en France. L’équipe Indeed a mené son enquête pour nous en s’intéressant en premier lieu à deux critères principaux :

  •      L’évolution du nombre d’annonces liées au domaine de la blockchain (tous corps de métier confondus)
  •       L’évolution du nombre de recherches de la part des candidats contenant le mot « blockchain ».

Le résultat est sans appel, avec un déséquilibre notoire entre la recherche de profils et l’intérêt des candidats.

« Le nombre d’offres d’emploi dans le domaine de la « blockchain » en France a été multiplié par près de 3,5 entre janvier 2017 et décembre 2018 », souligne Indeed. « À la fin de l’année 2018, près de 270 offres sur un million d’offres sur Indeed.fr concernaient le domaine de la blockchain. Pour autant, l’intérêt des chercheurs d’emploi n’a pas suivi, même s’il est en augmentation sur la période. Cela peut s’expliquer par la rareté des compétences et l’absence d’offre de formation diplomante sur ce domaine en particulier ».

Un constat renforcé par l’enquête menée par la plateforme Hired. Pour mener son étude, Hired a analysé 170 000 demandes d’entretiens et propositions d’emploi dans 13 villes du monde, et interrogé 700 ingénieurs logiciels afin de compléter son rapport.

En France, les développeurs blockchain représentent seulement 1,5% de ses inscrits et reçoivent en moyenne 5 propositions d’entretien via Hired. Un intérêt en constante progression, d’après la plateforme, puisque les sollicitations des développeurs inscrits sur la plateforme sont de plus en plus nombreuses.  L’enquête menée par Hired montre une explosion sans équivoque de la demande mondiale d’ingénieurs blockchain, avec une hausse de 517% au cours de la dernière année.

Hausse de la demande de profils blockchain 

Où trouver un emploi dans le domaine des blockchains ?

D’après l’enquête menée par Indeed, « les entreprises qui recrutent le plus dans le domaine sont d’abord des entreprises de conseil, à plus de 86 %. Ces entreprises de services numériques sont des entreprises « numérisantes », qui aident les acteurs économiques (entreprises, administrations publiques, associations, etc.) à adapter les outils numériques à leurs besoins. Les autres annonces proviennent de cabinets de recrutement (5 %), de laboratoires de recherche (4 %), de grands groupes (2 %) ou d’acteurs spécialisés dans la « blockchain » et de « startups » (2 %). »

En France, les pionniers de l’emploi blockchain demeurent IBM et Natixis, mais de grands noms du consulting s’arment également de nouveaux talents : Accenture, CGI, Talan, ou encore OCTO Technology, qui a développé en interne son propre pôle blockchain pour faire des registres distribués l’un des principaux leviers de transformation sur lesquels ses équipes interviennent.

Quels sont les profils les plus recherchés ?

La nature des profils recherchés diffère essentiellement selon la taille de l’entreprise. Dans les grands groupes de consulting, priorité aux profils ingénieurs polyvalents capables de trouver des cas d’usage, benchmarker les solutions et proposer des architectures blockchain adaptées à chaque client. Des compétences de base sur les technologies de DLT les plus utilisées (Ethereum, Hyperledger et Corda) sont le plus souvent attendues pour être à même d’envisager toutes les possibilités d’architecture.

L’enquête menée par Hired met en évidence l’ambiguïté des titres de poste parmi les différentes annonces, en particulier celles postées par les grands groupes : « ingénieur back-end », « ingénieur système » ou encore « architecte solutions » font partie des plus utilisés, sans pour autant faire référence à la blockchain dans le titre. Pour autant celle-ci fait bien partie des premières compétences à être listées dans les fiches de poste en question.

Les clients finaux cherchant à internaliser leurs ressources pour déployer des projets blockchain ont une vision bien plus précise de leurs besoins que les gros groupes de consulting et ciblent d’ores et déjà nettement plus leur recrutement. « Nous recherchons en priorité des profils développeurs qui se sont frottés aux technologies utilisées sur la blockchain. S’ils ont déjà codés des smart contracts, qu’ils ont une sensibilité sur la cryptographie et qu’ils ont une curiosité naturelle sur les mécaniques de consensus, c’est un vrai plus ! », nous confie Sabrina Gaillac (DomRaider).

Notons que contrairement à ce que l’on pourrait penser, les profils techniques ne sont pas les seuls en lice : « au début du projet [Daneel], nous avions surtout besoin de profils de développeurs et architectes, ensuite avec la sortie de l’app et la commercialisation, nous sommes surtout à la recherche de profils plutôt business dev, marketing » (Kelly Libert, JobsOnChain).

Chez OCTO Technology, l’approche consulting est différente de celle des grands groupes. L’expertise pointue de la PME dans les technologies de registres distribués implique une collaboration avec des clients ayant des projets concrets d’implémentation qui semblent bien au delà de l’étude des cas d’usage, ce qui se ressent dans l’évolution de la politique de recrutement. « Nous recherchions initialement des profils plutôt techniques (développeurs et tech leads), et nous commençons à avoir besoin d’architectes également, car nos clients réfléchissent à la manière d’intégrer les technologies blockchain au sein de leur SI », souligne Pierre-Philippe Ybanez. « Nous nous sommes aussi rendus compte que la technologie blockchain n’est pas une techno comme une autre car elle met en oeuvre de nouveaux business models. Nous avons donc recruté des profils plus conseil, stratégie qui vont être sur des aspects plus métier, en travaillant sur un Minimum Viable Ecosystem, [le but étant de définir] quel est l’écosystème minimum pour qu’une technologie blockchain fonctionne et apporte une valeur ajoutée. »

Trouver des profils blockchain, un casse-tête pour les entreprises

Les recruteurs que nous avons pu interroger sont unanimes : les profils les plus difficiles à trouver sur le marché sont les architectes blockchain.

« Ce poste demande en effet une bonne connaissance en développement blockchain et d’avoir du recul sur tous les types de plateformes disponibles, afin de pouvoir conseiller de manière pragmatique un client », rappelle Pierre-Philippe Ybanez.

Il est pour l’instant compliqué de trouver sur le marché des personnes capables de comprendre comment fonctionne un consensus et d’en percevoir les forces et les faiblesses. « Il faut avoir une capacité à comprendre les enjeux du point de vue cryptographique, de celui de la sécurité informatique et également le côté vertueux du système », souligne Sabrina Gaillac (DomRaider).

Un ressenti que partage la spécialiste du recrutement Kelly Libert, car « penser une architecture demande une vision non seulement très technique que possèdent les développeurs mais surtout une connaissance pragmatique qui permet de faire le pont entre le fonctionnement économique et social d’un secteur spécifique et la mise en place d’une optimisation par la blockchain ». Les architectes blockchain sont donc les plus recherchés sur le marché, mais aussi les plus difficiles à recruter.

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Viennent en seconde position les développeurs, également très prisés par les recruteurs, comme le rappelle Sabrina Gaillac : « Les développeurs sont des profils très recherchés, c’est clairement un métier en tension. Quand on va sur des profils spécialisés dans la blockchain c’est encore plus difficile ». « Et le manque de formations disponibles sur ces technologies ne facilite pas les choses », renchérit Pierre-Philippe Ybanez.
C’est la raison pour laquelle certaines entreprises comme DomRaider ont commencé par faire évoluer une partie de leurs développeurs sur des projets blockchain, en leur laissant du temps pour s’auto-former, et en ne recrutant de nouveaux profils que dans un second temps, afin « d’avoir des experts blockchain en interne et de proposer un vrai challenge technique avec des défis à relever ».
Une technique partagée par OCTO Technology qui peut désormais s’appuyer sur ses experts pour former les nouveaux arrivants. « Nous recrutons donc des développeurs (idéalement full-stack) qui ont pu faire quelques projets personnels avec des technologies blockchain, et que nous allons faire monter en compétence », précise Pierre-Philippe Ybanez.

Face à cette tension entre l’offre et la demande, un nouveau marché s’ouvre également pour les cabinets de recrutement, qui choisissent pour certains de se spécialiser dans la recherche de profils blockchain pour leurs clients.

« Pour Daneel ça n’a pas encore été trop difficile […] nous avons fait appel à JobsOnChain, une agence de recrutement spécialisée en profils Blockchain. Nous avons trouvé notre CTO de cette manière. Cette agence propose des services en recrutement de profils spécialisés blockchain et développe actuellement un site internet uniquement dédié aux recrutements de ce type de profils. »

Des salaires de plus en plus attractifs

En matière de salaire, nous observons comme à l’accoutumée de fortes disparités entre les salaires français et américains. La rémunération annuelle moyenne d’un développeur blockchain américain oscille entre 150 000 et 175 000 dollars. Les experts blockchain font partie des profils techniques les mieux payés des Etats-Unis.

En France, la situation est plus contrastée, avec un salaire annuel moyen de 58 000 euros à Paris et de 52 431 euros sur l’ensemble du pays, d’après les chiffres récoltés par Hired. A Paris, les experts blockchain sont les mieux rémunérés de l’IT, suivis de près par les ingénieurs machine learning (56 000 euros par an) et les data engineers (54 000 euros par an).

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SOURCES

https://www.silicon.fr/blockchain-france-manque-developpeurs-226055.html

https://www.developpez.com/actu/249371/La-demande-d-ingenieurs-blockchain-est-en-forte-croissance-avec-une-augmentation-de-517-pourcent-de-2018-a-2019-selon-un-rapport/

https://www.solutions-numeriques.com/les-offres-demploi-dans-la-blockchain-se-multiplient/

https://joblift.fr/Presse/blockchain-les-offres-demploi-multiplies-par-dix-en-2016/

https://hired.com/page/state-of-software-engineers/hottest-jobs-software-engineering/

Données partagées par Indeed

Participation de DomRaider, JobsOnChain, Daneel et Octo Technology

Floriane B

Déconstruire les codes en rendant à l’Homme ce qui lui appartient. L’idéal libertaire des cryptomonnaies est inscrit dans mon ADN et je ne pouvais qu’être séduite par l’esquisse de ce nouveau monde.

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