FinCEN files, le monde merveilleux du capitalisme de connivence – Mafias, oligarques et cartel bancaire

Apocalypse financière – Les FinCEN files sont une compilation de données financières strictement confidentielles. On y apprend que les plus grandes banques du monde ont blanchi plus de deux mille milliards de dollars en quelques années.

Leurs clients ? Des criminels de tous bords : terroristes, trafiquants, politiques corrompus et oligarques. Bienvenue dans le terrier du lapin blanc !

Le contenu des FinCEN files

Le FinCEN (US Financial Crimes Enforcement Network) est la brigade financière du Trésor américain. Afin de faire respecter les lois contre les crimes financiers, notamment le blanchiment d’argent, elle est habilitée à tracer les transactions financières. Sa création date de 1990, suite à un arrêté du Secrétaire au Trésor.

Sa mission officielle est de « protéger le système financier contre l’utilisation illicite, combattre le blanchiment d’argent et ses crimes connexes, y compris le terrorisme, et promouvoir la sécurité nationale, grâce à l’utilisation stratégique des autorités financières, et à la collecte, l’analyse et la diffusion de renseignements financiers. »

FinCEN files - logo du Financial Crimes Enforcement Network
Le sceau du FinCEN

Samedi 20 septembre, Buzzfeed News a lâché une bombe atomique. Le média annonce détenir une importante collection de documents adressés au FinCEN par différentes banques et institutions financières.

Tout d’abord, 22 000 pages répertorient une centaine de milliers de transactions, concernant plus de 10 000 entités réparties sur 170 pays ou territoires. Les documents comprennent aussi plus de 2100 rapports d’activités suspectes – SAR pour Suspicous Activities Reports. Ce sont des déclarations de soupçons portant sur ces transactions, potentiellement illégales. Les données s’étalent principalement de 2011 à 2017.

Il aura fallu plus d’an à l’équipe indépendante du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) pour éplucher ces fichiers. Il faut dire que ces données ne pouvaient pas être extraites et analysées de façon informatique. Les 80 journalistes ont donc partagé la lecture des 8000 pages – 3 millions de mots – composant les 2100 SAR.

Les informations divulguées sont édifiantes.

Deux trillions de dollars d’activités suspectes

Conjointement à ces déclarations de soupçon, les journalistes ont épluché les plus de 100 000 transactions financières concernées. Les FinCEN files totalisent un volume d’échange de deux billions (trillons en anglais) – deux mille milliards de dollars, plus des deux tiers du PIB de la France.

Le résultat de l’analyse de ces dossiers est sans appel : les plus grandes banques mondiales ont blanchi des sommes colossales pour le compte des pires criminels de la planète. Terroristes, trafiquants de drogues, criminels financiers : toutes les mafias sont représentées.

Le podium des champions du blanchiment d’argent : la Deutsche Bank, suivie par la holding financière JPMorgan Chase & Co. et Standard Chattered.

FinCEN files top 7 banques

Mais de quel argent sale parle-t-on au juste ? C’est ici que l’immoralité du cartel bancaire saute aux yeux. Alors qu’ils vous demandent des justificatifs pour le moindre achat ou transfert, ces mêmes individus blanchissent l’argent des grands criminels sans sourciller. De même, les sanctions internationales ne s’appliquent pas à tous. Ces banques ont le pouvoir d’aider certains oligarques à y échapper.

Cet article présente une sélection des scandales les plus croustillants. Et pour finir sur une note crypto, il y a une cerise sur le gâteau ! En effet, la Bank of New York Mellon blanchissait l’argent de la pire pyramide de Ponzi crypto de tous les temps, OneCoin. Plutôt cocasse, quand on connaît les difficultés à acheter du bitcoin avec son propre argent.

HSBC, du trafic de drogue aux pyramides de Ponzi

HSBC nous avait habitué à une irritante hypocrisie. Ses cadres réclament une radiographie de nos entrailles pour manipuler plus de 10 000 euros depuis notre compte, mais permettent aux cartels sud-américains de blanchir plusieurs millions de dollars en toute discrétion.

En effet, la banque avait été condamnée en 2012 à 1,9 milliards de dollars d’amende, pour avoir blanchi 881 millions de dollars issus du trafic de drogue. Et il ne s’agissait pas de petits trafiquants, mais du cartel mexicain de la Sinaloa, et de l’organisation criminelle colombienne del Norte del Valle.

Malgré cette sanction et les promesses, HSBC n’a fait que récidiver durant les 5 années suivantes. Les FinCEN files montrent que la banque a continué d’aider ces clients « sensibles » pour en tirer profit.

Par exemple, elle a servi une firme panaméenne présente sur la liste rouge du département du Trésor, servant de blanchisserie aux barons de la drogue d’Amérique centrale (Vida Panamá).

La branche hongkongaise d’HSBC a aidé les responsables du système de Ponzi WCM777 à transférer des dizaines de millions de dollars. Elle a même continué de fournir ses services après avoir reçu l’ordre des autorités américaines de bloquer les comptes liés à l’arnaque.

FinCEN files - HSBC Ponzi

HSBC a aussi aidé plusieurs hommes politiques et oligarques spécialisés dans la fraude financière. Au total, 900 millions de dollars auraient été blanchis pour le compte de leurs diverses sociétés-écran.

JPMorgan et les oligarques

Chez JPMorgan Chase & Co., l’argent sale des mafieux ukrainiens et russes semble rapporter gros. Cela a commencé à se savoir en 2014, lorsque Yanukovych a fui l’Ukraine avec son bras droit, Andriy Klyuyev. Accusés d’avoir détourné les fonds publics et truqué les élections, il leur fallait une solution pour blanchir leur argent.

Ils s’étaient d’abord servis de la société Activ Solar et d’une myriade de sociétés écrans contrôlées par la famille Klyuyev. Après avoir blanchi des millions, il leur fallait une structure plus importante pour faire transiter l’argent entre l’Europe de l’Est et les États-Unis. C’est la JPMorgan qui leur a donné accès au dollar.

Blanchir de l’argent en achetant de la lingerie et des chaussures

L’ancien président et son ex-premier ministre ont créé NoviRex. La firme enregistrée au Royaume-Uni était détenue par deux sociétés aux fondateurs inconnus, situées aux îles Vierges britanniques. NoviRex faisait dans l’électroménager et était domiciliée dans un petit commerce de Cardiff, en Écosse. Si son bilan comptable paraissait bien triste (2500 $ de chiffre d’affaires), les FinCEN files montrent qu’elle a fait transiter des millions de dollars.

Novirex
200 000 dollars de lingerie pour une entreprise d’électroménager…

C’est la banque lettone ABLV qui a effectué la plupart des paiements. Cette dernière a contribué à blanchir 4 milliards de dollars en Europe de l’Est. Le Russian Troïka Laudromat est l’une des opérations de blanchiment d’argent les plus substantielles d’Eurasie connues à ce jour.

Malgré sa mauvaise réputation, la JPMorgan Chase ouvrit des comptes pour l’ABLV et fut très permissive. La stratégie de la holding de Jamie Dimon a toujours été de s’ouvrir aux échanges internationaux. Le fait que 90 % des clients de l’ABVL soient considérés comme « à hauts risques » n’a pas effrayé le mastodonte bancaire. La banque lettone a transféré plusieurs milliards de dollars pour le compte d’une multitude de sociétés écrans, dont NoviRex.

Yanukovych et Klyuyev ont ainsi pu blanchir 188 millions de dollars début 2014. Au total, même après avoir reçu un avertissement des régulateurs concernant sa politique anti-blanchiment, la JPMorgan a permis à NoviRex de transférer 230 millions de dollars entre 2010 et 2015.

Les FinCEN files exposent un business lucratif

Les FinCEN files montrent également que la banque a aidé Semion Mogilevich. Il l’est l’un des 10 individus les plus recherchés par le FBI. En effet, le « boss des bosses » de la mafia russe n’est pas un enfant de chœur : trafic d’armes, de drogue, assassinats… La JPMorgan lui a permis de blanchir 1,02 milliard de dollars, via la société ABSI Enterprises, entre 2002 et 2013.

Et la liste est longue. La JP a notamment aidé l’homme politique kazakh corrompu Victor Khrapounov et sa famille… Les dirigeants ont également fermé les yeux sur plus de 100 000 transactions suspectes en douze ans, d’un montant de 355 milliards de dollars, avec le courtier en métaux précieux suisse MKS.

Pour conclure, rappelons que la JPMorgan Chase a gagné 500 millions de dollars de frais grâce à Bernie Madoff… L’amende ayant été de 2,6 milliards, nul doute qu’aider ce genre de personnes est lucratif sur le long terme.

La Deutsche Bank, les trades miroir et la mafia

Il faut savoir d’emblée que les FinCEN files révèlent que le chairman de la Deutsche Bank, Paul Achleitner, était alerté du blanchiment d’argent effectué au sein de son institution. Le conseil de surveillance avait reçu deux avertissements.

La banque allemande est déjà connue pour son implication dans divers scandales, le dernier en date concernant les sombres activités de Jeffrey Epstein. L’affaire qui nous intéresse ici est celle des trades miroirs russes.

Cette technique permet de blanchir de l’argent via l’achat et la revente d’actions. Une succursale de la Deutsche Bank basée à Moscou achète des blue-chips stocks russes (des actions fiables) en roubles. Parallèlement, une succursale basée à Londres vend alors l’équivalent en dollars.

Épinglée pour avoir blanchi ainsi 10 millions de dollars, la Deutsche Bank ne s’est pas arrêtée en si bon chemin.

Elle a ainsi continué de laver l’argent sale de personnes peu recommandables, comme le trafiquant de drogue Vladislav Leontyev. De même, l’organisation d’Altaf Khanani, chargée de blanchir l’argent du Hezbollah, des Talibans et des cartels de drogue mexicains a ainsi bénéficié des services de la Deutsche Bank à hauteur de 50 millions de dollars.

Les tours jumelles du siège social de la Deutsche Bank à Francfort – Raimond Spekking / CC BY-SA 4.0 (via Wikimedia Commons)

Parmi les autres bénéficiaires de ces trades miroir figurent également des trafiquants d’armes du Moyen-Orient, des cybercriminels ou autres oligarques russes.

Ces FinCEN files révèlent un comportement étrangement laxiste

La Deutsche Bank n’a pas fini d’avoir des problèmes. Certains éléments des dossiers prouvent que les dirigeants de la banque étaient avertis dès 2013 de ces activités. Les contrôleurs qualifiaient ces affaires de blanchiment d’argent russe de « priorité immédiate« .

Visiblement, la banque a des difficultés avec ses équipes dédiées à la conformité. Il semble même que ce département était quasi-inexistant dans la succursale moscovite. Peu efficaces, les processus de connaissance client (KYC) n’ont pas permis d’identifier les opérateurs des diverses société écrans aux activités suspectes. Les banquiers russes étaient incapables de dresser la liste de leurs clients. Et cela n’a pas alarmé la division d’audit interne de la Deutsche Bank : la succursale moscovite a reçu un rating vert.

Enfin, la Bank of America a tiré la sonnette d’alarme en 2016. En effet, elle avait quelques questions au sujet de flux monétaires en provenance d’entités à la réputation sulfureuse. Et bien, l’équipe déléguée se fit tout simplement virer du bureau par l’un des cadres dirigeants de la Deutsche Bank.

La Bank of New York Mellon et le crypto-Ponzi OneCoin

C’est l’une des affaires les plus célèbres de la cryptosphère. Ce système de Ponzi a permis d’escroquer des milliards de dollars à des investisseurs crédules.

Créé par la bulgare Ruja « Crypto Queen » Ignatova, OneCoin promettait des rendements faramineux à ses utilisateurs. Tout d’abord, ces derniers investissaient leur argent dans une cryptomonnaie – qui n’existait pas, bien sûr. Ensuite, il leur fallait attirer d’autres personnes dans le système, via le marketing de réseau. L’escroquerie pyramidale est ainsi évaluée à 4 milliards de dollars.

L’enquête du Department of Justice patine, et seuls quelques fondateurs de OneCoinont été identifiés. Des victimes impatientes ont exécuté quelques membres importants au Mexique. La justice américaine a mis l’avocat de OneCoin derrière les barreaux. Mark Scott est accusé d’avoir blanchi 400 millions de dollars.

Follow the money

Où et comment l’argent a-t-il été blanchi ? Pour l’instant, on en sait peu. Mais les FinCEN files révèlent que la Bank of New York Mellon a écoulé 137 millions de dollars en 29 transactions. Les contrôleurs ont visiblement ignoré les deux SAR correspondants.

FinCEN files - Ruja Ignatova - Bank of New York Mellon

Par exemple, Fenero Equity Investments, société domiciliée aux îles Vierges britanniques, a pu blanchir 30 millions de dollars. Tout d’abord, elle a envoyé l’argent depuis la DMS Bank (îles Caïmans) vers la Bank of NY Mellon. La déclaration de soupçon relative à la transaction mentionnait bien les sociétés émettrices affiliées à OneCoin… Mais la banque a transféré l’argent à son tour. Il s’est donc enfin retrouvé sur le compte de la société Barta Holdings Ltd’s… Une société gérée par la DMS Hong-Kong, appartenant à un businessman chinois, Hui Chi Ming.

FinCEN files - DMS Bank - Bank of New York Mellon

Divulgation des FinCEN files : le bal des hypocrites

Depuis la divulgation de ces informations, le FinCEN s’est contenté de rappeler son caractère illégal.

FinCEN statement

Divulguez ce genre de fichiers et vous serez le futur Julian Assange

« Le Financial Crimes Enforcement Network (FinCEN) est conscient que divers médias ont l’intention de publier une série d’articles basés sur des rapports d’activités suspectes (SAR) illégalement divulgués, ainsi que d’autres documents gouvernementaux sensibles, datant d’il y a plusieurs années. Comme le FinCEN l’a indiqué précédemment, la divulgation non autorisée de SAR est un crime qui peut avoir un impact sur la sécurité nationale des États-Unis, compromettre les enquêtes policières et menacer la sûreté et la sécurité des institutions et des personnes qui déposent de tels rapports. Le FinCEN a renvoyé cette question au Département américain de la Justice et au Bureau de l’inspecteur général du Département américain du Trésor. »

Suite à la fuite des documents, les banques concernées se sont toutes fendues d’une déclaration. Certaines sont à mourir de rire. Elles assurent avoir travaillé très correctement, dans le cadre fixé par la loi. Ainsi, les départements dédiés à la conformité financière ont fait tout ce qui était en leur possible pour lutter contre le blanchiment d’argent et la fraude financière.

Et ces deux trillions ? La faute à pas de chance. Il y a trop de fraudeurs, et il est difficile de lutter contre le blanchiment d’argent sans outils de surveillance plus puissants. Ces rapports d’activités suspectes se sont donc juste perdus parmi les nombreux dossiers que le FinCEN peine à traiter.

FinCEN - SAR - Délai
Nombre de jours entre une transaction suspecte et l’arrivée du rapport chez le FinCEN.

FinCEN files ? No comment pour la Deutsche Bank

« Ce ne sont pas des informations nouvelles pour nous ou nos régulateurs. […] Nous avons reconnu les faiblesses passées de notre environnement de contrôle, nous nous en sommes excusés et avons accepté nos amendes respectives. Plus important encore: nous avons appris de nos erreurs, nous nous sommes systématiquement attaqués aux problèmes et avons modifié notre périmètre d’activité, nos contrôles et notre personnel. […] Nous avons investi près d’un milliard de dollars dans l’amélioration des contrôles, des formations et des processus opérationnels, et avons porté notre équipe de lutte contre la criminalité financière à plus de 1 500 personnes. […] Nous sommes une banque différente maintenant. »

« Les restrictions légales nous empêchent, ainsi que les autres banques, de discuter des SAR. […] Les SAR sont des alertes de problèmes potentiels et non des faits prouvés. » Deutsche Bank

Même son de cloche pour HSBC

« Nous ne commentons pas les signalements d’activités suspectes. […] À partir de 2012, HSBC a entrepris un voyage de plusieurs années pour revoir sa capacité à lutter contre la criminalité financière dans plus de 60 juridictions. […] HSBC est une institution beaucoup plus sûre qu’elle ne l’était en 2012. » HSBC

JPMorgan, élève modèle

« Nous avons reconnu dans ce rapport de 2014 que nos contrôles actuels de lutte contre le blanchiment d’argent devaient être améliorés et avons depuis consacré des ressources considérables pour se conformer aux lois et règlements régissant la lutte contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et les sanctions économiques. […] JPM a joué un rôle de premier plan dans la réforme de l’AML pour conduire le régime vers des enquêtes plus proactives fondées sur le renseignement, et développer des techniques innovantes, pour aider à lutter contre la criminalité financière. » JPMorgan Chase & Co.

Certes, ces rapports d’activités suspectes ne constituent pas stricto sensu des preuves. Les nombreuses données qui y sont présentes sont cependant authentiques. Elles permettent de mettre en lumière des faits gênants et des vérités qui ne sont pas bonnes à dire.

Les FinCEN files en bref

  • Malgré les avertissements et les rapports de leurs services, les plus grandes banques du monde ont effectué des transactions hautement suspectes, pour plusieurs milliers de milliards de dollars. Elles ont permis à des criminels de toutes obédiences de blanchir leur argent sale. Les banques ont généré d’importants profits en frais de transfert. Elles permettent également à certains clients privilégiés d’échapper aux sanctions financières.
  • Le département du Trésor avait reçu les rapports d’activités suspectes décrivant ces opérations. Cependant, le FinCEN, seul habilité à geler ces activités, n’a pas réagi.
  • Même prises la main dans le sac, et après avoir payé plusieurs milliards de dollars d’amendes, les banques récidivent.
  • Leurs dirigeants sont les premiers à être avertis de ces activités, et ils ferment délibérément les yeux.
  • Les organisations qui blanchissent l’argent sale des pires criminels sont clientes chez plusieurs de ces grandes banques à la fois.
  • Enfin, ces réseaux de blanchiment d’argent sont présents dans tous les pays du monde, et les sociétés écrans utilisées à ces fins peuplent tous les secteurs industriels.

Les révélations des FinCEN files sont graves. Les sommes engagées sont colossales. Les ramifications des organisations criminelles exposées sont tentaculaires. L’inaction des autorités régulatrices est évidente.

L’opinion publique au sujet des banques est déjà catastrophique, et cela va s’aggraver.

Le totalitarisme financier

Ce scandale met aussi en lumière une régulation à deux vitesses.

Un petit entrepreneur peut être financièrement mis à mort pour quelques milliers d’euros de black… Mais une grande banque peut aider un criminel de guerre à blanchir son argent et écoper d’une amende dérisoire.

Le petit épargnant doit réussir un parcours du combattant et sacrifier sa vie privée pour acheter quelques cryptos, mais les mafieux qui brassent des millions ont les faveurs des plus grandes banques au monde, dans la discrétion la plus totale.

Pour lutter contre le crime financier, les politiques et les médias pointent donc du doigt le dangereux capitalisme. Ou pire, le libéralisme ! Il faut donc plus de lois, plus de contrôle, plus d’interventionnisme des États et des régulateurs !

C’est là la grande duperie. Le système financier globalisé n’est pas capitaliste, et encore moins libéral. Les capitaux ne circulent librement que pour quelques élus. Nombreux sont les monopoles. Les marchés sont manipulés. La justice est à deux vitesses. La propriété privée est à géométrie variable. Le système viole régulièrement le consentement du citoyen lambda.

Ce système est le fruit de la collusion entre des États mafieux, des élites corrompues, des groupes privés malhonnêtes, et des cartels financiers qui ne sont jamais punis pour leurs actions.

Bienvenue dans le monde merveilleux, cynique et burlesque, du capitalisme de connivence.

Sources

Morgan Phuc

Cofounder @ 8Decimals & Partner @ Node Guardians - Making crypto great again - Journal du Coin / BitConseil