La croissance de Celsius lui vaut les assauts des régulateurs américains

Les régulateurs ne laissent aucun répitMême si cela fait plus de 3 ans que le projet Celsius Network a été lancé (en juin 2018), certains régulateurs semblent se réveiller soudainement de leur torpeur. Le service de prêt en cryptomonnaies est en effet harcelé par les commissions sur les valeurs mobilières (securities) de pas moins de 3 États américains.

Un 3 contre 1 en défaveur de Celsius

L’offre de Celsius Network fait partie des principaux projets de la finance centralisée (CeFi). Il permet à ses utilisateurs de gagner des intérêts ou de souscrire des prêts, en y déposant leurs cryptomonnaies. Avec plus de 24 milliards de dollars de crypto-actifs sous gestion, la réussite insolente de Celsius s’est attiré l’attention de plusieurs régulateurs aux États-Unis.

Le premier à dégainer a été l’État de l’Alabama, dont la commission des valeurs mobilières a émis (le 16 septembre) une ordonnance de justification à l’intention de Celsius. Elle demande au projet porté par Alex Mashinsky de se défendre sur le fait que son offre ne serait pas une émission non enregistrée de securities :

« Les programmes d’investissement, comme Celsius Earn Reward, constituent la sollicitation d’un investissement d’argent ; à partir duquel un retour sur investissement est attendu ; avec un tel retour sur investissement basé sur les efforts de gestion de [Celsius]. Les investissements sollicités (…) sont considérés comme des valeurs mobilières en vertu du Securities Act. »

La même accusation est rapidement arrivée ensuite de la part des commissions des valeurs mobilières du Texas et du New Jersey, qui demandent aussi les mêmes justifications de la part de Celsius.

Celsius réfute les accusations

Après plus de 3 ans d’activité, les équipes de Celsius semblent avoir été surprises par cette soudaine et inattendue hostilité des régulateurs. Alex Mashinsky, co-fondateur et actuel CEO du projet, a tenu à répondre rapidement sur la totale coopération de l’entreprise avec les réglementations :

« 1. À tous les clients, partenaires et ambassadeurs de Celsius.

Concernant les actions récentes des États du Texas, du New Jersey et de l’Alabama.

Nous sommes déçus que ces actions aient été intentées et nous sommes en désaccord total avec les allégations selon lesquelles Celsius n’a pas respecté la loi.

2. Nous avons toujours travaillé, et continuerons à le faire, avec les régulateurs aux États-Unis et dans le monde entier, afin d’opérer dans le respect total de la loi. Compte tenu de notre engagement à respecter la réglementation, nous sommes impatients de traiter cette question rapidement. »

Publication Twitter d'Alex Mashinsky se défendant contre les accusations de du Texas, du New Jersey et de l'Alabama selon lesquelles Celsius proposerait des valeurs mobilières (securities) non enregistrées
Publication d’Alex Mashinsky – Source : Twitter

Le CEO de Celsius a rajouté qu’il n’y avait « aucun changement » à prévoir pour l’instant dans les services offerts à leurs clients.

Avec des taux d’intérêt pouvant atteindre, et même dépasser, les 10 % annuels sur les crypto-sommes déposées, on se doute que les financiers traditionnels ne voient pas d’un très bon œil une telle concurrence. Comme le montre les pressions régulatrices sur Uniswap, même les projets censés être de la finance décentralisée (et donc protéger de la censure) sont constamment entravés et ralentis dans leurs innovations.

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.