JP Morgan teste son système de paiements interbancaires par blockchain

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Il y a à peu près un an, en octobre 2017, la méga-banque JP Morgan annonçait un projet de Réseau d’Informations Interbanques (IIN) basé sur la plateforme Quorum, une version pour entreprises de la blockchain d’Ethereum (RTH). En mai dernier, JP Morgan déposait un brevet pour un réseau de paiements inter-banques basé sur blockchain. On apprend aujourd’hui que ce projet est désormais prêt d’arriver à son terme.

Un projet basé sur blockchain en gestation depuis 11 mois

C’est un trio de banques, dirigé par la JP Morgan, qui a lancé les premiers essais de ce projet de paiements interbancaires par blockchain. La JP Morgan et les deux autres banques ayant initié le projet en octobre 2017, à savoir Australia and New Zealand Banking Group (ANZ) et la Royal Bank of Canada, ont désormais recruté plus de 75 nouvelles banques pour tester ce nouveau système de paiement sur blockchain, dont la Société Générale et la banque Santander d’après le Financial Times.

C’est donc une phase de tests opérationnels qui est lancée pour ce réseau interbancaire d’information (IIN), basé sur Quorum, une blockchain privée déployée sur Ethereum et développée par JP Morgan en partenariat avec le studio de développement EthLab.

Ce registre distribué, accessible entre toutes les banques, permettra de résoudre rapidement les problèmes tels que les contrôles de conformité, les adresses de paiement erronées ou les données manquantes, ce qui sans cela entraîne les retards de paiement pouvant durer des semaines avec le système classique.

Une nouvelle phase de tests avec 14 500 paiements interbancaires par jour

Jason Goldberg, analyste bancaire chez JP Morgan, aurait déclaré au Financial Times :

« Le paiement est l’un des segments où les banques rechignent le plus à concéder du terrain à la concurrence non bancaire (…) La blockchain est un moyen de garder une plus grande partie de [l’activité de paiement] à l’intérieur [des banques] ».

Les plus de 75 banques de cette phase de tests prévoient d’effectuer environ 14 500 paiements par jour, libellés en dollars américains, sur ce réseau interbancaire d’information (IIN). Le nombre de transactions effectuées via l’IIN augmentera de manière exponentielle à mesure que le nombre de banques y participant augmentera.

Emma Loftus, responsable des paiements et des créances mondiales chez JPMorgan Treasury Services, a déclaré que l’IIN contribuerait à protéger les activités de la méga-banque :

« L’une des plaintes que les anti-banques ont signalées concerne ces problèmes de friction dans le mécanisme de paiement transfrontalier existant (…) Étant donné que des choses comme la blockchain répondent à certains de ces problèmes séculaires, nous sommes en mesure de résoudre les problèmes nous-mêmes ».

On voit bien ici la contre-attaque des banques face aux cryptomonnaies : elles souhaitent mettre en place une “super blockchain privée”, qui bien sûr ne pourra être utilisé pour les paiements, notamment les virements transfrontaliers, qu’entre banques. Autrement dit, faire du neuf avec du vieux, car si les paiements seront plus rapides et plus faciles à résoudre en cas de problème, la centralisation et la dépendance aux banques sera la même pour le citoyen-client.

Sources : CoinDesk ; CCN ; Financial Times || Image from Shutterstock

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.

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