1,4 milliard de dollars en crypto ont déjà été volés en 2020 !
Les affaires de piratages et d’extorsions de crypto monnaies remontent quasiment, pour ainsi dire, à la création de Bitcoin par Satahoshi Nakamoto en 2009.
Les utilisateurs de cryptos et les plateformes d’échange sont régulièrement victimes d’attaques informatiques ou d’escroqueries : pour ce début 2020, ce sont 1,4 milliards de cryptoactifs qui ont déjà été dérobés en quelques mois.
2020, l’année d’un nouveau record pour les vols de cryptos ?
La société CipherTrace est spécialisée dans le traçage de la cybercriminalité et la lutte contre le blanchiment d’argent. Elle vient de sortir un nouveau rapport portant sur les activités criminelles liées aux cryptomonnaies sur ces premiers mois de 2020, et le constat n’est pas rose.
Du mois de janvier au mois de mai de cette année, les vols, piratages et autres fraudes portant sur des cryptoactifs représentent un total de 1,4 milliard de dollars. Cette année 2020 est donc en bonne voie pour se rapprocher du record absolu en la matière, atteint en 2019 avec un total de 4,5 milliards de dollars de cryptos extorquées.
Cette importante masse de cryptos détournées en 2020 s’explique en bonne partie par le nombre élevé d’arnaques liées à la crise sanitaire du coronavirus. D’après CipherTrace, ces fraudes se sont généralement produites en attirant les victimes hors des plateformes d’échanges légitimes, via des messageries privées, où des paiements en bitcoin ou autres cryptos pouvaient être demandés, en direction des wallets des escrocs.
Les plateformes de change sont-elles moins sollicitées grâce à une surveillance accrue ?
Autre élément très intéressant de ce rapport : les plateformes d’échange de cryptomonnaies reçoivent de moins en moins d’argent issu d’activités criminelles, en tout cas de moins en moins directement.
D’après CipherTrace, qui fait cette fois un bilan pour l’année 2019, seulement 0,17 % des fonds reçus par les crypto-bourses provenaient directement de sources criminelles.
Ces sont les plateformes finlandaises qui ont reçu le plus grand pourcentage de fonds criminels en matière de bitcoins volés, environ 12% de BTC « sales » sur le total des bitcoins reçus. Les crypto-bourses d’origine russe arrivent deuxième de ce triste classement, avec un peu plus de 5,2% de BTC frelatés sur le total reçu.
La moyenne mondiale des fonds criminels reçus directement par les plateformes d’échange a toutefois chuté de 47 % en 2019. CipherTrace explique cela par la difficulté croissante pour les escrocs d’y écouler leurs cryptos bien mal acquises. Les analystes évoquent notamment le début de mise en application des directives du GAFI (le Groupe d’Action Financière, ou FATF en anglais).
Ces règles, très contraignantes pour les crypto-bourses, visent à lutter contre le blanchiment d’argent (AML) et contre le financement du terrorisme (CTF).
Loin d’être ralentis par la crise du COVID-19, les acteurs malveillants entourant la cryptosphère en ont au contraire profité. Les mesures de surveillance récentes, auxquelles les crypto-bourses sont contraintes, semblent par contre bien plus affecter les criminels.
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