EOS : premier “jugement” du Forum d’Arbitrage (ECAF) et fonds rendus à un utilisateur arnaqué
“A new standard for decentralized systems.” – L’EOSIO Core Arbitration Forum (ECAF), le forum de jugement décentralisé censé régler les conflits pouvant surgir entre les utilisateurs du réseau EOS, a rendu un simili-jugement unique en son genre dans la cryptosphère : après étude du cas d’un utilisateur dont les clés privées avaient été revendues au marché noir, l’organisme s’est prononcé en faveur du “plaignant” et lui a restitué son compte associé et ses tokens EOS.
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ECAF, quésaco ?
L’ECAF est donc une sorte de jury populaire dont les membres sont désignés puis contrôlés en théorie par la communauté EOS. Les membres de ce jury cryptopopulaire se voient alors assignés des rôles spécifiques : arbitres, gestionnaires de cas, conseillers, ou encore administrateur principal. Ils sont également supposément entraînés pour gérer ces cas.
Les juristes qui ont fait l’erreur saugrenue de faire des études poussées apprécieront sans doute de voir qu’il suffisait en fait d’investir dans un token cryptographique pour devenir membre d’un système juridique parallèle à part entière. Une sacrée disruption à n’en pas douter.
Intervenir pour régler un cas de phishing
Un plaignant a donc saisi l’ECAF après avoir compromis ses clés privées suite à un phishing via un site se présentant comme en lien avec l’écosystème EOS. L’ECAF s’est penché sur ce cas lorsqu’elle en a été saisi par le plaignant le 17/10/18, avant de rendre son jugement définitif le 08/11/18.
EOS Alliance is pleased to acknowledge the first ever arbitration ruling from ECAF, returning stolen funds from phishing attempts to users. This is a milestone achievement for EOS and blockchain, and a new standard for decentralized systems. #blockchain $eos @bytemaster7 @TBCox pic.twitter.com/9cYE1y2mEE
— The EOS DAO (@eosdao) November 8, 2018
Elle l’a finalement annoncé officiellement sur Twitter à la même date. Dans le temps de transition pendant lequel l’organisme “enquêtait”, les fonds en question avaient été gelés par les Bloc Producers à la demande de l’ECAF. Finalement, tout est bien qui finit bien, le plaignant ayant pu récupérer ses fonds.
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Ce dernier a cependant dû prendre à sa charge les “frais de justice” afférents : l’attaquant ayant relativement bien fait son travail, et n’ayant pas pu être clairement identifié, c’est le plaignant qui a dû régler les honoraires, pour un total de 400 $.
Décision “unique”… mais surtout controversée
Les réactions de la communauté crypto dans son ensemble ne se sont pas faites attendre, bien évidemment. Comme souvent, c’est l’illustration du réel degré de “décentralisation” qui justement centralise tout le feu des critiques. Si l’argument principal avancé par l’ECAF est implicitement qu’il devient enfin possible de régler le problème des fonds volés et des utilisateurs arnaqués, endémiques dans l’espace cryptomonétaire, difficile de dire si le jeu en vaut alors véritablement la chandelle.
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En effet, s’il est possible à un organisme centralisé, opaque et à l’expérience très discutable d’édicter des ordres s’imposant aux Bloc Producers, et donc à piétiner l’immutabilité de ladite blockchain EOS, quel intérêt a cette dernière ?
Méditons donc là-dessus.
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Sources : Unhashed ; EOS Corearbitration || Images from Shutterstock & Gipy