Plutôt Tesla et Bitcoin ou Fiat 500 et Kiricoin ?

Choisis ton camp camarade – 2021, l’année du tsunami Bitcoin. Inarretable, la vague se déverse sur le monde, emportant la finance, transportant l’art, collant au mur les nations. Pour qu’elle fut couronnée révolution, il lui fallait avoir été ridicule. 2 pizzas pour 10 000 btc auront fait l’affaire. L’étape suivante était de la décrire dangereuse, nous faisant tous complices du terrorisme et du réchauffement climatique. Mais aujourd’hui, la boucle est bouclée, nous entrons dans l’ère de l’évidence. Les entreprises l’adoptent, les visionnaires la surfent, les gouvernements la régulent, et les réfractaires d’hier essaient de ne pas perdre la face, quitte à se prétendre désormais visionnaires.

Le diable est dans les détails

En véritable missionnaire, Elon Musk est bien décidé à colporter la bonne parole. Bien sûr, la démarche n’est pas qu’altruiste, l’homme est un chef d’entreprise. Mais de quoi parle t’on ? En tout début d’année, il engage 10% de la trésorerie de Tesla dans un bitcoin qui vient de concrétiser un nouvel ATH. Récemment, on apprenait que la marque l’acceptera comme paiement. Faisant tourner ses propres nodes, Tesla conservera ses bitcoins tel quel au sein de sa trésorerie. Point de tiers pour traiter les transactions, une intégration totale. Sous nos yeux, le monde change et c’est encore Elon Musk qui en pose les nouveaux jalons.

Cette métamorphose peut être interprétée comme un décalage stratégique pour protéger les finances du groupe de la dévaluation galopante qui menace les monnaies fiats. Ironie du sort, c’est justement la marque automobile Fiat qui réplique (dans les deux sens du terme) avec la décontraction d’un cynisme « cent bornes » … Avec le Kiricoin, nous assistons ébahis à une opération marketing rondement menée, un exemple de « rebranding » cryptofriendly dont les plus fins communiquants ont le secret. La marque italienne compte vous rémunérer en kiricoins pour conduire sa fiat 500 « écologique » (comprenez électrique). On a l’apparence d’une crypto, le principe d’une crypto, l’incitation d’une crypto, mais sans la technologie blockchain. En résumé, une carte de fidélité avec des points cadeaux. Mais ici les points s’appellent « COINS », et ça change tout.

Qu’importe le flacon monétaire pourvu qu’on ait l’ivresse de Bitcoin

La démarche serait ici d’inciter à l’achat d’un véhicule non polluant. Replaçons le contexte. En matière de vertu écologique, 2 chapelles se font actuellement face : La version décroissante et populaire contre la version technologique et incomprise. L’angle blockchain peut donc surprendre à plus d’un titre, en pleine polémique sur l’impact énergetique du btc.

Les ingénieurs de Fiat aurait-ils trouvé le saint Graal avant l’internationale des développeurs cryptos réunie ? Hélas non, ici point de remède miracle mais une simple question toute droite sortie du petit communiquant vicelard illustré : Pourquoi faire lorsqu’il suffit de faire croire ? Leçon de double langage à la sauce verte.

Publicité vantant les mérites de la FIAT 500 et du Kiricoin

Le quidam aime les voitures électriques mais n’a pas les moyens d’une Tesla. Il aime les cryptos mais n’a pas le temps de comprendre. Il aime le bitcoin mais ne veut pas polluer. Il aime la gloire mais ne veux pas en payer le prix. Une magnifique fenêtre de tir.

Secouez tout ça et vous obtenez le kiricoin, offre limitée à trois mois d’une monnaie virtuelle à gagner au volant de la fiat électrique pour profiter de bons d’achats dans un éco-amazon rachitique : C’est éthique puisque proclamé durable, c’est écolo puisqu’électrique, c’est pas cher puisque Fiat, c’est crypto puisque coin, et ça apporte une solution miracle aux problématiques énergétiques du consensus puisque ça n’est pas une blockchain ! Imparable ! Alleluia, ces gens sont des génies !

La pizza de 2013 est bien loin. En 2021, avec du bitcoin, on achète une Tesla. Et le Kiricoin c’est pareil, mais en mieux ! Une crypto-cigarette electronique pour les poumons de la planète. Vas-y tire dessus c’est du vert, 0 émission de gaz à effet de serre et aucun risque de se faire tourner la tête ! D’aucun diront qu’être copié, c’est la rançon de la gloire, que rien ne se crée mais que tout se transforme. Pourtant, afin de sanctuariser un écosystème crypto encore fragile, il faut sans relâche séparer les bonnes graines de l’ivraie. Avec Elon Musk en porte-étendard, nous nous devions d’y prendre notre part.

Florent C

Père de famille de 49 ans tombé dans le bain crypto en 2017, je suis un passionné de la technologie blockchain, disruptive, libre et décentralisée. J'aime particulièrement apprendre, comprendre et expliquer tous les projets qui permettront à terme d’améliorer nos quotidiens. J’apprécie aussi de commenter à chaud les news de tous les acteurs du cryptogame.