Même les États se mettent au minage de bitcoins – l’Armée du Venezuela sort l’artillerie lourde

Bitcoin fait son service militaire – Au Venezuela, le régime de Nicolás Maduro tente le tout pour le tout en misant sur les cryptomonnaies. À la vue du faible succès de la cryptomonnaie nationale – le Petro – les autorités vénézuéliennes se mettent maintenant directement au minage du Bitcoin, sans nul doute bien plus prometteur !

L’armée vénézuélienne fait son crypto-show

Durant l’été dernier, l’armée du Venezuela avait saisi 315 machines de minage ASIC. Difficile de dire s’il s’agit des mêmes machines, mais ce qui est sûr, c’est que la 61e brigade du génie vient d’inaugurer fièrement sa ferme de minage de bitcoins (BTC), vidéo de présentation à l’appui !

On y voit des soldats en uniforme contrôler ces installations de minage stratégique, ainsi que des équipes de techniciens entretenant et réparant des mineurs ASIC.

Ce « Centre de production d’actifs numériques de l’armée bolivarienne du Venezuela » est présenté par le général Lenin Herrera. D’après ce dernier, l’objectif déclaré de cette ferme de minage est :

« le renforcement et l’autonomie de nos unités de l’armée bolivarienne (…) pour générer des sources de revenus insaisissables (…) par les intérêts colonialistes qui ont affecté le peuple vénézuélien [ndlr : sous-entendu, les sanctions et visées étasuniennes] »

Dernier espoir du régime Maduro : les cryptos !

Avec l’effondrement des prix du pétrole dû à la crise du coronavirus, la seule véritable source de revenu du Venezuela – déjà très mal en point économiquement – s’est évaporée. Cela sans parler du Petro national, cryptomonnaie d’État dont l’intérêt déjà contesté a été réduit à néant.

Pour tenter de contrer le blocus économique américain, et surtout survivre à l’hyperinflation galopante de sa monnaie fiduciaire nationale, le régime de Nicolás Maduro a fait voter des « lois anti-sanctions », pour légitimer et pousser à l’adoption des cryptomonnaies.

Nicolas MaduroVenezuela

C’est ainsi qu’une plateforme d’échange de cryptos nationale a été créée, Venezuela Exchange, il y a quelques semaines. De même, les pools de minage du pays avaient déjà été nationalisées et strictement encadrées par les autorités, depuis fin septembre 2020.

Même s’il est dommage de voir que l’adoption des cryptomonnaies au Venezuela se fait à marche forcée, il est intéressant de noter Bitcoin démontre là sa réputation de monnaie résiliente à la censure. Quant à savoir si cela suffira à sauver le régime en place, rien n’est moins sûr.

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.