Maroc : Bitcoin rendu quasiment illégal par les régulateurs
La Banque centrale marocaine, Bank Al-Maghrib, et l’Office des Changes ont publié une déclaration publique le 20 novembre 2017. Les deux régulateurs financiers informent le public marocain que les transactions utilisant des monnaies numériques, comme le bitcoin, constituent une violation de la réglementation des changes du pays. Bitcoin devient ainsi quasiment illégal.
Le régulateur marocain suit « l’évolution des monnaies numériques avec intérêt »
Le régulateur a donc fait le choix d’interdire toute circulation en Bitcoin. A priori, il n’est pas interdit d’en posséder. Les régulateurs ont souligné les risques liés à l’utilisation des cryptomonnaies, pour réaliser des transactions, comme motivation principale de l’interdiction. Le communiqué explique :
« Comme il s’agit d’un système de paiement caché qui n’est pas soutenu par une institution financière, l’utilisation de monnaies virtuelles comporte des risques importants pour leurs utilisateurs »
Paradoxalement, il est précisé plus loin que la Banque centrale, le bureau de change et un éventail de banques locales « suivent l’évolution des monnaies numériques avec intérêt ». Sauf que… Comment le régulateur pourrait-il suivre les nouveaux comportements qui découlent de ce nouveau système de paiement… s’il l’interdit ?
Le commentaire de Bellaj Badr
Bitcoin Africa s’est entretenu avec Bellaj Badr, expert marocain de la blockchain et CTO de Mchain, au sujet de l’interdiction.
« Je suis très déçu par une telle réaction. Rendre illégal le bitcoin est une mauvaise décision car il est très populaire auprès de la population et pourrait nous aider à résoudre de nombreux problèmes locaux. Nous ferons de notre mieux pour qu’ils changent cette décision. Ils ont pris une décision mal calculée qui nuit à l’image de notre pays en Afrique et dans le monde »
Reste à voir comment les utilisateurs de bitcoin au Maroc vont réagir. Comme le montre l’évolution des volumes échangés, sur le site d’échange entre particulier LocalBitcoins, la demande de bitcoin au Maroc n’a cessé d’augmenter au cours des 18 derniers mois et, compte tenu du caractère pseudo-anonyme et de la résistance à la censure de bitcoin, il sera difficile pour les régulateurs marocains d’imposer effectivement cette interdiction.
De plus, en rendant illégales les transactions en monnaie numérique, il sera difficile pour le Maroc de bénéficier de solutions basées sur des blockchains et des cryptomonnaies, car les startups locales ne sont plus autorisées à travailler sur aucune d’entre elles.
« La blockchain et les cryptomonnaies sont l’avenir et nous exhortons ces institutions respectées à revoir leur décision et à ouvrir un débat national sur ce sujet. En tant qu’expert blockchain, je ferai de mon mieux pour prouver aux autorités les avantages de ces technologies » M. Badr
Le Maroc suit ainsi l’Algérie dans la voie de la prohibition des cryptomonnaies.
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Sources : Bitcoinafrica
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