L’or, du Bitcoin en moins bien selon cette banque géante

Bitcoin, mieux que du 24 carats ? – Depuis que la grande banque Goldman Sachs a arrêté de dénigrer Bitcoin (BTC) et les cryptos, elle a complètement retourné sa veste, et les étudie désormais de près. Notamment via des enquêtes auprès de ses riches clients, tels que les familly offices qui se sont avérés très friands de cryptomonnaies. Un des cadres de la multinationale bancaire va même jusqu’à surclasser Bitcoin par rapport à l’or.

Après « l’argent, or des pauvres », voilà « l’or, crypto des pauvres » ?

Dire que Goldman Sachs, encore jusqu’à mai 2020, ne considérait même pas Bitcoin et les cryptomonnaies comme une classe d’actifs valable ! Mais les discours et les mentalités ont bien changé au sein de la grande banque tentaculaire. C’est en tout cas ce qui transparaît clairement de la dernière interview réalisée par Bloomberg de Damian Courvalin, responsable de la recherche sur l’énergie chez Goldman Sachs.

Alors que la discussion était pourtant axée sur la bonne configuration des cours de l’or, qui pourraient repartir dans une tendance à la hausse, le sujet de Bitcoin et des crypto-actifs a été abordé. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’or pourrait avoir du souci à se faire.

En effet, M. Courvalin reconnait que les cryptos ont pu capter, au moins en partie, l’argent qui était traditionnellement investi dans l’or pour se protéger contre l’inflation des monnaies fiduciaires :

« Je pense que [cette utilisation des cryptos contre l’inflation] commence effectivement. (…) c’est même un fait, nous avons vu de telles substitutions récemment. ».

De même, le cadre de Goldman Sachs a paraphrasé l’expression « l’argent (métal), l’or du pauvre », pour dire que l’or était peut-être en train de devenir « la crypto du pauvre ».

L’argent-métal est plus facile d’accès aux gens peu aisés (car l’or est plus cher), mais ce métal précieux demeure tout de même une alternative acceptable à l’or, en tant que protection contre l’inflation. Damian Courvalin fait donc aujourd’hui le constat selon lequel l’or prendrait ce statut d’alternative inférieure, mais satisfaisante et bon marché, par rapport à Bitcoin.

L’or et Bitcoin n’ont pas besoin de se « cannibaliser »

Le responsable de Goldman Sachs rappelle toutefois que les cryptos et l’or ne sont pas forcément antagonistes. M. Courvalin considère que, face au dangereux péril de l’hyperinflation que font peser sur le monde les monnaies-papier des États, la part de gâteau serait assez grande pour tous ces actifs de type valeur refuge :

« Nous avons fait valoir historiquement que les cryptos et l’or n’ont pas à se cannibaliser mutuellement (…) À ce stade, il peut y avoir suffisamment de richesse à allouer aux deux, surtout, je pense, que ce signal d’inflation commence à être plus pressant. ».

Le cadre de la grande banque prend d’ailleurs l’exemple de la Chine, qui a violemment banni Bitcoin les cryptomonnaies de son sol. La demande pour l’or y a ainsi été très forte ces derniers mois, puisque l’achat de BTC et autres cryptos y est devenu plus compliqué.

Dans tous les cas, la multinationale bancaire est désormais très optimiste – voire carrément bullish ? – sur l’avenir des cryptos. A tel point que Goldman Sachs voit même Ethereum (ETH) atteindre 8 000 dollars d’ici la fin de cette année 2021.

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.