Guerre en Ukraine : Le directeur du FBI ne croit pas au recours à Bitcoin par la Russie.

Le FBI dubitatif – Comme nous l’avions déjà évoqué à plusieurs reprises au cours de ces dernières semaines : les sanctions économiques pleuvent sur le gouvernement russe, depuis que Vladimir Poutine a décidé d’envahir l’Ukraine. L’une des solutions qu’aurait trouvé le gouvernement russe pour contourner ces sanctions, qui pèsent sur le pays aurait été d’utiliser Bitcoin et les cryptomonnaies. Or le directeur du FBI s’est exprimé à ce sujet lors d’une audience de la commission sénatoriale sur le renseignement et il semblerait que ce ne soit pas vers les cryptomonnaies, que la Russie devrait se tourner…

Contourner les sanctions économiques grâce à Bitcoin ?

Martin Heinrich, le sénateur du Nouveau-Mexique a interrogé le directeur du FBI Christopher Wray, afin de savoir s’il est possible pour la Russie de contourner les sanctions économiques qu’elle se voit infliger grâce aux cryptomonnaies.

Si cette question a été posée, c’est notamment parce que les États-Unis ont dernièrement interdit l’importation de gaz et de pétrole en provenance de la Russie et voudraient bien que ces mesures se fassent sentir.

De nombreuses personnes publiques et politiques se sont mis en tête de réguler le bitcoin et les cryptomonnaies dans le but d’empêcher la Russie de contourner les sanctions économiques qui pèsent sur la sienne. À titre d’exemple, nous pouvons citer notre ministre de l’économie, qui parlait du bitcoin en ces termes :

« Nous prenons des mesures, notamment sur les cryptomonnaies et les cryptoactifs, qui ne doivent pas être utilisés pour contourner les sanctions financières décidées par les 27 pays de l’UE. »

Bruno Lemaire

Mais d’après le directeur du FBI, la réalité serait tout autre et le meilleur moyen de contourner lesdites sanctions serait tout simplement la monnaie fiat :

« Nous sommes, en tant que communauté et avec nos partenaires à l’étranger, bien plus efficaces sur ce point que ce qu’ils estiment parfois, et il y a beaucoup d’expertise en termes d’outils et de stratégies pour aider à bloquer ce genre de tentatives. En fin de compte, ce qu’ils [le gouvernement russe] doivent vraiment faire, c’est avoir accès à une certaine forme de monnaie fiduciaire. »

Christopher Wray, Directeur du FBI

Les monnaies fiat comme moyen de contournement des sanctions pour la Russie ?

En effet, il y a plusieurs semaines de ça, nous vous évoquions que Lisa Monaco, la procureur adjoint des États-Unis, avait annoncé la création par le FBI d’une équipe spécialisée dans les cryptomonnaies, lors d’une conférence dédiée à la cybersécurité se déroulant à Munich.

« La monnaie est peut-être virtuelle, mais le message aux entreprises est concret : si vous nous signalez, nous pouvons suivre l’argent et non seulement vous aider, mais, espérons-le, empêcher la prochaine victime. »

Lisa Monaco

Or, l’équipe en question n’aurait pas chômé et aurait déjà acquis «une expertise significative» dans le domaine des actifs numériques. Christopher Wray s’est appuyé sur les récents résultats du département de la justice pour illustrer son propos, qui avait (avant la création de l’équipe spécialisée) réussi à récupérer plus de 2 millions de dollars de cryptos utilisées pour payer une rançon à la suite d’une attaque contre le système Colonial Pipeline des États-Unis.

Le patron du FBI ne voit pas Bitcoin parmi les atouts de la Russie
Christopher Wray, directeur du FBI

« La capacité des Russes à contourner les sanctions avec la cryptomonnaie est probablement fortement surestimée de leur part et de celle des autres.»

Christopher Wray, directeur du FBI

Des sanctions anticipées par la Russie

À cela s’ajoute le fait que Vladimir Poutine aurait probablement déjà anticipé ces sanctions économiques et aurait donc déjà constitué un fonds de réserve.

De plus, cette monnaie fiat, évoquée par le directeur du FBI, pourrait prendre la forme d’une monnaie numérique de banque centrale, car un projet de loi visant à entraver le Yuan numérique a été déposé par deux sénateurs soulignant le fait qu’elle pourrait notamment servir l’intérêt de la Russie et l’aider à maintenir son économie.

Quoi qu’il en soit, l’épouvantail du financement obscur semble encore avoir été battu en brèche. Car les cryptomonnaies de par leur nature sont totalement traçables et de nombreux cas de gel de fonds ont déjà eu lieu. À priori, ce serait donc plutôt du côté des marchés traditionnels et des monnaies fiat, que les gouvernements devraient se tourner.

Grégory De Wageneer

Mon parcours est assez classique. J'ai décidé de miner, puis d'acheter des bitcoins dans une optique de spéculation après une expérience entrepreneuriale. Mais plus mes recherches sur Bitcoin s'intensifiaient et plus mon intérêt pour lui grandissait. J'ai fini par comprendre, que la blockchain est à la monnaie et la finance ce qu'Internet est devenu aux moyens de communication : une évidence.