Forte baisse de la criminalité crypto en 2023 : les stablecoins détrônent désormais le Bitcoin
Rapport Chainalysis. Le secteur des cryptomonnaies se trouve la plupart du temps écartelé entre réalité et fantasme. Avec, du côté des affabulateurs, une volonté récurrente de faire passer cette économie numérique naissante pour un simple outil au service de la criminalité. Il faut dire que ce secteur fait de plus en plus d’ombre à la finance traditionnelle, en train de basculer dans le terrier du Bitcoin. Pourtant, les rapports à répétition sur le sujet démontrent un intérêt anecdotique pour ces monnaies numériques dans le cadre d’activités liées au blanchiment d’argent ou au terrorisme. Et de toute évidence, l’année 2023 vient confirmer cette tendance avec une baisse de 40 % par rapport à 2022, soit une proportion de 0,34 % de l’ensemble du volume de transaction enregistré sur cette période.
Criminalité en baisse de 40 % par rapport à 2022
Chaque nouvelle année est l’occasion pour la société Chainalysis de dresser un bilan détaillé des activités criminelles enregistrées dans le secteur des cryptomonnaies. Et cela se résume la plupart du temps à mettre les choses au clair face à une somme de contrevérités aussi lassantes que récurrentes. Car non, le Bitcoin n’est pas – ou plus – la cryptomonnaie préférée des cybercriminels.
« Jusqu’en 2021, Bitcoin a régné en maître en tant que cryptomonnaie de choix parmi les cybercriminels, probablement en raison de sa grande liquidité. Mais cela a changé au cours des deux dernières années, les stablecoins représentant désormais la majorité de tous les volumes de transactions illicites. »
Chainalysis
En effet, si l’on en croit les discours officiels, le secteur des cryptomonnaies serait un simple nid à activités criminelles et frauduleuses. Mais le seul véritable record que cette économie numérique pulvérise chaque année se trouve bien plus dans le domaine des hacks en pagaille dont elle est sans cesse la victime.
Toutefois, l’année 2022 aura été marquée par une forte augmentation de ces sommes reçues par des adresses considérées comme illicites. En cause, les nombreuses sanctions émises par les États-Unis en lien à la guerre enclenchée par la Russie en Ukraine. Et au final, un plus haut historique fixé à presque 40 milliards de dollars, pour la toute première fois depuis la mise en place de cette surveillance.
Quoi qu’il en soit, l’année 2023 enregistre une baisse importante de 40 % par rapport à la précédente, avec un total de 24,2 milliards de dollars. La raison principale est l’absence des « 8,7 milliards de dollars de réclamations des créanciers contre FTX » (en vert clair) finalement assignés à 2022.
Seulement 0,34 % du total des transactions crypto
Le Bitcoin est donc délaissé progressivement au profit des stablecoins. Ces derniers sont pourtant hautement centralisés, avec des sociétés émettrices en capacité de geler les fonds liés à des activités reconnues comme illicites ou sanctionnés par l’OFAC. Mais cela ne semble pas poser de problème aux criminels…
Toutefois, le Bitcoin reste la cryptomonnaie privilégiée dans le cadre d’activités frauduleuses « telles que les ventes sur le marché du darknet et l’extorsion à l’aide de ransomwares ». Une dernière activité pourtant considérée comme de moins en moins rentable pour les criminels.
Mais en y regardant de plus près, tout cela ne représente finalement qu’une goutte d’eau à peine perceptible dans le volume total des opérations liées aux cryptomonnaies sur l’année passée.
« En plus de la réduction de la valeur absolue des activités illicites, notre estimation de la part de l’ensemble du volume de transactions crypto associée aux activités illicites a également diminué, passant de 0,42 % à 0,34 % en 2022. »
Chainalysis
Toutefois, comme le précise à chaque fois la société Chainalysis, ces chiffres sont amenés à évoluer avec le temps. Car « dans un an, ces totaux seront presque certainement plus élevés ». Il suffit de voir l’estimation revue à la hausse pour 2022, passée de 20,6 milliards de dollars au départ à 39,6 milliards de dollars au final. Car dès qu’une adresse est sanctionnée par les États-Unis, elle entre dans la liste noire à prendre en compte. Et cette simple catégorie représente à elle-seule « 61,5 % de tout le volume de transactions illicites mesuré au cours de l’année ».