Bitcoin monnaie nationale du Salvador ? Le FMI s’indigne… sur son blog
Le FMI ne baisse pas les bras – Début juin, le Salvador avait adopté une loi faisant de Bitcoin une monnaie légale et officielle sur son territoire. Cependant, de nombreuses institutions internationales voient cette mesure d’un mauvais œil. Le FMI tente tant bien que mal de changer l’avis du Salvador, avant la mise en place de la mesure en septembre prochain.
Le Salvador tend les bras à Bitcoin
La décision selon laquelle les Salvadoriens pourront utiliser le BTC aux côtés du dollar, pour l’ensemble des paiements de la vie de tous les jours, est loin de faire l’unanimité. En effet, des voix s’élèvent contre la Loi Bitcoin, aussi bien au niveau national qu’international.
Au lendemain de l’annonce, l’ONU ainsi que le FMI avaient exprimé leurs inquiétudes quant aux problématiques macro-économiques qu’engendre une telle décision. Cependant, il semblerait que les négociations lancées par les 2 institutions n’aient pas abouti.
De son côté, le président salvadorien, Nayib Bukele, souhaite aller plus loin que la simple adoption. Ce dernier ambitionne en effet de tirer parti de l’énergie géothermique produite par le pays pour y installer des fermes de minage de BTC.
Le FMI revient à la charge sur Bitcoin et le Salvador
Malgré un premier échec lors des tentatives de négociations avec le Salvador, le FMI revient à la charge avec un article de blog au nom équivoque : « Les cryptomonnaies comme monnaie nationale ? Un pas de trop ».
Après avoir rapidement souligné le potentiel des cryptomonnaies dans le cadre de l’inclusion financière, Tobias Adrian et Rhoda Weeks-Brown reviennent sur les risques identifiés par le FMI vis-à-vis de l’acceptation d’une cryptomonnaie, comme Bitcoin, en tant que monnaie nationale :
« Certains pays peuvent être tentés par un raccourci : adopter les cryptomonnaies comme monnaies nationales. Beaucoup d’entre elles sont en effet sécurisées, faciles d’accès et bon marché pour les transactions. Nous pensons toutefois que, dans la plupart des cas, les risques et les coûts l’emportent sur les avantages potentiels. »
Une fois n’est pas coutume, le FMI pointe du doigt les risques que pourrait causer l’adoption du bitcoin sur la stabilité macro-économique. Selon eux, les recettes publiques s’exposeraient aux variations du cours, les rendant volatiles et incertaines. De plus, cela engendrerait une perte de puissance chez les banques centrales, qui n’auraient plus la possibilité de fixer les taux d’inflation.
Enfin, comme à son habitude, le FMI exprime des inquiétudes sur 3 points, des plus classiques :
« En l’absence de mesures solides de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, les cryptoactifs peuvent être utilisés pour blanchir de l’argent mal acquis, financer le terrorisme et échapper à l’impôt. »
Des remarques certe pertinentes, mais auxquelles de nombreuses réponses peuvent être trouvées. En effet, ce n’est pas parce qu’un marchand ou un Etat accepte Bitcoin qu’il ne les convertit pas au moment de la réception pour assurer la stabilité des comptes. En outre, dans certains pays touchés de plein fouet par l’hyperinflation, la volatilité du BTC pourrait s’avérer anecdotique.
En parallèle, le FMI ne voit cependant aucun problème à la création de monnaie étatique, contrôlée par les banques centrales. Selon la cheffe économiste de l’institution, les MNBC et les stablecoins privés ne menaceraient en rien le dollar.