Présidentielle US : Top 10 des politiciens pro et anti-crypto qui font trembler le Web3 !
- L’élection présidentielle américaine de 2024 a introduit pour la première fois les cryptomonnaies comme un enjeu majeur dans les débats politiques, avec des politiciens influents comme Cynthia Lummis et Kirsten Gillibrand qui soutiennent activement un cadre réglementaire favorable à la crypto.
- Face à ces partisans, des figures politiques telles qu’Elizabeth Warren et Sherrod Brown s’opposent fermement à cette industrie, la considérant comme une menace potentielle pour la stabilité économique, ce qui pourrait influencer de manière décisive l’avenir des cryptomonnaies aux États-Unis.
À l’approche de l’élection présidentielle américaine du 5 novembre 2024, que vous pouvez suivre en direct dans cet article, le sujet des cryptomonnaies s’invite pour la première fois avec force dans les débats électoraux.
Entre enthousiasme et méfiance, le secteur blockchain cherche ses alliés politiques, mais aussi à éviter ses détracteurs. Enjeu de taille pour cette industrie en quête de reconnaissance et d’un cadre réglementaire clair, cette élection pourrait radicalement transformer l’écosystème crypto. Alors, qui sont ces politiciens qui se battent pour la crypto et ceux qui aimeraient l’enterrer ? On fait le point.
Présidentielle US : Les allié(e)s de la crypto au Capitole
Cynthia Lummis : la républicaine qui veut une réserve de Bitcoin
Sénatrice républicaine du Wyoming, Cynthia Lummis est sans doute l’une des figures les plus engagées pour la cause crypto à Washington. Co-auteure, avec la démocrate Kirsten Gillibrand, du Lummis-Gillibrand Responsible Financial Innovation Act en 2022, Lummis milite activement pour un cadre réglementaire clair qui soutienne les stablecoins.
Plus récemment, elle a déposé un projet de loi visionnaire pour établir une « réserve stratégique de Bitcoin » aux États-Unis. Lummis est convaincue que les cryptomonnaies sont l’avenir et que, pour maintenir leur dominance économique, les États-Unis doivent adopter cette technologie au plus vite. Une idée audacieuse qui, selon elle, a même influencé Donald Trump, l’incitant à intégrer les cryptomonnaies dans ses discours de campagne.
« L’attente est terminée. C’est le moment d’acheter la Louisiane. Lisez le texte de ma loi BITCOIN ci-dessous »
Kirsten Gillibrand : une démocrate hors des sentiers battus
Bien que démocrate, Kirsten Gillibrand se démarque de son parti en prenant fermement position en faveur des cryptomonnaies. Collaboratrice de longue date de Cynthia Lummis, elle a coécrit le Lummis-Gillibrand Responsible Financial Innovation Act et soutient sans réserve une législation pro-crypto.
En avril 2024, elle a également présenté le Lummis-Gillibrand Payment Stablecoin Act, affirmant qu’un cadre pour les stablecoins est « absolument crucial pour maintenir la dominance du dollar, favoriser l’innovation et protéger les consommateurs.»
Gillibrand est une figure clé de l’aile pro-crypto du parti démocrate, une position rare et précieuse pour les acteurs de la blockchain. Elle était présente et scrutée lorsque le camp Biden avait rencontré les leaders du secteur crypto
Patrick McHenry : l’architecte de la législation crypto au Congrès
Patrick McHenry, représentant républicain de Caroline du Nord, est un ardent défenseur des cryptomonnaies et de la blockchain au Congrès. En tant que président du House Financial Services Committee, il a coparrainé le Financial Innovation and Technology for the 21st Century Act (FIT21), qui vise à moderniser les règles financières pour y inclure les actifs numériques.
En août, McHenry a même interpellé le Sénat sur les réseaux sociaux, déclarant : « La Chambre a fait son travail en adoptant le FIT21 avec une majorité bipartisane de deux tiers. L’action du Sénat est attendue depuis trop longtemps. »
On retiendra par ailleurs que Patrick McHenry, et Maxine Waters, démocrate, ont voulu faire passer un projet de loi sur les stablecoins mais qui se heurtent actuellement aux pesanteurs politiques d’une ambiance de fin de règne au Capitole. Cela fait près de deux ans que le député Patrick McHenry et la sénatrice Maxine Waters essayent de faire passer une loi sur les stablecoins aux États-Unis et malgré les difficultés, ils ne semblent pas se décourager.
Toutefois, McHenry ne se représentera pas en 2024, citant le coût élevé de maintenir deux résidences à Washington et en Caroline du Nord. Un départ qui laisse un vide dans le soutien institutionnel pour la crypto.
« Nous disposons maintenant d’un cadre viable. Je pense que nous sommes dans la phase où nous pouvons voir l’aéroport ; nous pouvons voir où nous allons faire atterrir l’avion ; nous pouvons voir comment nous allons faire atterrir l’avion ; nous ne savons tout simplement pas quand nous allons pouvoir faire atterrir l’avion. Mais mois après mois, nous sommes dans une meilleure position. »
Patrick McHenry, député Républicain de Carline du Nord, lors du sommet Update The System – Source : Coindesk
Ted Cruz : le croisé du Bitcoin au Texas
Ted Cruz, sénateur texan bien connu, a fait du Bitcoin l’un de ses chevaux de bataille politiques. Face à une course serrée pour sa réélection, Cruz continue d’appuyer l’industrie minière de Bitcoin et les droits des utilisateurs de crypto.
Son soutien pro-crypto lui a valu des alliances stratégiques avec de grandes entreprises du secteur, comme Marathon, acteur majeur du minage de Bitcoin. Récemment, le comité d’action politique Bitcoin Freedom PAC a versé 350 000 dollars au PAC Truth and Courage pour soutenir la campagne de Cruz.
Avec une avance ténue dans les sondages, Cruz mise sur le soutien de la communauté crypto pour remporter la victoire.
En effet, Ted Cruz se présente à sa réélection pour le Sénat des États-Unis. Il y est sénateur depuis 2013, et défend ouvertement le secteur crypto.
Cette réélection est un enjeu pour Cruz, car il doit maintenir sa base de soutien dans un Texas de plus en plus compétitif, où les Démocrates, représentés dans cette course par Colin Allred, se montrent de plus en plus influents.
« J’aime Bitcoin parce que le gouvernement ne peut pas le contrôler. (…) La beauté du minage de BTC est qu’il peut être mis en pause en une fraction de seconde (…) lorsque vous avez un événement météorologique extrême, comme une chaleur extrême, ce qui est fréquent dans l’État du Texas. (…) C’est un énorme réservoir potentiel de capacités [électriques] excédentaires qui, je pense, est très bénéfique. »
Donald Trump : le nouvel allié de la crypto
Alors qu’il était autrefois un sceptique notoire, l’ancien président Donald Trump semble avoir revu sa position sur les cryptomonnaies.
Lors de la Bitcoin Nashville Conference, Trump a promis que les États-Unis deviendraient la « capitale mondiale de la crypto » et s’est engagé, en cas de victoire, à remplacer Gary Gensler, président de la SEC, souvent vu comme un frein à l’innovation crypto. Cette déclaration a suscité l’euphorie des investisseurs.
La position pro-crypto de Trump est sans doute une tactique pour s’attirer les faveurs d’un électorat jeune et technophile, mais elle montre que même le camp républicain perçoit désormais la crypto comme un sujet électoral de poids. D’ailleurs, il y a quelques jours, Donald Trump a consolidé sa position de président pro bitcoin avec cette déclaration :
« Je voudrais souhaiter à nos grands Bitcoiners un joyeux 16e anniversaire du livre blanc de Satoshi. Nous mettrons fin à la guerre de Kamala contre la crypto, et Bitcoin sera MADE IN THE USA ! VOTEZ TRUMP ! »
Mais sur ce point, plutôt que des palabres, une petite vidéo nous permettra de faire la transition. En effet, après cette dose d’opium avec les candidats pro crypto il est temps de passer aux ennemis de Bitcoin.
Présidentielle US : ceux qui rêvent de réguler la crypto à l’outrance
Elizabeth Warren : Le troll de la crypto
Elizabeth Warren, sénatrice du Massachusetts, est peut-être l’une des figures politiques les plus farouchement opposées aux cryptomonnaies. Depuis plusieurs années, elle accuse cette industrie de faciliter les activités criminelles.
Elle est la rédactrice du Digital Asset Anti-Money Laundering Act, un projet de loi controversé qui vise à appliquer des règles de transparence drastiques aux entreprises de cryptomonnaies. Warren a affirmé lors d’un discours, non sans ironie : « Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi l’industrie semble dire qu’elle ne peut survivre qu’avec de l’espace pour les trafiquants de drogue et autres criminels ».
Malgré ces attaques, le texte n’a pas encore été adopté, mais il révèle le positionnement strict de Warren contre la décentralisation financière.
« Vous savez, la crypto est le moyen de financer [toutes ces arnaques]. Et [la crypto] aide les États voyous. Elle aide les terroristes. Elle aide les organisations criminelles à financer leurs opérations à une échelle que nous n’avons jamais vue auparavant. (…) J’ai un projet de loi (…) avec 20 sénateurs, qui mettrait un terme à tout cela (« put a stop to it »). Je pense qu’il est temps d’adopter ce projet de loi. »
Lindsey Graham : La prudence avant tout
Aux côtés de Warren, le sénateur Lindsey Graham, républicain de Caroline du Sud, a soutenu le Digital Asset Anti-Money Laundering Act, lui aussi. Pour Graham, il est essentiel de prévenir le blanchiment d’argent et de limiter l’usage des cryptomonnaies à des fins illégales.
Il a expliqué que « trop souvent, la crypto est utilisée pour transférer des fonds illicites pour les cartels, les gangs et les terroristes ». Cette position place Graham parmi les républicains conservateurs, davantage préoccupés par les enjeux de sécurité que par le potentiel de développement économique associé à la blockchain.
Bernie Sanders : La crypto, très peu pour lui
Bernie Sanders, sénateur indépendant du Vermont, bien qu’il ait peu communiqué sur le sujet, s’est rangé du côté de ses alliés démocrates les plus critiques envers la crypto. En 2023, il a cosigné une lettre avec Elizabeth Warren, adressée à l’IRS, demandant de fermer une « faille fiscale » concernant la crypto.
Sanders considère cette industrie comme une source de spéculation excessive, expliquant :
« Je ne suis pas un grand fan des cryptomonnaies. »
Son peu d’appétence pour l’innovation numérique reste cohérent avec son approche prudente et souvent critique envers le capitalisme et la finance spéculative.
Brad Sherman : L’opposant californien
Le représentant démocrate de Californie, Brad Sherman, est connu pour sa position virulente contre la crypto.
Il a souvent simplifié son point de vue, déclarant que « cryptomonnaie signifie argent caché ». Pour Sherman, ce marché ne serait qu’une zone de non-droit où les criminels se retrouvent. Dans un discours en avril 2024, il a même ironisé en disant que la crypto est l’une des rares choses que la Biden-Harris Administration et Donald Trump semblent partager.
Cette pique symbolise la méfiance avec laquelle Sherman aborde la décentralisation financière, qu’il perçoit comme une menace pour l’économie traditionnelle.
Sherrod Brown : la méfiance de la présidence du comité bancaire
Le sénateur de l’Ohio Sherrod Brown préside le puissant Comité bancaire du Sénat et n’a jamais caché ses réserves envers la crypto. Il est un fervent soutien d’Elizabeth Warren et partage sa crainte que la crypto ne soit une zone d’instabilité économique.
En 2023, lors d’un discours au Sénat, il avait fustigé les publicités crypto du Super Bowl, déclarant qu’elles oubliaient « les fraudes, les arnaques et les vols purs et simples ».
Brown estime que les produits numériques comme les NFT et les stablecoins sont des outils de spéculation irresponsables qui mettent en danger l’argent des Américains. Face à lui, son rival républicain, Bernie Moreno, pourrait, s’il est élu, infléchir le débat, en défendant une position plus ouverte à la régulation intelligente plutôt qu’à la répression aveugle.
La balance du pouvoir pour la crypto : un futur inédit ?
L’élection présidentielle de 2024 pourrait donner un nouvel élan aux cryptomonnaies. Que ce soit Trump ou Kamala Harris, les candidats semblent aujourd’hui comprendre la nécessité de positionner les États-Unis sur cette industrie florissante.
L’intérêt croissant pour la crypto dépasse aujourd’hui les clivages partisans : près de 70 millions d’Américains détiennent des cryptomonnaies, et l’inflation galopante pousse les électeurs à s’intéresser à des actifs alternatifs. Les géants de la blockchain, comme Coinbase, financent des campagnes pro-crypto et mobilisent l’industrie pour pousser Washington à clarifier les règles du jeu.
Alors que les pro-crypto et les anti-crypto se confrontent, l’industrie se prépare à un tournant décisif pour son développement. Les États-Unis vont-ils devenir un eldorado des cryptos ou un bastion de régulation ? Le 5 novembre 2024 pourrait bien être l’élément déclencheur qui scellera le destin des cryptomonnaies dans la première économie mondiale.
Les pro- et anti-crypto de la politique américaine ne se cachent plus, et les électeurs sont à l’écoute. L’issue des élections pourrait bien définir l’avenir de la crypto aux États-Unis et sur la scène internationale.