Craig Wright : pas facile de vouloir être Satoshi Nakamoto !
Les plaignants de l’affaire Kleiman – dans laquelle 1,1 million de bitcoins seraient en jeu – ont récemment rappelé les bévues commises par Craig S. Wright dans le cadre de son procès. Mais cela ne semble pas suffire à ce dernier, le plus célèbre des « Faketoshi » semblant vouloir aggraver son cas avec un document plus que douteux, comme nous allons le voir.
A force de le répéter, quelqu’un finira bien par y croire
Dans une interview donnée ce 19 décembre à Modern Consensus, Craig Wright a présenté une « preuve » qui démontrerait qu’il est Satoshi Nakamoto : une publication de la revue académique JSTOR, à laquelle Wright aurait accédé à la date du 5 janvier 2008, et traitant d’un certain Tominaga Nakamoto. M. Wright en est convaincu, le fait qu’il ait supposément reçu le manuscrit de cette publication en 2008, et qu’il l’ait depuis imprimée pour y gribouiller à la main quelques mots relatifs à Bitcoin serait une preuve irréfutable qu’il est bien l’inventeur de Bitcoin.
Cet économiste, qui a vécu au Japon entre 1715 et 1746 serait l’inspiration de Wright pour le nom du pseudonyme du créateur de Bitcoin.
2008 : mais pourquoi la typo est différente juste sur le « 08 » ?
Passons sur le non-intérêt intrinsèque de cette « preuve irréfutable » (l’origine du nom de Satoshi, wahou !), pour nous attarder sur la date du 5 janvier 2008 présente sur le document. Il a fallu peu de temps avant que certains sur Twitter fassent remarquer que la typographie des chiffres « 08 » de « 2008 » paraissait à la fois plus petite et mal alignée par rapport aux deux premiers chiffres. Comme par hasard, ce « 08 » est justement le seul élément crucial pour donner un quelconque intérêt à ce document.
Les esprits chagrins se remémoreront avec émotion d’un épisode précédent du procès Kleiman : M. Wright avait alors été pris en flagrant délit de falsification de preuves. Là encore, il était question de dates changeantes et de mauvais formats d’édition.
Interrogé sur ce malheureux passif par Modern Consensus, M. Wright s’est limité à répondre que « beaucoup de choses étaient arrivées [depuis] et (…) [qu’il] ne rentrerai[t] pas plus dans le détail ».
Voilà un nouvel épisode qui s’achève et dont M. Wright a le secret. C’est peu de dire que cette nouvelle « pièce » sera loin de faire changer grand monde d’avis sur le plus fameux des Faketoshi.