Bitcoin : Une arme politique pour les États-Unis ? Arthur Hayes met en garde

Une si bonne idée que ça ? La promesse de campagne de Donald Trump de créer une réserve stratégique de Bitcoin continue de faire couler beaucoup d’encre et de diviser la cryptosphère. Si certains y voient une opportunité unique de renforcer l’économie américaine, d’autres craignent les dérives potentielles d’une telle mesure. C’est le cas d’Arthur Hayes, cofondateur de BitMEX, qui a récemment exprimé ses réserves sur le sujet. Selon lui, une réserve nationale de Bitcoin pourrait devenir une « arme politique » dangereuse, susceptible d’être utilisée à des fins partisanes. Explications.

Bitcoin : Une arme politique entre les mains du gouvernement américain

Dans un billet de blog publié le 6 février, Arthur Hayes a mis en garde contre les risques d’une réserve nationale de Bitcoin. Selon lui, cette initiative pourrait transformer le roi des cryptos en une véritable « arme politique », manipulée au gré des intérêts du gouvernement en place. Il craint notamment que le million de bitcoins envisagé par Trump ne devienne un outil de pression ou de répression, utilisé pour influencer les marchés ou punir les adversaires politiques.

Le cofondateur de BitMEX souligne également le risque d’une volatilité accrue : « Il suffirait d’une signature sur un bout de papier pour vendre ces bitcoins », écrit-il, laissant entendre qu’une telle décision pourrait provoquer un séisme sur les marchés. En somme, plutôt que de stabiliser l’économie, une réserve de Bitcoin pourrait au contraire la fragiliser, en la rendant dépendante des décisions politiques.

Si Arthur Hayes s’inquiète des dérives potentielles, il reconnaît néanmoins que, dans l’absolu, Bitcoin pourrait être un excellent actif de réserve. Sa nature décentralisée, sa résistance à la censure et son offre limitée en font une valeur refuge idéale. Mais pour ce spécialiste, le problème réside dans l’utilisation qui pourrait en être faite.

La réserve de BTC, une arme à double tranchant ?

« Que se passerait-il si les Démocrates gagnaient les élections de 2028 et décidaient de vendre cette réserve ? », s’interroge-t-il. Une telle décision pourrait non seulement faire chuter le cours de Bitcoin, mais aussi anéantir les efforts du Président Trump pour promouvoir les cryptomonnaies. En d’autres termes, une réserve de Bitcoin serait une arme à double tranchant, capable de renforcer ou de détruire l’économie selon l’usage qui en est fait.

Et il n’est pas le seul à se poser des questions sur la réserve de Bitcoin, même si la plupart des observateurs voient ça comme une bonne chose. Michael Saylor, y voient par exemple une opportunité de réduire la dette nationale et de renforcer le dollar alors que VanEck a récemment prédit que cette réserve pourrait carrément réduire la dette américaine de 35 % d’ici 2049.

Pour ce fervent supporter de Bitcoin, la question n’est pas tant de savoir si c’est un bon actif de réserve, mais plutôt de savoir comment il sera utilisé. Et à en croire ses déclarations, le risque est grand de voir cette réserve devenir un outil de manipulation politique, utilisé pour servir les intérêts d’un parti plutôt que ceux de la nation.

Alors, une réserve de Bitcoin aux États-Unis : bonne ou mauvaise idée ? La question reste ouverte, et les paris sont lancés. Mais quoi qu’il en soit, une chose est sûre : l’avenir de Bitcoin est plus que jamais lié à la politique américaine. Et cela pourrait bien changer la donne pour l’ensemble du marché crypto, pour le meilleur et manifestement, pour le pire.