Et si Bitcoin provoquait l’effondrement du dollar ?

Let it burn – Les autorités du renseignement US commencent à sérieusement s’inquiéter : et si la pérennité de l’hégémonie du dollar américain, en tant que seule monnaie de réserve mondiale, était en danger ? Un de ses services souhaite en tout cas financer la recherche pour déterminer avec précision les “cygnes noirs” qui pourraient annoncer la fin du dollar. Et devinez quoi, Bitcoin et les cryptos font partie des principales craintes !

Fin du dollar = fin de l’extra-territorialité du droit US ?

Le bureau de la direction du renseignement national (ODNI) des États-Unis a récemment publié une annonce pour financer les recherches d’un postdoctorant sur les causes et les conséquences d’une éventuelle dédollarisation du monde. Les chercheurs intéressés doivent d’ailleurs déposer leur candidature avant ce 28 février.

Dans son offre de financement, l’agence de renseignement commence par rappeler les enjeux de la domination du dollar, notamment sur l’extra-territorialité du droit américain :

« Il y a de nombreux avantages pour la sécurité nationale des États-Unis à avoir le dollar américain comme monnaie de réserve mondiale. Toute transaction internationale réglée en dollars américains donne aux États-Unis la compétence sur les crimes financiers associés à ces transactions (…) ».

L’ODNI souhaite donc que son nouveau chercheur anticipe ces cygnes noirs, pour mieux s’y préparer.

La menace crypto, tout sauf “fantôme”

Outre la sempiternelle peur de l’émergence d’une autre puissancela Chine et l’Inde ayant remplacé l’URSS dans ce rôle de repoussoir -, notre cher Bitcoin et la cryptosphère sont un sujet majeur de préoccupation pour le bureau de renseignement étasunien.

« De nombreux adeptes des cryptomonnaies prédisent qu’une crypto mondiale, ou une monnaie numérique nationale, pourrait affaiblir le dollar américain. (…) Les États-Unis perdraient à la fois leur statut dominant et leur autorité mondiale. »

Le rêve pour le reste du monde, mais un cauchemar pour les responsables US…

En même temps on les comprend, surtout avec l’arrivée dans le crypto-game d’entités privées multinationales – comme Facebook avec Libra – ou la multiplication des projets de monnaies numériques de banque centrales. Pour autant, si prudence est mère de sûreté et que ces recherches aboutissent, rappelons que – dans l’ensemble – les décideurs gardent leur calme. Souvenons-nous par exemple qu’une telle hypothèse de confrontation crypto-dollar fait à peine lever un sourcil étonné au FMI.

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.