Adoption : en Centrafrique, le projet Sango déploie sa sidechain Bitcoin
Entre espoirs et réalité – Premier pays du continent Africain a adopter Bitcoin comme monnaie légale, la République centrafricaine a le souhait de se propulser au rang de nation web 3 portée par son projet Sango. Dans cette dynamique, le gouvernement aurait annoncé à ses futurs utilisateurs préenregistrés le déploiement de la plateforme crypto Sango le 25 juillet. Intrinsèquement lié à Bitcoin, le projet Sango n’en viole-t-il pas pourtant certains des principes fondamentaux ?
Sango, un projet d’état
Ce projet national est la suite d’une politique en faveur des cryptomonnaies. Adoption de Bitcoin, tokenisation des ressources minières du pays, le projet comporte également la mise en place d’un metaverse avec une e-nationalité centrafricaine.
Les futurs utilisateurs de la plateforme Sango, carrefour des facettes du projet d’état, auraient reçu, d’après nos confrères de The Block, une information par e-mail annonçant l’ouverture de la plateforme le 25 juillet.
Aussi, les utilisateurs préenregistrés pourront d’ores et déjà réaliser le KYC (Know Your Customer). Cette vérification d’identité est –paradoxalement– nécessaire pour participer à ce projet teinté d’une liberté qui pâlit par cette vérification ennemie des principes de Bitcoin, des cryptos et de la finance décentralisée.
La plateforme Sango, une sidechain Bitcoin
Sango a donc l’ambition d’évoluer au côté du réseau Bitcoin et d’en être une sidechain. Pour rappel, une sidechain est une blockchain dite latérale. Elle se superpose à une autre blockchain. Dans notre exemple, Bitcoin est la blockchain principale, une autoroute rapide et fluide. Sango, elle, est la départementale parallèle accrochée à l’autoroute.
Le livre blanc Sango Genesis nous expose quelques informations :
- Mise en place de services DeFi (optimisation du crowdfunding et du soutien communautaire) ;
- Le Sango Coin (SANGO) sera la cryptomonnaie d’état, native de l’écosystème Sango ;
- L’offre du Sango Coin sera de 21 milliards de jetons ;
- Le SANGO s’achètera en Bitcoin via la plateforme SANGO.
Le texte expose également certains points mettant en avant le caractère étatique de ce projet.
Certains problèmes de gouvernance peuvent se poser. Comment est encadré le crypto fonds d’état ? La sidechain est composée de 21 validateurs, 21 postes gouvernementaux. Ils sont appelés le Quorum Institutionnel. Le crypto-trésor ne serait alors encadré que par les validateurs, soit l’Etat et les principaux investisseurs drainant le pays.
Sango, le rêve d’un état ou l’illusion d’un pays ?
Par ailleurs, cette blockchain étatique à pour vocation de devenir un système monétaire. Dès lors, il permettra de régler les transactions en cryptomonnaie d’état dans le pays. Au-delà des problèmes de vérifications d’identité évoqués auparavant, la démarche questionne toujours quant à sa mise en place. En effet, d’après les données du FMI (Fonds Monétaire Internationale) la Centrafrique fait partie des dix pays les plus pauvres d’Afrique. Le problème de l’accessibilité à la blockchain est alors évident s’agissant d’un territoire où l’accès à l’électricité n’est pas forcément possible pour tous.
Nombreuses sont ainsi les voix qui se font entendre pour souligner les mauvais choix du président centrafricain Faustin Archange-Touadéra. Influenceurs de l’espace crypto, journalistes, organismes d’aide à l’adoption de Bitcoin en Afrique… tous marquent leur soutien à Bitcoin et aux principes qui ont provoqué l’évidence de sa création. Ainsi, la BTC RCA montre-t-elle l’exemple. Cette délégation d’experts crypto et blockchain détermine les besoins et les challenges de l’adoption de Bitcoin à Centrafrique. La délégation s’est rapidement désolidarisée du projet Sango.
Dès qu’il s’agit de faire couler de l’encre sur le rêve crypto de la République centrafricaine, les mêmes questions reviennent. Le pays, bousculé économiquement et affamé par la crise liée à la covid, semble être bien éloigné de ce projet qui rêve d’un autre monde. Les démarches positives existent pourtant sur le continent Africain. Elles participent à l’adoption de Bitcoin et des cryptomonnaies, à l’image de Kiveclair.
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