Faire disparaître ses bitcoins sur le Darknet : une mode qui ne se dément pas en 2020
Les vieilles habitudes ont la peau dure – Le service d’analyse de blockchain de Bitfury, Crystal Analytics, nous livre dans son dernier rapport un état des lieux du Darknet. Plus précisément, le dossier présente les flux de bitcoins entre le Darknet et les plateformes de change crypto.
Bitcoin est toujours la monnaie de choix du Darknet
Bitcoin n’est pas recommandé pour effectuer des paiements illicites. La nature transparente de sa blockchain et la puissance des outils d’analyse permettent régulièrement de compromettre l’identité de ses utilisateurs.
Selon Crystal Analytics, il reste cependant le réseau de paiement le plus utilisé sur le Darknet.
La quantité de BTC transitant entre des entités du Darknet et des entités extérieures lors du premier trimestre 2020 est légèrement moindre qu’en 2019. Cependant, cela représente une somme plus importante, évaluée en dollars. C’est dû à la hausse du cours du Bitcoin, mais aussi à sa facilité d’utilisation croissante.
Les plateformes d’échange sans KYC sont plébiscitées
La plupart des utilisateurs du Darknet préfèrent passer par des plateformes d’échange qui n’appliquent pas des procédures KYC/AML strictes. Cependant, la quantité de bitcoins arrivant sur le Darknet en provenance de plateformes régulées est tout de même en hausse.
De même, les flux de BTC entre entités du Darknet sont en hausse de 10 % par rapport à 2019.
Une utilisation toujours croissante des services de mixage de bitcoin
En étudiant de plus près les flux de bitcoins allant vers le Darknet, un fait saute aux yeux : l’explosion de l’utilisation des services de mixage.
Lors du premier trimestre 2019, seul 1% des bitcoins passait par des mixeurs. En 2020, ce sont 20 % des BTC entrant sur le Darknet qui passent par de tels services. Nous parlons de volumes qui passent de 790 BTC en 2019 à 7946 BTC en 2020, ou encore de 3 millions de dollars à 67 millions en un an.
Les services de mixage ont donc de plus en plus de succès et les entités du Darknet en ont de plus en plus besoin. Cela s’explique bien entendu par la baisse du nombre de plateformes sans KYC. Les règles imposées par le Groupe d’action financière sont encore plus strictes.
Les entités du Darknet se méfient donc des plateformes pleinement régulées, et cela se ressent sur les volumes. Depuis le premier trimestre 2019, le volume de bitcoins quittant le Darkweb pour aller vers des plateformes imposant un KYC est passé de 14 073 à 5455 BTC.
En conclusion du rapport, Crystal Analytics nous assure que si Bitcoin est toujours utilisé pour effectuer des transactions illégales, ses outils d’analyse augmentent en puissance.
Les auteurs assurent que l’effet des réglementations imposées par le GAFI et l’UE est déjà palpable. Leurs outils permettraient de surveiller et d’identifier facilement ces activités. La société d’analyse blockchain prévoit ainsi de gros changements dans les flux étudiés ci-dessus en 2020.