Web3 : Entre buzzword et nouveau paradigme
L’utilisation de buzzwords à des fins marketing n’est pas nouvelle. Lorsque nous découvrions les prémices de l’intelligence artificielle, beaucoup d’entreprises se sont engouffrées dans la brèche et ont cuisiné ces termes et leurs acronymes à toutes les sauces.
Puis ce fut le cas pour « blockchain » ou « métaverse ». Ce dernier a par ailleurs été utilisé à plusieurs reprises ces dernières semaines par des artisans du mot creux. Mais aujourd’hui, nous allons nous intéresser au terme « Web3 » qui a été inventé par Gavin Wood, le fondateur de Polkadot. Que se cache-t-il derrière ce mot-valise ? Un argument marketing ? Une technologie révolutionnaire ? Le monde de demain ? C’est ce que nous allons essayer de savoir.
Et l’écosystème crypto découvrit le terme : « Web3 »
La première itération du terme « Web3 » est apparue en 2014. Lorsque Gavin Wood l’a employé, il faisait référence à un écosystème en ligne décentralisé basé sur la blockchain, puisqu’il s’agissait de présenter la blockchain Polkadot.
Mais de l’eau a coulé sous les ponts et le fondateur de la blockchain Polkadot est revenu sur cette définition. Interrogé par le site internet Wired en novembre, Gavin Wood s’est longtemps exprimé au sujet du Web3.
D’après lui, nous pouvons faire une analogie entre les différentes itérations du Web et l’évolution des sociétés.
En effet, le Web1 serait l’équivalent d’un petit village dans lequel les relations sociales reposent sur les interactions direct entre les individus qui la composent. Ce type d’organisation est possible uniquement lorsque le nombre d’individus est réduit.
Plus la société grandit, passant de simples villages, qui nécessitent d’avoir une certaine crédibilité pour exister au risque d’être exilé à de grandes structures se composant d’un nombre plus important d’individus, plus il devient nécessaire de passer par des intermédiaires de confiance pour assurer les interactions entre les individus. Ces derniers doivent donc se référer à des marques et des réputations.
La société virtuelle s’est développée de la même manière. Là où il nous était possible de nous envoyer des courriers électroniques par l’intermédiaire d’un logiciel et différents protocoles tels que le SMTP. Nous avons fini par faire transiter et stocker nos échanges électroniques par/dans de gigantesques data centers appartenant à Google ou Microsoft.
Pour ceux qui ont connu l’âge d’or de Facebook, certaines personnes ont littéralement mis leurs vies entières au format numérique (vidéos, photos, conversations privées). C’est ce qu’on appelle l’ère du Web2.
Dans ce Nouveau Monde digital constitué d’entreprises qui nous servent d’intermédiaires lors de nos interactions. Les régulateurs deviennent les garants de la confiance entre ces marques/entreprises et leurs utilisateurs/clients.
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Un système inefficient
Les régulateurs devinrent donc les garants de la confiance entre les marques/industries et leurs clients. Mais le problème d’un tel système est qu’il est inefficace.
D’une part, parce que les gouvernements ont des processus qui peuvent être longs à se mettre en place. Et d’autre part, parce que les régulations sont souvent inadaptées aux marchés naissants. Comme nous pouvons le constater actuellement en Europe, où les représentants persistent à vouloir légiférer contre cet écosystème au risque de tuer tout un secteur en pleine expansion.
Bien sûr, il y a certainement des personnes qui essayent de faire leur métier correctement. Mais le problème qu’ils rencontrent est souvent le manque de moyens dont ils disposent, pour combattre sur différents fronts toutes sortes d’influences, quelles qu’elles soient et n’importe où.
Certes, ils pourront toujours attraper les plus gros contrevenants, mais ne pourront pas attraper tout le monde. À cela s’ajoutent des risques de connivences qui peuvent parfois émerger entre les régulateurs et l’industrie. Comme cela a pu l’être avec l’industrie du tabac ou de l’énergie au travers du lobbying.
L’apport d’Edward Snowden au Web3
Une remise en question des géants du Web2
En 2013, Edward Snowden avait interpellé le monde entier, au travers des médias, de l’existence d’un vaste programme de surveillance des individus de la part des gouvernements américains et britanniques. Ces révélations ont donc poussé les citoyens à remettre en question l’hégémonie des toutes puissantes GAFAM. D’autant plus que se tramait en coulisse, ce qui deviendra en 2018 le scandale Facebook-Cambridge Analytica.
Ces scandales à répétition ont fini par sortir les régulateurs de leur léthargie, qui se rendirent compte qu’ils étaient aussi concernés. Mais cela a aussi changé la perception que les utilisateurs avaient des plateformes qu’ils utilisaient et de la confiance qu’ils leur accordaient. Car d’une certaine manière leur faire confiance revient à donner une certaine autorité à la personne à qui on la confie et qui peut l’utiliser de manière arbitraire.
La blockchain comme réponse aux dérives
Là où Bitcoin devait répondre aux problématiques financières causées par la crise des subprimes. L’arrivée d’Ethereum permit de répondre aux problématiques de confidentialité sur internet. Les deux sont open source. Ce qui est un point très important, puisque n’importe qui ayant les connaissances requises peut consulter le code et l’auditer.
Or à l’heure actuelle, si l’on prend l’exemple de WhatsApp, nous ne savons pas si une clef leur permet de déchiffrer les conversations de leurs utilisateurs. Nous n’en avons aucune idée et devons donc faire confiance à Meta. La plupart des applications que nous utilisons aujourd’hui sont en quelque sorte des boîtes noires, dont nous ignorons le fonctionnement.
Bien que ces entreprises ont tout intérêt de dire la vérité, dans la mesure où ce serait leur réputation qui pourrait en pâtir.
Edward Snowden nous a montré que les services de sécurité peuvent obliger certains services de communication à coopérer avec eux de différentes manières, que l’on pourrait résumer par ceci :
« Vous n’avez pas besoin de regarder ce boîtier, vous n’avez pas le droit de dire ou de faire quoi que ce soit à propos de ce boîtier, vous n’avez qu’à vous asseoir tranquillement. »
L’avènement des smart contracts d’Ethereum a été en quelque sorte le début du Web3. Cependant l’apport de Snowden fut tel, que l’on parle aussi d’ère pré-Snowden pour qualifier le Web2.
Nous avons évoqué différentes étapes à la construction du Web, qui est passé du Web1 au Web2 et dont les lueurs du Web3 commencent à poindre.
Mais contrairement à ce que nous pourrions penser. Il ne s’agit pas d’une sorte de mise à jour du Web, qui supplantera la précédente. Ce n’est pas le cas. Toutes ces couches coexistent ensemble. Le Web3 est donc une couche supplémentaire qui vient s’intégrer au Web2 par l’intermédiaire des smart contracts.
Les apports du Web3
L’innovation du Web3, au travers des smart contracts, est de permettre aux individus de faire des échanges et des transferts de valeur entre eux sans intermédiaire de confiance.
Dans le Web3 votre identité est votre wallet, contrairement au Web2 qui stocke pour vous vos données personnelles.
Les avantages du Web3
L’un des principaux avantages de ce mode de fonctionnement est que vous ne pouvez pas être censuré et êtes libre de participer à tous les protocoles, peu importe votre âge, votre sexe ou votre origine. Le Web3 apporte aussi la suppression des intermédiaires. Ce qui en fait l’une des principales raisons des attaques répétées à son égard. Car les transferts de valeur peuvent se faire de pair-à-pair. Vous n’avez plus besoin d’appeler Bertrand, vôtre conseiller bancaire, qui va vous demander pourquoi vous avez besoin de faire un virement de 5000 € sur un autre compte bancaire.
Si vous souhaitez acheter une voiture, il vous suffit de vous mettre d’accord avec le vendeur et d’envoyer l’argent sur son wallet directement, sans avoir à attendre que Bertrand revienne de week-end pour valider la transaction.
Ce cas de figure se retrouve également dans le domaine des NFT, qui permet à un créateur de créer et distribuer ses œuvres directement, sans avoir besoin de passer par une galerie d’art par exemple.
Cette absence d’intermédiaire peut être bénéfique à la fois pour le producteur, mais également pour le client. Car les marges bénéficiaires de l’un pourraient augmenter sans nécessairement avoir un impact sur le prix payé par le client. Il se peut même que dans certains cas les produits puissent être plus abordables, car il n’y a plus d’intermédiaires qui impactent le prix à la hausse.
Cependant, contrairement à tout ce que pourront vous dire les plus fervents supporters du Web3. Il ne supplantera pas le Web2 dans la mesure où tout ne peut pas être décliné dans le Web3, car certains aspects techniques l’en empêche.
Les inconvénients du Web3
Le principal problème du Web3 est qu’il est encore trop long et coûteux. Si nous prenons l’exemple d’Ethereum, une transaction peut être chère pour certains utilisateurs et son temps d’exécution est beaucoup plus long que celui du Web2. Si le Web3 rencontre ces problèmes, c’est simplement parce qu’il est plus compliqué et plus coûteux de valider une requête sur plusieurs serveurs en même temps qu’un seul.
Bien que des recherches sont faites en ce sens, on peut encore difficilement imaginer un Twitter ou un YouTube sur la blockchain. Certes, Aave a lancer son projet Lens. Mais encore faut-il voir quelle sera l’expérience utilisateur. Puis nous pouvons douter, bien que le projet soit intéressant, que Lens ait le même nombre d’utilisateurs que son concurrent du Web2.
À cela s’ajoute le manque de connaissance autour du Web3 de la majorité du public. Une récente étude a démontré que la majorité des habitants des pays occidentaux ne pigent rien à la blockchain.
Les plus libertariens d’entre nous imaginent un monde sans organe centralisé, organisé par des DAO et sans KYC. Mais pour la majorité des utilisateurs du Web, l’utilisation d’un wallet et la nécessité de conserver ses seed phrases sont des barrières à l’entrée.
Bien que les banques, hostiles à la blockchain et aux cryptomonnaies, réclament à cor et à cri une régulation de la part des gouvernements. Le livret A a encore de beaux jours devant lui. Car le caractère irréversible et la responsabilité totale de ses actes sur son wallet peuvent en effrayer certains.
Ce qui peut nous amener à réfléchir à la manière dont pourrait évoluer le Web3, dans les années à venir.
Quel est l’avenir du Web 3 ?
Car lorsque nous réfléchissons à l’utilisation qui est faite des cryptomonnaies. Nous pouvons voir une concentration de valeur et de volumes particulièrement importants sur les exchanges.
Certains préfèrent déposer leur cryptomonnaies sur des plateformes du type Binance ou FTX pour y générer un rendement amputé de quelques chiffres par rapport à ce qu’ils pourraient trouver dans la DeFi. « Le prix de la tranquillité », diront certains.
« Pour moi, le Web3 est en fait beaucoup plus un mouvement sociopolitique plus large qui s’éloigne des autorités arbitraires vers un modèle libéral beaucoup plus rationnel. »
Gavin Wood
Alors commettrons-nous les mêmes erreurs que celles perpétrées dans le Web 2 et créerons-nous également des monstres comme ce fût le cas ? L’histoire nous le dira. Quoi qu’il en soit, le Web3 aura aussi créé un engouement tel, que de plus en plus de personnes se trouvent une vocation pour la programmation et les postes vacants dans le domaine ne manquent pas. Nous pouvons donc émettre l’hypothèse qu’un cerveau brillant trouvera une solution à l’adoption de masse. Mais pour l’instant, Binance semble être en pôle position pour fournir un produit à la croisée des chemins entre CeFi et DeFi. D’autant plus que l’exchange travaille sur l’intégration d’un wallet non-custodial au sein de son application.
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