Revolut ne prend plus en charge les transferts vers la Russie et la Bielorussie

Les sanctions économiques s’accumulent contre la Russie – Suite au déclenchement des opérations militaires en Ukraine, la Russie doit faire face à une avalanche de sanctions économiques. Tous les secteurs de l’économie sont concernés, à commencer par la finance et les systèmes de paiements. Après les suspensions de SWIFT, Visa et Mastercard, les néobanques embrayent et suspendent leurs activités en Russie et en Biélorussie.

Revolut, une société bien plus impliquée qu’il n’y parait

Revolut est une société de la FinTech fondée en 2014 et enregistrée en Grande-Bretagne. Elle a été fondée en 2014 par Nikolay Storonsky et Vlad Yatsenko qui ont tous les deux la nationalité britannique mais des origines russes et ukrainiennes. Storonsky est né en Russie d’un père ukrainien et Yatsenko est né en Ukraine. Cette proximité avec les événements récents les a amenés à se positionner rapidement contre l’intervention russe.

Nokolay Storonsky a en effet déclaré dès le 1er mars dans une lettre ouverte :

« Je voudrais dire clairement, publiquement, ce que j’ai ressenti en privé depuis le premier jour : la guerre n’est jamais la réponse (…) c’est une erreur et elle est particulièrement odieuse. »

Tandis que Vlad Yatsenko publiait sur Twitter une déclaration ouvertement anti Poutine dès le 24 février :

Un des cofondateurs de Revolut est Ukrainien et se retrouve impliqué malgré lui dans ce conflit. Il a vivement réagi au déclenchement des hostilités.
Compte de Vlad Yatsenko – Source : Twitter

La société emploie près de 2150 personnes répartis dans plusieurs pays dont une grande partie en Ukraine et en Russie. Les deux dirigeants se disent très préoccupés par la situation de leurs salariés malgré des déclarations fermes.

« Ils n’ont rien fait de mal; ils ont simplement aidé à construire Revolut, soutenant leurs propres familles grâce à leur travail acharné, tout comme leurs collègues en Ukraine (ou à Londres ou New York ou Sydney ou Mumbai, ou n’importe où ailleurs dans le monde où nos employés sont basés). J’étais et je reste conscient d’eux dans toutes mes actions. »

Nokolay Storonsky dans sa lettre ouverte du 1er mars

De l’aide pour l’Ukraine et des sanctions économiques contre la Russie

Deux jours après le démarrage des opérations militaires russes en Ukraine, Revolut a publié une lettre ouverte détaillant certaines de leurs mesures d’urgence. Tout d’abord, la société a proposé une aide à la réinstallation pour tous ses salariés ukrainiens qui souhaitaient déménager hors du pays ou loin des zones de conflits. Pour ce faire, ils ont fait appel à une société spécialisée dans la sécurité et la logistique. De plus, ils ont mis en place un partenariat avec la Croix-Rouge pour faciliter les dons et soutenir les programmes d’aide humanitaire sur place. Ceci sans frais et totalement gratuit. Enfin, ils ont supprimé tous les frais de service pour les transferts vers les comptes ukrainiens.

Mais depuis le 4 mars à 12h00 GMT, la société a accentué la pression sur ses clients russes en bloquant purement et simplement tous les paiements vers et depuis la Russie et la Biélorussie. Ils ont également suspendu les rechargements de comptes avec des cartes bancaires émises depuis la Russie ou la Biélorussie. Ce faisant, Revolut rejoint un large groupe de sociétés ayant stoppé ses activités avec le pays de Vladimir Poutine, dont voici un aperçu non exhaustif.

De nombreuses entreprises internationales ont cessé toute activité commerciale avec la Russie. Et la liste  s'allonge jour après jour.
Infographie des société ne travaillant plus avec la Russie – Source : anonyme sur Twitter

Une partie de la communauté internationale semble d’accord pour sanctionner économiquement la Russie et les grandes multinationales cessent ostensiblement leurs activités dans le pays. Les sanctions seront-elles efficaces ? Quelles seront les réponses de Vladimir Poutine ? La seule certitude concerne la population russe elle-même qui paye un lourd tribu à cette guerre et se retrouve mis au ban des nations.

Ben Canton

Prof à la ville comme à la scène, vulgariser et expliquer c'est mon quotidien. Crypto-agnostique pratiquant, je cherche la lumière dans les ténèbres des internets en essayant d'éviter les querelles de chapelles ! En attendant la révélation, j'achète du Bitcoin pour mes enfants et je m'enthousiasme pour les projets à destination du grand public.