Affaire FTX : Sam Bankman-Fried à la tête d’un empire immobilier estimé à 121 millions de dollars

Agent immobilier de luxe – Le décalage entre la détresse des utilisateurs de FTX aux quatre coins du monde et le train de vie passé des dirigeants à tendance à donner la nausée. 1 million de personnes serait concernées à des échelles différentes et parmi elles, les 50 plus gros créanciers à hauteur de 3 milliards de dollars ! Et alors que la justice et les journalistes cherchent à remonter le fil des événements et des décisions passées de la bande à Sam Bankman-Fried, on apprend avec consternation qu’ils auraient acheté pour au moins 121 millions de dollars d’immobilier aux Bahamas. Petit tour du propriétaire.

FTX aux Bahamas : un Monopoly à 121 millions de dollars

Ce sont les journalistes de Reuters qui ont mené l’enquête aux Bahamas et plus précisément sur l’île de Providence où se trouve Nassau, la capitale de ce petit état caribéen. FTX y avait établi son quartier général en 2021 et avait donc besoin de locaux professionnel pour fonctionner sur place. Mais ce qu’on apprend aujourd’hui va clairement au delà des acquisitions classiques d’une jeune société de la FinTech.

Lors de l’audience du 22 novembre, un avocat de la firme a même déclaré que l’entreprise avait été gérée comme un « fief personnel » par SBF et que près de 300 millions de dollars avaient été dépensés en biens immobiliers pour les dirigeants. En attendant un complément d’information, retour à l’enquête de Reuters. Voici donc la liste, non exhaustive, des propriétés acquises par FTX et ses dirigeants mis à jour jusqu’ici.

Le plus gros des biens a été acheté entre 2021 et 2022 par une entité de FTX crée pour l’occasion : FTX Property Holdings. Il s’agit principalement de 15 propriétés estimées à environ 100 millions de dollars dont 7 appartements de luxe situés à Albany pour une valeur de 72 millions de dollars. Il y a également un ensemble de maison de plus de 8 millions de dollars qui servait de siège social et d’un terrain attenant de 2 hectares qui devait servir à construire d’autres bureaux pour la société.

Locaux de fonction et appartements de luxe, un drôle de mélange sous le soleil

Mais plus incroyable encore que des locaux de fonction luxueux payés par l’entreprise, il y a ce penthouse à 30 millions, situé dans un complexe résidentiel où Tiger Woods organise chaque année un tournoi de golf prestigieux. L’acte d’achat date du 17 mars dernier et a été signé par Ryan Salame, le président de FTX Property. Quelle était la fonction de cet appartement terrasse ? Etre une résidence pour les membres clé du personnel.

Et que dire de ces trois autres logements haut-de-gamme dans la station balnéaire de One Cable Beach, toujours sur l’île de New Providence. Achetés entre 1 et 2 millions de dollars chacun, ils appartenaient à Nishad Singh, l’ancien chef de l’ingénierie chez FTX, à Gary Wang, le co-fondateur de FTX et à Sam Bankman-Fried. A quelles fins ? Pour un usage résidentiel.

Monsieur Bankman et madame Fried sommés de s’expliquer sur une propriété

Enfin, on retrouve dans cet inventaire immobilier, une autre maison située à Old Fort Bay. Cet endroit est une communauté privée installée au sein d’un ancien fort colonial construit au début du XVIIIᵉ siècle. Inutile de vous dire que les tarifs sont exorbitants, bien que nous n’ayons pas encore d’estimation pour ce bien.

Et il se trouve que sur les documents d’acquisition, il y a les signatures de Joseph Bankman et Barbara Fried. Selon des documents datés du 15 juin, il s’agirait d’une maison de vacances. La presse a essayé d’en savoir plus sur les modalités d’achat et sur les motivations du couple, mais pour toute réponse, il y a eu ce communiqué du porte-parole de la famille :

« Avant la procédure de mise en faillite, M. Bankman et Mme Fried ont cherché à restituer l’acte à la société et attendent de nouvelles instructions. »

Dans cette affaire à tiroirs, le public découvre jour après jour des pratiques douteuses, voire illégales qui décrédibilisent largement les dirigeants de FTX. Entre défaillance, négligence et malveillance, même John Ray, le nouveau CEO de la plateforme en faillite, n’en revient pas de ce qu’il trouve au sein des bureaux.